Re: Les Chiens des Poilus
Publié : sam. févr. 06, 2010 7:42 pm
Bonsoir,
Je ne peux répondre à une question d'Hervé relative aux pertes des chiens pendant la guerre, aussi je vous indique une source imprimée intéressante et publie quelques photographies.
Le livre "Les chiens de France-Soldats de la Grande Guerre" de Paul Megnin-Albin Michel 1919- préface du Général de Maud'huy, contient de nombreux détails et photographies, ses principaux chapitres comprennent l'étude des chiens de patrouilles, des chiens auxiliaires de sentinelles, des chiens de liaison, des chiens estafette, des chiens de trait, des chiens de garde de prisonniers de guerre, etc...
Le livre cite le chiffre de 10000 chiens de guerre passés dans les chenils militaires pour la seule période de mars 1917 à novembre 1918.
En plus de ces chiens officiels, je souhaite rappeler le sort de plusieurs milliers de nos compagnons à quatre pattes "en dehors des circuits officiels":
-les plus malheureux: plusieurs centaines de chiens "errants" de la région parisienne servirent à des expériences de gaz asphyxiants, notamment à Satory.Le livre "Conférences sur les projectiles spéciaux" de 1917 publié par le Ministère de l'Armement décrit ces expériences destinées à vérifier l'efficacité des obus spéciaux, c'est à dire des obus à gaz, avant leur adoption.Ces expériences ont duré toute la guerre (d'autres animaux domestiques en ont aussi fait les frais).
-les chiens des poilus: sans existence officielle, ces compagnons de rencontre ont parfois subi un sort tragique dans l'Infanterie où leur présence était interdite sur le front, il faut lire les souvenirs d'un Italien "Garibaldien de l'Argonne" qui relate la mise à mort des nombreux chiens adoptés par les volontaires italiens, compagnons des camps d'entrainement, ils avaient suivi leurs maîtres et furent abattus sur ordre au moment de l'arrivée à proximité du front.
Les chiens adoptés par les artilleurs avaient un sort beaucoup plus enviable et étaient souvent la ou les mascottes de toute la batterie, on les voit souvent sur les photographies à proximité des canons servis par leurs maîtres.
-les chiens d'officier: sort enviable entre tous car leur maître a la possibilité de laisser son chien aux échelons arrières de l'unité (surtout s'il est Colonel!).
Voici quelques photographies pour illuster ce message:


Au Reichacherkopf, "Helda" berger d'Alsace A Farelenveier, "Tango", berger Belge


Artilleurs à pied auprès d'un canon de 120L en 1918 Le Plessier, canon de 16 cm Marine saboté en juin 1918 et repris en septembre 1918

Sur un char Saint-Chamond lors d'une prise d'armes, peut-être l'illustre "Totoche"?

Chiens d'officiers du 106ème R.I vers 1912.

Le berger nettement moins sympathique d'un Oberleutnant d'une batterie d'artillerie lourde sur voie ferrée allemande, je crois que nos petits enfants des territoires occupés avaient intérêt à retirer leur béret et à saluer cet officier lorsqu'ils croisaient ce tandem!
Cordialement,
Guy François.
Je ne peux répondre à une question d'Hervé relative aux pertes des chiens pendant la guerre, aussi je vous indique une source imprimée intéressante et publie quelques photographies.
Le livre "Les chiens de France-Soldats de la Grande Guerre" de Paul Megnin-Albin Michel 1919- préface du Général de Maud'huy, contient de nombreux détails et photographies, ses principaux chapitres comprennent l'étude des chiens de patrouilles, des chiens auxiliaires de sentinelles, des chiens de liaison, des chiens estafette, des chiens de trait, des chiens de garde de prisonniers de guerre, etc...
Le livre cite le chiffre de 10000 chiens de guerre passés dans les chenils militaires pour la seule période de mars 1917 à novembre 1918.
En plus de ces chiens officiels, je souhaite rappeler le sort de plusieurs milliers de nos compagnons à quatre pattes "en dehors des circuits officiels":
-les plus malheureux: plusieurs centaines de chiens "errants" de la région parisienne servirent à des expériences de gaz asphyxiants, notamment à Satory.Le livre "Conférences sur les projectiles spéciaux" de 1917 publié par le Ministère de l'Armement décrit ces expériences destinées à vérifier l'efficacité des obus spéciaux, c'est à dire des obus à gaz, avant leur adoption.Ces expériences ont duré toute la guerre (d'autres animaux domestiques en ont aussi fait les frais).
-les chiens des poilus: sans existence officielle, ces compagnons de rencontre ont parfois subi un sort tragique dans l'Infanterie où leur présence était interdite sur le front, il faut lire les souvenirs d'un Italien "Garibaldien de l'Argonne" qui relate la mise à mort des nombreux chiens adoptés par les volontaires italiens, compagnons des camps d'entrainement, ils avaient suivi leurs maîtres et furent abattus sur ordre au moment de l'arrivée à proximité du front.
Les chiens adoptés par les artilleurs avaient un sort beaucoup plus enviable et étaient souvent la ou les mascottes de toute la batterie, on les voit souvent sur les photographies à proximité des canons servis par leurs maîtres.
-les chiens d'officier: sort enviable entre tous car leur maître a la possibilité de laisser son chien aux échelons arrières de l'unité (surtout s'il est Colonel!).
Voici quelques photographies pour illuster ce message:


Au Reichacherkopf, "Helda" berger d'Alsace A Farelenveier, "Tango", berger Belge


Artilleurs à pied auprès d'un canon de 120L en 1918 Le Plessier, canon de 16 cm Marine saboté en juin 1918 et repris en septembre 1918

Sur un char Saint-Chamond lors d'une prise d'armes, peut-être l'illustre "Totoche"?

Chiens d'officiers du 106ème R.I vers 1912.

Le berger nettement moins sympathique d'un Oberleutnant d'une batterie d'artillerie lourde sur voie ferrée allemande, je crois que nos petits enfants des territoires occupés avaient intérêt à retirer leur béret et à saluer cet officier lorsqu'ils croisaient ce tandem!
Cordialement,
Guy François.