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Re: éphéméride - 13 janvier

Publié : mer. janv. 13, 2010 11:21 am
par jef52
Bonjour tout l' monde,
A mon tour de démarrer une nouvelle journée. Ce sera avec une lettre de Georges Olivier du 30e BCA à son épouse, le 13/01/1916. Il est tué et MPLF le 19/09/1916. Humain et émouvant !!!

" Ma chère Marie,
Encore une fois je viens de l' échapper belle. C' est un vrai hasard ou plutot une permission de Dieu si je suis encore en vie à cette heure. Cela s' est passé vers les six heures du soir. J' étais en train de faire une partie de cartes avec cinq camarades. Il y avait environ trois quarts d' heure que celà bombardait, nous entendions le sifflement des obus. Cela commencait bien à nous énerver mais pourquoi tomberait-il un obus sur notre baraque, ce serait un rude hasard et surtout que l' endroit n' avait jamais souffert de bombardement auparavant. Nous continuions donc notre partie sans plus nous inquiéter, nous savions bien qu' un simple abri en planches ne présente guère de résistance et puis de toutes façons, ou aller ailleurs? Nous étions installés à un bout de la baraque, j' avais un jeu très intéressant, deux voisins se dérangent par curiosité et viennent se poser debout devant moi, au même moment boum...une terrible explosion en plein sur notre cercle...quelques instants se passent : je reviens à moi doucement car j' ai été fortement commotionné, j' entends les appels des blessés et des mourants, je suis dans les ténèbres. Je ne suis pas encore bien rassuré sur mon état, enfin je me ressaisis un peu, je cherche une allumette et je la craque mais je ne trouve pas de bougie. Tout le monde est sauf et je suis seul avec les mourants, deux sont tombés sur moi, ce sont les deux pauvres malheureux qui étaient debout devant moi. Ce sont eux qui m' ont garanti du choc sinon je n' aurais pas pu y échapper : c'était moi le premier à partir pour subir le plus fort. Les pauvres malheureux sont morts, j' ai eu du mal à me dégager du dessous. Je sens une douleur à la jambe mais ce n' est pas grave. Je croyais presque qu 'elle était cassée mais ce n' est rien. Il arrive un infirmier, nous allumons une bougie. Il y a trois morts, je l' aide à faire un pansement à un autre grièvement blessé, les autres blessés sont sauvés aussi, il y en a quatre. L' infirmier regarde ma jambe, c' est un peu noir et un peu meurtri. Je rejoins les autres blessés et nous partons à l' infirmerie ensemble. Le major nous examine aussitôt arrivés mais il n' en évacue qu' un, nous restons à l' infirmerie. Cela ne m' étonne pas pour moi mais je suis surpris pour les autres qui portent des petites plaies. Cela aurait été plus heureux pour moi d' avoir un peu plus mal afin d' être évacué mais d' un autre côté, je me trouve encore heureux de m' en être tiré aussi bien. Il faut croire que je ne dois pas être tué, heureusement que l' explosion de l' obus s' est produite autant dehors que dedans sinon il y aurait eu bien plus de dégats. Figures-toi que c' est toujours la conséquence de betise car jamais il n' y avait eu de bombardement de ce côté ci. Dans la journée le colon avait décidé de faire des tirs et de l' exercice, celà ne convenait pas à notre capitaine mais il n' était pas le maître. Alors voilà ce qu' il en résulte nous sommes trop près des lignes pour faire celà ! Je te quitte en bonne santé, reçois ainsi que nos chéris mes meilleures amitiés et mes plus tendres baisers, fais en part à toute la famille "

Georges Olivier :

Image

Amicalement,
Jef :hello:

Re: éphéméride - 13 janvier

Publié : mer. janv. 13, 2010 11:48 am
par bernard larquetou
Bonjour,

Extraits tirés des cahiers de l'abbé VATAN (107° puis 116° BCP)


13 janvier 1917 :

Arrivée à 2h00 du matin en gare de Verdun. Débarquement rapide, allons à la citadelle.

13 janvier 1918 :

Messe dans la salle de lecture à 9h00. Un bon groupe chante à tue tête. Je dis la messe et parle sur l'Epiphanie : appel des nations au christianisme.

Cordialement

Bernard.