Re: Verdun, fort de vaux: anecdote
Publié : jeu. févr. 25, 2010 4:52 pm
Bonjour,
Témoignage du commandant Chevassu, 2ème bataillon-142ème RI
"Le soir du 2 juin, un peu avant vingt-deux heures, je dois entrer dans mon poste, malgré les rafales d'obus ordinaire et asphyxiants.
Un homme noir, bardé de musettes et de sacoches, et portant les galons de capitaine. Le nouveau venu s'éponge et s'asseoit.
- Je suis, dit-il, le commandant du fort de Vaux, voulez-vous me donner un guide jusque là?
Surprise...!
- Oui, reprend l'officier, j'alterne par quinzaine avec le commandant Raynal pour le commandement du fort, et je viens le remplacer ; c'est mon jour...
- Ma foi, mon cher camarade, vous arrivez un peu tard ! L'accès du fort est, depuis ce matin, interdit par les mitrailleuses ennemies...
Et je lui explique les évènements.
Un peu avant le jour, l'officier reprend son casque, ajuste ses musettes et dit:
- Je retourne au fort de Tavannes rendre compte...
Et sans plus de phrases, le remplaçant s'en va avec son guide, dans la pénombre striée d'éclatements bruyants et de lueurs sinistres.
Sans doute, depuis, resté ignoré, a-t-il médité que s'il avait pris son tour de commandement vingt-quatre heures plus tôt, c'est son nom à lui qui serait passé à la postérité."
David,
Témoignage du commandant Chevassu, 2ème bataillon-142ème RI
"Le soir du 2 juin, un peu avant vingt-deux heures, je dois entrer dans mon poste, malgré les rafales d'obus ordinaire et asphyxiants.
Un homme noir, bardé de musettes et de sacoches, et portant les galons de capitaine. Le nouveau venu s'éponge et s'asseoit.
- Je suis, dit-il, le commandant du fort de Vaux, voulez-vous me donner un guide jusque là?
Surprise...!
- Oui, reprend l'officier, j'alterne par quinzaine avec le commandant Raynal pour le commandement du fort, et je viens le remplacer ; c'est mon jour...
- Ma foi, mon cher camarade, vous arrivez un peu tard ! L'accès du fort est, depuis ce matin, interdit par les mitrailleuses ennemies...
Et je lui explique les évènements.
Un peu avant le jour, l'officier reprend son casque, ajuste ses musettes et dit:
- Je retourne au fort de Tavannes rendre compte...
Et sans plus de phrases, le remplaçant s'en va avec son guide, dans la pénombre striée d'éclatements bruyants et de lueurs sinistres.
Sans doute, depuis, resté ignoré, a-t-il médité que s'il avait pris son tour de commandement vingt-quatre heures plus tôt, c'est son nom à lui qui serait passé à la postérité."
David,