Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

J'aimerais comprendre comment sont sélectionnés les élèves aspirants.

J'ai l'exemple d'un jeune homme de même pas 19 ans mobilisé le 4 avril 1915 au 146eme RI en tant qu'élève aspirant et détaché immédiatement (du 12 avril au 28 août) au Centre d'Instruction des Élèves Aspirants (le CIEA qui remplace St Cyr à l'époque).

Quel est le critère ? Est-ce uniquement le niveau d'études qui rentre en jeu ? Car il n'avait aucune expérience milliaire a fortiori...


Merci!

Bonjour

Sans réponse précise... mais pouvant aider / à toute fin utile


Appelé par anticipation en 1915 («normal» pour lui / au lieu de 1916)

Au JO sous GIGOT L.
JO 01 avril 1915, p.1802
Candidat admis comme élève aspirant à la suite du concours des 13 et 14 mars 1915
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... %20l%20%22


Au JO sous GIGOT Lucien Leon
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343 ... ets.langFR

Au JO sous GIGOT L.-L
https://gallica.bnf.fr/services/engine/ ... l.-l%22%29

GIGOT L.-L., 12e RI, S-Lieutenant de complément (rang 17 avril 1918)
au JO 24 décembre 1919
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... %20%20l%22
Voir article 26 au sujet des lieutenant de complément
https://www.senat.fr/comptes-rendus-sea ... 6_0305.pdf

L'article 24 de la loi du 21 mars 1905 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Chaque année, au bout de six mois de service, entre les soldats incorporés, appelés ou engagés, un concours est ouvert pour l'admission aux écoles militaires d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie, du génie et d'administration. Après un an de service à la caserne, les candidats admis entrent aux écoles. La durée des études y est d'un an. A leur sortie les élèves sont nommés aspirants. Ils accompliront le dernier semestre de leur troisième année de service comme sous-lieutenants de réserve.

Bonjour

Le manque de cadres en 1915 amène le commandement à créer des centres d'instructions d'élèves-aspirants. Les nouveaux élèves sont soit sous-officiers, soit simplement soldats. S'ils ont été sélectionnés, c'est souvent parce qu'ils se sont fait remarquer au front. D'autres ont pu être choisis uniquement sur leur niveau d'instruction.
Le commandement décide de leur faire suivre un stage de 5 mois dont l'objectif est de fournir à l'armée, dans des délais acceptables, des chefs de section ou de peloton.
Il n'y a pas qu'à Saint-Cyr qu'un CIEA est créé et la formation reçue n'a rien à voir avec celle des élèves-officiers de l'ESM. Il y a aussi un CI à Saint-Maixent, Saumur, Valréas, Joinville, ... (je n'ai pas la liste exhaustive).
Les élèves quittent le centre avec le grade d'aspirant qui, par la suite, leur permet d'accéder au grade de sous-lieutenant de réserve à titre temporaire (pour info, avant la guerre, il n'y avait pas de grade d'aspirant dans l'armée de terre. En 1910, sont dénommés aspirants ceux qui rentrent dans une école de sous-officiers élèves-officiers, ou dans une grande école militaire, après avoir accompli l'année de service obligatoire. Ces aspirants ont le grade de sous-lieutenant, ou sous-lieutenant de réserve, à la sortie de l'école).

Merci pour vos éclairages.
Il a donc passé un concours, avant la date "officielle" de sa mobilisation.

Si j'ai bien compris, il n'a pas réussi l'examen de sortie du centre d'instruction en août 1915 puisqu'il ne passe pas Aspirant mais Caporal, puis Sergent. C'est seulement suite au deuxième stage qu'il devient Aspirant le 5 septembre 1916 et Sous-Lieutenant de Réserve à T.T. (en 1918 ?).

Je comprends mieux, merci beaucoup.

J'en profite pour vous poser une dernière question : d'après la fiche, Lucien Gigot aurait bénéficié d'un sursis (article 21).
Pourtant, il est bien mobilise en avril 1915, comme toute la classe 1916 à laquelle il appartenait.
A quoi donc ce sursis lui a-t-il servi ?

Bonsoir

Extrait de l'Article 21 de la loi de 1905 (ces 2 paragraphes n'ont pas été modifiés en 1913) :
"En temps de paix, des sursis d'incorporation, renouvelables d'année en année jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, peuvent être accordés aux jeunes gens qui en font la demande, qu'ils aient été classés par le conseil de révision dans le service armé ou dans le service auxiliaire"
"En cas de guerre, les sursis sont annulés et ces jeunes gens sont appelés avec les hommes de leur classe d'origine"