Forum PAGES 14-18

Bonjour,Notre arrière Grand oncle Louis Mourier alias Marix était un dessinateur caricaturiste prisonnier entre Aout 1914 et 1918 en Bavière dans les camps de Puchheim, Lechfeld, Landshut Ingolstat et Mannheim. Entre septembre 1914 et novembre 1918, il a transformé sa longue captivité en un témoignage graphique saisissant, oscillant entre humour et résilience.
Ses dessins, réalisés clandestinement au cœur des camps, sont des fragments d’histoire, capturant la vie quotidienne des prisonniers comme celle de ses geôliers.
Dès 1919, Marix publie ses dessins de captivité dans "Derrière les Barbelés", accompagnant un texte de Joë Belot, ancien prisonnier lui-même. Cette publication s’inscrit dans la lignée des récits de prisonniers de guerre, peu nombreux, décrivant les baraquements, les privations, les corvées et le cafard qui rongent les hommes loin de chez eux.
Pourtant, le ton patriotique et anti-allemand du texte contraste fortement avec l’esprit profondément antimilitariste et pacifiste que Marix développera ensuite.Conscient des limites imposées à ce premier ouvrage, Marix choisit quelques années plus tard d’en proposer une nouvelle écriture, ponctuée de quelques nouveaux dessins très probablement réalisés apres sa captivité.
Il publie alors en 1932 "Les Chevaliers de la crosse en l’air", co-écrit avec Binet, où son regard critique sur l’absurdité du système militaire s’exprime plus librement.
Nous ses arrières petits neveux membres de l'association 'L'Imagerie" avons décidé de faire connaitre son oeuvre au public avec le projet "Suivez-Marix!"[https://marix.foyer-image.fr.] et avons souhaité redonner vie à ce récit dans une edition augmentée en rapprochant la cinquantaine de dessins issus de "Derrière les Barbelés"
Nous organisons aussi une commémoration exposition en plein air dans son village natal de Saône et Loire à Perrecy-les-Forges le 8 Mai 2025 pour les 80 ans de sa mort en déportation à Sachsenhausen en 1945. Une belle occasion si vous etes dans le coin, de faire connaissance avec ce personnage hors du commun.
Nous avons dans les archives familiales, des dessins originaux, des parutions de presse, des livres, photos et courriers, avec le projet de rassembler son oeuvre pour en faire un inventaire le plus précis possible, nous sommes à la recherche de tout document, témoignage, dessin, photo... en relation avec lui ou les camps par lesquels il est passé.

Bonjour,
En tant que spécialiste des camps de PG de 14-18, je peux vous donner des renseignements sur les camps fréquentés par Marix.
Je suis l'auteur de 13 livres, dont 9 sur les camps en Allemagne.
Ci-dessous vous trouverez ce que j'ai publié (par exemple) sur le camp de Landshut:

LANDSHUT

De nombreux locaux disciplinaires dans ce camp : Mitterwöhr, prétendu camp sanitaire par les allemands, et le Château de Trausnitz, qui renfermait les punis soumis au travail. C’était aussi un lieu de triage pour les officiers.
Kommandant : Oberst Berthold. Mitterwöhr, Hauptman Zwiesler, et à Trausnitz, Oberst de Lamote.
Lazarett : il existait une compagnie d’invalides, c’est à dire des hommes reconnus inaptes au travail. Le délégué déclare lors de sa visite que la compagnie contient 200 prisonniers.
Anecdotes : en septembre 1916, un autre délégué écrivait : «… Pour voir si la punition de la cage est appliquée. Évidemment non, promet le responsable du camp » !
Il est signalé la présence d’un espion dénommé P… personnage allemand trouble se prétendant français. Le camp possédait son propre bureau de poste.
Livre:
Marchal A : Après mon vol au dessus de Berlin, 1919

A votre disposition.
Stcypre.

Bonjour,
Merci pour votre message et pour l'extrait sur Landshut, pourriez-vous s'il vous plait me donner les titres de vos livres relatifs aux camps où Marix a été prisonnier ? Sont ils disponibles qq part ? Nous sommes interessés par toute information qui pourrait nous faire avancer dans notre recherche et nous éclairer sur sa captivité et sur sa vie.Merci d'avance
Bien à vous.

Bonjour,
Ce que vous avez déjà , sa FM :
https://www.archives71.fr/consulter/en- ... 9434/0|0|0

Et quelques traces de son parcours de prisonnier : ....à suivre
Jo

...et encore : ...à suivre
Jo

...

...et pour finir : Jo

et cette carte permet de situer STEIGE (lieu de capture figurant sur la FM) et COLROY-LA-ROCHE (lieu de capture dans les fiches CICR. Jo

Bonjour,
D'après les fiches du CICR il est passé par le camp de Lechfeld.
Voici ce que j'ai publié sur ce camp:

LECHFELD

Camp de la faim ou de la terreur, c'est-à-dire un lieu de représailles voisin d’une école d’aviation. On y trouvait des sous-officiers qui avaient refusé de travailler. Il fut également baptisé camp de la cage ou encore bagne. 15 000 prisonniers.
Kommandant : général Sleevogt. Son adjoint le colonel Heller, surnommé le ténia, était un homme d’une cruauté extrême, un tortionnaire.
Lazarett : situé à une certaine distance du camp au lieu dit Freissing.
Anecdotes : selon une carte postale d’un Henri : « Le jour de la visite des neutres, les rations sont plus fortes. Le rapport de ces messieurs signale que nous sommes bien traités. Par ces mots je peux vous assurer du contraire ».
Un autre témoin a écrit dans son carnet : « Lechfeld, un véritable bagne ».
Livres :
Gorceix S : Evadé, 1930
Harcourt R : Souvenirs de captivité et d’évasions, 1932
Cordialement.
Stcypre
PS: je vais vous envoyer des infos sur d’autres camps fréquentés par votre aïeul.

Voici pour Mannheim:

MANNHEIM

Camp immense avec la gare des trains à l’intérieur. Au centre une espèce de clocher de forme carrée qui abritait des mitrailleuses. Il existait une compagnie de passants, pour des prisonniers sur le départ et une pour les évadés repris.
18 000 prisonniers dont 650 sanitaires.
Kommandant : Oberst Röhrich.
Lazarett : des baraques du camp étaient réservées aux visites médicales et aux vaccinations. D’autres concentraient les fous, les épileptiques et des malades principalement les tuberculeux. Reservelazarett Kurfürstenschule IV.
Anecdotes : le chantier agricole de Belling était situé sur la propriété viticole du comte von Andelauw. Il existait dans ce camp une baraque pour les évadés repris, dite d’isolement, avec des corvées pénibles et une discipline de fer.
Le dimanche toute la ville de Mannheim accourait aux abords du camp, pour voir le plus près possible les prisonniers de la grande Allemagne.
Les témoins ont noté beaucoup d’israélites parmi les gardiens et les sentinelles.
Livres :
Angles M : La geôle, 1918.
Bernard P : Coffré pour la première fois, 1925.
Donnedieu : Ce qu’ils font de nos prisonniers, 1918.
Pelletier R : Captivité, 1933.
Vallis G : En Belgique, 1919.