Cimetière Ravin de Cheppe (Haute Chevauchée)
Publié : dim. févr. 02, 2025 3:00 pm
Bonjour,
Je suis à la recherche du nom et de la localisation exacts d'un cimetière militaire qui existait en 1915 au Ravin de Cheppe et que bouleversèrent ensuite les tirs d'artillerie.
Voici l’extrait d’un témoignage datant de 1919 le concernant : « On passe à La Chalade, on monte toujours par de belles routes dans des bois magnifiques, ce sont les célèbres forêts de l’Argonne. On commence à voir des abris abandonnés d’artillerie, des traces des postes d’arrière, plus on va plus la forêt est remplie de défenses, fil de fer et chevaux de frise rouillés et enchevêtrés. A un grand poste de secours, une véritable construction de maçonnerie, il faut descendre et laisser voiture et conducteur. Celui-ci nous donne les indications, mais trouverons-nous bien, ce n’est pas un vrai sentier mais une piste foulée dans l’herbe. Nous suivons les rails d’un petit chemin de fer, nous arrivons devant un horrible bouleversement.
La cote 285. Toute la cote est nue comme la main, creusée d’énormes entonnoirs et trous de mine, sur le flanc de la crête des lignes ininterrompues de chevaux de frise et fil de fer barbelés dont le ton rouillé tranche sur le jaune de la terre. Combien ont été enfouis là. Ici c’est le néant, même les mauvaises herbes ne peuvent repousser. A notre droite nous dominons le ravin de Cheppe, mais cherchons en vain le petit drapeau qui doit marquer notre sentier ; nous marchons, rentrons dans des bois ravagés, j’ai l’impression que nous sommes trop loin et quand nous revoyons un ravin à notre droite que ce n’est plus le même. Finalement nous revenons sur nos pas, je suis un peu inquiète quand Georges me montre au loin dans le ravin (le 1er) un petit drapeau dans un arbre. Nous revenons devant le grand trou de mine et nous descendons à travers les taillis en tâchant de ne pas perdre le drapeau de vue, et en suivant la trace du sentier que nous avons trouvé.
Enfin nous devinons que nous sommes arrivés. Des croix renversées et brisées, des couronnes pulvérisées mélangées avec des débris informes de toutes sortes, des pierrailles, de la terre, le tout embroussaillé des rejets d’arbres, des genêts, des ronces qui ont repoussé, emmêlés des fils de fer barbelé. Les arbres sont déchiquetés comme toutes les forêts avoisinantes. Une tranchée court à travers les tombes. Quelle affreuse désolation. Le cimetière est perdu dans les taillis et dans le ravin. »
L’un(e) d’entre vous disposerait-il/elle d’une indication, un plan, une carte ?
Par avance, merci.
Thierry Joie
Je suis à la recherche du nom et de la localisation exacts d'un cimetière militaire qui existait en 1915 au Ravin de Cheppe et que bouleversèrent ensuite les tirs d'artillerie.
Voici l’extrait d’un témoignage datant de 1919 le concernant : « On passe à La Chalade, on monte toujours par de belles routes dans des bois magnifiques, ce sont les célèbres forêts de l’Argonne. On commence à voir des abris abandonnés d’artillerie, des traces des postes d’arrière, plus on va plus la forêt est remplie de défenses, fil de fer et chevaux de frise rouillés et enchevêtrés. A un grand poste de secours, une véritable construction de maçonnerie, il faut descendre et laisser voiture et conducteur. Celui-ci nous donne les indications, mais trouverons-nous bien, ce n’est pas un vrai sentier mais une piste foulée dans l’herbe. Nous suivons les rails d’un petit chemin de fer, nous arrivons devant un horrible bouleversement.
La cote 285. Toute la cote est nue comme la main, creusée d’énormes entonnoirs et trous de mine, sur le flanc de la crête des lignes ininterrompues de chevaux de frise et fil de fer barbelés dont le ton rouillé tranche sur le jaune de la terre. Combien ont été enfouis là. Ici c’est le néant, même les mauvaises herbes ne peuvent repousser. A notre droite nous dominons le ravin de Cheppe, mais cherchons en vain le petit drapeau qui doit marquer notre sentier ; nous marchons, rentrons dans des bois ravagés, j’ai l’impression que nous sommes trop loin et quand nous revoyons un ravin à notre droite que ce n’est plus le même. Finalement nous revenons sur nos pas, je suis un peu inquiète quand Georges me montre au loin dans le ravin (le 1er) un petit drapeau dans un arbre. Nous revenons devant le grand trou de mine et nous descendons à travers les taillis en tâchant de ne pas perdre le drapeau de vue, et en suivant la trace du sentier que nous avons trouvé.
Enfin nous devinons que nous sommes arrivés. Des croix renversées et brisées, des couronnes pulvérisées mélangées avec des débris informes de toutes sortes, des pierrailles, de la terre, le tout embroussaillé des rejets d’arbres, des genêts, des ronces qui ont repoussé, emmêlés des fils de fer barbelé. Les arbres sont déchiquetés comme toutes les forêts avoisinantes. Une tranchée court à travers les tombes. Quelle affreuse désolation. Le cimetière est perdu dans les taillis et dans le ravin. »
L’un(e) d’entre vous disposerait-il/elle d’une indication, un plan, une carte ?
Par avance, merci.
Thierry Joie