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Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 9:42 pm
par Piou-Piou
Bonsoir à toutes et tous,

Trouver dans une bourse le livre qui suit ; Le massacre de notre infanterie. 1914-1918. Par le Général Percin. Sorti de presse en 1921.
Un détail qui m'a frapper, sur la couverture de ce livre, frapper en travers et en gros caractère rouge : CENSURE SERVICE DES ARMEES.

Je vais tâcher de vous livrer ce qu'il contient, ce qui pourrait-être la suite d'un fil récent sur les tirs amis.

Pourquoi avons-nous été battus, au mois d'août 1914 ?.
Pourquoi, après notre victoire de la Marne, au lieu de reconduire l'ennemi jusqu'à la frontière, avons-nous été arrêtés sur la ligne de l'Aisne ?.
Pourquoi la guerre de tranchées a-t-elle duré quarante-six mois consécutif, et la guerre de mouvement cinq mois seulement, en deux fois ?.
Pourquoi, pendant ces quarante-six mois de guerre de tranchées, nous a-t-il été impossible d'enlever, d'un même élan, les positions successives de l'ennemi.
Pourquoi avons-nous eu 2 millions de morts ou de mutilés; presque autant que les Allemands en ont eu en face des Français, des Anglais, des Américains, des Belges et des Russes; presque le double de ce qu'ils ont eu sur le front français ?.
Pourquoi, depuis le commencement de la guerre, jusqu'à l'armistice, avons-nous dépensé 182 milliards de francs ?.
Pourquoi, rien qu'en munitions d'artillerie, avons-nous dépensé 26 milliards de francs, chiffre atteignant le septième du total des dépenses de guerre.

Ces réponses, je les trouves dans le fait que, par suite d'une conception fausse du principe de l'offensive, par suite d'un manque de liaison de l'Artillerie et de l'Infanterie, par suite d'un emploi irrationnel de l'Artillerie lourde, 75.000 Français ont été fauchés par notre propre artillerie.
On me dira que 75.000 hommes, c'est peu de chose, à côté des 4.800.000 qui ont été atteints par le feu de l'ennemi. Sans doute; mais ce sont les mêmes fautes qui ont entraîné le massacre des uns et celui des autres.
Déjà, dans les guerres antérieures, des fantassins étaient tombés sous les coups de l'Artillerie amie; mais jamais on n'avait vu de pareilles hécatombes. Il y a là un fait nouveau dont il importe de rechercher les causes.

La meilleure preuve que le fait est grave, c'est que les communiqués officiels n'en ont jamais rien dit. La censure a impitoyablement supprimé, pendant la guerre, les comptes rendus que j'ai essayé de faire de ces déplorables méprises. On m'a fait observer que mes révélations tendaient à ébranler le moral de l'armée et à préparer la défaite. On me l'a même fait observer depuis la fin des hostilités.
Si c'est être défaitiste et mauvais Français que de dire la vérité, je brave l'injure, en écrivant ce livre, comme l'ont bravé, en m'autorisant à publier leurs noms, la plupart des correspondants qui m'ont renseigné.


Si vous trouver le sujet interressant, je peux poursuivre, l'auteur est très interressant par la suite, des exemples à la pelle, dont je n'en siterais que quelques un.
Cordialement.
Phil.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 10:08 pm
par joel guyonneau
bonsoir
ce doit etre tres interessant à lire, on est un peu frustré... à diffuser le plus largement
Certes les causes de l echec de 14, de l enlisement etc... sont bien connues mais venant l'analyses moins anciennes.
merci à vous pour ce fil
cdlt

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 10:27 pm
par ALVF
Bonsoir,

Ce livre du Général Percin, paru en 1921, n'a jamais été censuré par quiconque et son auteur prend facilement l'auréole du martyr incompris!
Il faut tout de même rappeler que le Général Percin a fait surtout parler de lui à la suite de deux événements majeurs de nature différente:
-bien avant la guerre, directeur de cabinet du ministre de la guerre, il fut un zélé collaborateur du "fameux" général André, ministre de la guerre et instigateur principal de "l'affaire des fiches", lorsque ce ministre de la guerre conditionna l'avancement des officiers à la "valeur" de leurs convictions politiques et religieuses en institutionnalisant la délation dans l'Armée, ce qui entraîna une grave crise morale dans l'Armée française.
-en 1914, le Général Percin se "distingua" en évacuant précipitamment Lille en août 1914, notamment en abandonnant des milliers de fusils, des canons et beaucoup de munitions avant même qu'une menace sérieuse allemande se soit manifestée.Les autorités civiles et une poignée d'officiers s'efforcèrent de sauver ce qui pouvait encore l'être alors que le général Percin avait quitté la ville.Il fut donc justement limogé et en ressentit beaucoup d'amertume.
Après la guerre, il publia de nombreux livres hostiles au haut commandement ce qui lui valut une certaine notoriété politique.Les outrances de ses livres et des faits relatés souvent inexacts dénaturent ses écrits car cet officier artilleur avait prôné des idées intéressantes avant la guerre sur la liaison intime de l'infanterie et de l'artillerie.
Plusieurs messages de ce Forum ont déjà évoqué les écrits du Général Percin.
Cordialement,
Guy François.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:17 pm
par Piou-Piou
Re bonsoir,

Pour Guy François : toujours sur la couverture de dos ; inscrit en rouge,
CENSURE PAR LE CONSEIL DE LA LEGION D'HONNEUR.
Je ne l'invente pas, c'est le livre t'el que trouver.

Sur une page blanche, une dédicace de l'auteur : A mon amis Emile Wei...(illisible) Sous-lieutenant de réserve d'artillerie. Pour que lors de la prochaine guerre il prenne soins de ne pas m'envoyer d'obus sur le crâne.

Si le sujet pose problème, je m'arrêterais de transcrire, en partie, ce que l'auteur à écrit dans ce livre.

Cordialement.
Phil.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:25 pm
par chanteloube
Bonjour à toutes et à tous,
bonjour Guy François,

Je partage assez souvent vos points de vue mais lorsque vous dites, à propos de Percin:

bien avant la guerre, directeur de cabinet du ministre de la guerre, il fut un zélé collaborateur du "fameux" général André, ministre de la guerre et instigateur principal de "l'affaire des fiches", lorsque ce ministre de la guerre conditionna l'avancement des officiers à la "valeur" de leurs convictions politiques et religieuses en institutionnalisant la délation dans l'Armée, ce qui entraîna une grave crise morale dans l'Armée française.

je ne peux pas vous suivre, car ce raccourci, s'il est fréquent, est tout à fait inexact. Je passe sur le cas Percin sans grand interêt mais ramener le malaise de l'Armée française à la honteuse affaire des fiches c'est faire l'impasse sur beaucoup d'autres affaires ayant secoué le milieu militaire. Beaucoup de généraux faisaient de la politique, contrairement à ce qui est abusivement dit. La longue liste des ministres des Armées contient peu de civils et le prouve sans conteste. La carrière des uns et des autres, c’est évident, était souvent liée à leurs engagements, voire à de petites mesquineries pas toujours très jolies.
A mon sens, la grande déstabilisation de l'Armée est la conséquence directe de l'affaire Dreyfus qui a fait perdre toute confiance dans le commandement et le "deuxième bureau" et a installé des haines inextinguibles entre les protagonistes. Le général Bach, dont on ne peut pas dire qu'il n'entend rien à la chose militaire, a fort justement, dans son dernier livre dont je recommande chaudement la lecture, même s'il difficile à lire, mis au clair les tenants et les aboutissants de cette terrible crise de conscience dont les échos s'entendent encore dans les Mémoires de Castelnau ou les Carnets de Fayolle.
Cordialement
CC

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:31 pm
par ALVF
Bonsoir,

Je ne mets pas en doute l'inscription portée sur votre exemplaire!
Je remarque simplement que ce livre n'a jamais subi la censure au sens propre du mot et que l'intégralité du manuscrit de son auteur est retranscrit dans le livre.
Que des institutions aient déconseillé à leurs membres de le lire est possible sinon certain, mais on ne peut parler de censure pour ce livre qui recherchait avant tout la polémique politique car le Général Percin, à ses propres dires, était devenu sur le tard pacifiste et internationaliste.
Le sujet ne pose aucun problème, au contraire, on pourra juger sur pièces des affirmations du Général Percin car il y a sur ce Forum de nombreux spécialistes d'unités et il sera intéressant de comparer les "révélations" du Général Percin avec les témoignages pour se faire une plus juste idée.
Il ne suffit pas d'affirmer, il faut aussi prouver.
Cordialement,
Guy François.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:37 pm
par Piou-Piou
Re,

Il résulte d'une statistique, dont le lecteur trouvera le détail aux annexes du présent volume, que pendant la dernière guerre, les Français ont perdu:
1.383.000 hommes, tués ou disparus;
3.562.470 blessés.
Un homme blessé deux ou trois fois étant compté pour deux ou trois.
Le total de ces pertes est de 5 millions d'hommes, en chiffre rond.
Les Allemands ont perdu, dans les mêmes conditions:
2.049.366 hommes, tués ou disparus;
4.143.536 blessés.
Le total de ces pertes est de 6.200.000 hommes, en chiffre rond.
Les pertes allemandes ont donc été nettement supérieur aux nôtres.
Mais les Allemands n'ont pas eu affaire aux Français seulement. Ils ont eu affaire encore aux Anglais, aux Belges et aux Russes.
Pour comparer les pertes que les Allemands et les Français se sont infligées mutuellement, il faut considérer, non pas les valeurs absolues des nombres de blessés, tués ou disparus, mais les valeurs de ces nombres pour 100 combattants.
On trouve ainsi que, pour 100 combattants il y a eu:
chez les Français, 66 blessés, tués ou disparus;
Chez les Allemands, 41 seulement.
Nos pertes ont dons été, sur les parties du front où les Allemands n'ont eu que nous en face d'eux, supérieures de plus de moitié à celles de notre adversaire.

Cette constatation a une très grande importance.
Nul n'ignore, en effet, que le soldat allemand étant moins apte que le soldat français au combat en ordre dispersé, nos ennemis nous ont généralement attaqué en formations très dense, dans lesquelles notre canon de 75 a fait d'effroyables ravages.
Nul n'ignore non plus que le tir de l'artillerie lourde

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:45 pm
par ALVF
Bonsoir Chanteloube,

La remarque sur l'affaire des fiches est sévère car cette sinistre affaire a bel et bien créé un profond malaise dans l'armée.Il est d'usage depuis quelque temps de minimiser les conséquences de cette affaire, un livre récent cite des chiffres faibles de fiches et en déduit que les carrières des officiers en ont donc peu souffert, c'est totalement méconnaître les règles de l'avancement dans les Armées de cette époque.Certes la "fiche" d'un lieutenant ou d'un capitaine n'a eu que peu d'incidence sur le déroulement ultérieur des carrières, il en est tout autrement des officiers supérieurs et je vous invite à comparer la situation des officiers à "avancement rapide" et en état d'accéder à une carrière "brillante" avant, pendant et après l'affaire des fiches (travail long mais qui peut être fait avec un peu de méthode).Cet examen montre qu'il y a bien eu épuration d'une génération d'officiers pour des raisons politiques avec des conséquences importantes (pas démesurées mais importantes).
Cordialement,
Guy François.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : sam. janv. 30, 2010 11:55 pm
par Piou-Piou
Oups,

allemande a surtout produit, sur nos troupes, un gros effet moral. Ses effets matériels ont été relativement faibles.
L'explication de la supériorité de nos pertes doit dons être recherchée ailleurs que dans les propriétés du matériel. Elle doit être recherchée dans la direction générale de la guerre, dans le nombre des attaques et dans la façon dont elles ont été préparées.
Cette recherche est le principal objet du présent ouvrage.

C'est l'Infanterie qui a été le plus éprouvée.
Au début de la guerre, ses pertes étaient, pour un même effectif, sept fois plus fortes que celles de l'Artillerie. Cette disproportion a diminué. Elle est néanmoins restée très grande.
Finalement, les pertes de l'infanterie ont été, toutes proportions gardées:
3 fois plus fortes que celle de la cavalerie;
4 fois plus fortes que celles de l'artillerie;
4 fois plus fortes que celles du génie;
6 fois plus fortes que celles, réunies, de l'aviation, du train des équipages et des autres services de l'avant.

De tout temps, les pertes de l'Infanterie ont été, pour un même effectif, supérieures à celles de l'Artillerie. Mais, autrefois, la différence n'était pas aussi grande qu'aujourd'hui.
L'accroissement de cette différence tient à ce que, désireuse d'utiliser les grandes portées de ses pièces, l'Artillerie tend à s'éloigner de plus en plus du champ de bataille. Il lui devient ainsi très difficile de se rendre compte des besoins de l'Infanterie, dont elle appuie mal les attaques. Parfois même, elle confond amis et ennemis.
Il s'est malheureusement produit, pendant la dernière guerre, d'innombrables méprise de ce genre.

A suivre.
Phil.

Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.

Publié : dim. janv. 31, 2010 1:37 am
par Piou-Piou
Revoilà,

Voilà pourquoi mes différents comptes rendus n'ont ni la même longueur, ni la même forme.
Que de nombreuses inexactitudes se soient glissées dans ces comptes rendus, rien n'est plus probable. Le contraire serait étonnant. Mais, de l'ensemble des faits qu'ils signalent, se dégagent des conclusions dont l'exactitude ne saurait être révoquée en doute.

Le 15 août 1914, le 33e régiment d'infanterir ayant été surpris à Dinant, le 8e régiment, de la même division, est appelé à son secours.
Vers 16 heures, un bataillon du 8e arrive aux portes de Dinant. Un deuxième bataillon suit de près. Le troisième est à 7 kilomètres en arrière.
A moitié chemin, à peu près, entre le bataillon de tête et le bataillon de queue, se trouve une ferme dite << la Maison blanche >>, dans laquelle s'abritent la compagnie hors rang, le drapeau et sa garde, les sapeurs, les cyclistes et le secrétaire du colonel. A peine tout ce monde est-il installé, qu'une batterie française de 75, à laquelle personne n'avait rien demandé, tire sur la ferme, à toute volée. Elle tue le sergent-major Cozettes, deux sapeurs dont un nommé Cornemuse, deux cyclistes et trois soldats. Elle en blesse une douzaine d'autres.
Le lieutenant Ribaux, porte-drapeau, n'est pas atteint, mais l'étoffe du drapeau est lacérée. La hampe est brisée. On la répare avec le métal d'une boîte de conserves, que l'on peut voir encore aujourd'hui.

Ces renseignements me sont fournis par l'ex-musicien brancardier Albert Havez, de Carvin, que son emploi spécial a mis en situation de dénombrer les victimes.
Une enquête est ouverte.
Le 27e régiment d'artillerie, affecté à la 2e division, marchait avec le 8e régiment d'infanterie. Il est hors cause.
Le 15e régiment d'artillerie, affecté à la 1er division, affirme qu'il n'a jamais tiré sur la Maison blanche.
Les coups sont venus de l'Artillerie attachée à une unité voisine, que cette affaire ne regardait nullement.

L'incident est significatif.
Ce n'est pas l'erreur, jusqu'à un certain point excusable, d'une artillerie qui, régulièrement désignée pour appuyer une attaque, tient à soutenir les troupes d'assaut, jusqu'au dernier moment, mais dépasse la mesure, et continue à tirer sur l'objectif d'attaque, après qu'il a été enlevé.
Ce n'est pas l'erreur d'une artillerie qui, placée trop loin en arrière, prend une troupe amie qui progresse pour une troupe ennemie qui se replie, ou une troupe amie qui recule pour une troupe ennemie qui contre-attaque.
Ce n'est aps la dispersion naturelle du tir, engendrant des écarts supérieur à la distance qui sépare les deux infanteries, dans le combat rapproché.
C'est l'Artillerie tirant, sans renseignement aucun, au centre d'une formation amie profonde de 7 kilomètres et choisissant pour objectif une maison blance, parce que cet objectif est plus visible que tout autre, parce qu'il est plus tentant, parce qu'il lui offre de plus beaux coups.
C'est l'Artillerie ne sachant pas ce qu'elle a à faire; placée, peut-être, sous les ordres d'un chef qui ne le sait pas d'avantage, et qui lui crie: Mais tirez donc ! sans lui dire sur quoi elle doit tirer.
C'est l'Artillerie sortant abusivement de la zone de surveillance qui lui a été assignée.
C'est l'Artillerie tirant où il lui plaît, au lieu de tirer là où il faut et quand il faut.

Le 20 août 1914, le 27e régiment d'infanterie, commandé par le colonel Valentin, est engagé de grand matin, au Haut Clocher, près de Sarrebourg.
Vers midi, le 2e bataillon atteint un petit bois, dans lequel il pénètre sans difficulté. Mais arrivé à la lisière opposée, il tombe sous le feu de mitrailleuses ennemies, abritées dans des tranchées.
L'Artillerie allemande se met de la partie. Le bataillon est arrosé copieusement.
A ce moment, l'Artillerie française, ignorant les progrès de l'Infanterie amie, tire sur le petit bois, qu'elle croit occupé par l'ennemi. Le 2e bataillon reçoit des coups de tous côtés: des mitrailleuses ennemies, de l'Artillerie ennemie et de l'Artillerie amie.
La position devient intenable, le colonel Valentin donne l'ordre de retraite.
Le régiment se retire en désordre, laissant sur le terrain de nombreux morts ou blessés. Il est impossible de discerner, dans ces pertes, la part qui provient de l'Artillerie amie, de la part qui provient de l'Artillerie ennemie.

La responsabilité de ce désastre incombe au Commandement, et non au colonel Valentin qui, dans les conditions difficiles où il était placé, a fait tout ce qu'il pouvait.
Le Commandement aurait dù indiquer: à l'Infanterie, quelle était et où se trouvait la fraction d'artillerie chargée d'appuyer son attaque; à l'Artillerie, quelle était et où se trouvait la troupe d'infanterie dont elle était chargée d'appuyer l'attaque.
Faute de ces indications, les exécutants n'ont pu organiser << l'entente préalable>> prévue par le réglement de 1910.
L'Artillerie n'a pu se mettre en liaison avec l'Infanterie, par téléphone, par estafettes ou par signaux.
Le colonel Valentin n'a pu tenir l'Artillerie au courant de ses progrès. Il n'a pu l'informer des résistances auxquelles il se heurtait. Il n'a pu lui indiquer le point à frapper et le moment de le frapper.
Les deux armes se sont ignorées l'une l'autre. Elles ont mené le combat séparément. Elles n'ont pas réalisé, la combinaison intime, dont le manque s'était déjà fait sentir, le 15 août à la Maison blanche, et a été déploré le 24, dans l'ordre du jour du général Joffre.

A suivre.
Cordialement.
Phil.