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les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : mer. mai 15, 2024 4:49 pm
par stenog
bonjour

Fernand Cozic est né le 11.05.1890 à Nantes (44)
Incorporé le 03.08.1914 au 65ème RI matricule 692


Blessé à Sedan le 26.08.1914 (jambe droite fracturée par balle) et resté sur le terrain sans être secouru jusqu’au 29 août
Relevé par les allemands et conduit à l’hôpital de Sedan où il est resté 15 jours, soigné par la Croix-Rouge Française
La jambe mise dans une gouttière, il a été transporté à l’hôpital de Cassel où il a été convenablement soigné pendant 3 mois
Envoyé au camp avec des béquilles dans la baraque des grands blessés
8000 soldats français étaient présents dans le camp où vers le mois de mai 1915 sévit une épidémie de typhus
Tous les médecins allemands sont partis et des majors français et russes sont venus volontairement les remplacer
1800 français et 700 russes sont morts durant l’épidémie
Le camp a été évacué
Cozic a été envoyé à Heuberg, plus propre que celui de Cassel puis en commando de culture à 8kms de là pendant 12 jours
Envoyé à Carlsrhue en usine de fabrication de machines à coudre et de réchauds où il est resté 3 mois
Frappé et maltraité par le sous-officier allemand , il s’est fait évacué malade à Heuberg mais au bout de 8 jours il est expédié à Neuhammer , camp de 10000 russes et 60 français
Camp très sale où le service des colis était très mal fait
Les colis non distribués s’accumulaient dans des magasins où ils arrivaient à raison de deux wagons par jour
Cozic s’est fait mettre au service des colis avec quelques camarades et ils arrêtaient autant que possible les colis destinés aux français
Il est resté 6 mois à Neuhammer avant d’aller au camp d’officiers à Meisse comme ordonnance où il est resté 6 mois avant d’aller à Lansdorff où il y avait 15000 russes et 80 français
Deux mois après il est envoyé à Giessen en décembre 1917 en représailles avec 43 de ses camarades
Au bout de 15 jours il est expédié avec 2000 autres prisonniers sur le front de la Somme à Faverolles derrière les premières où ils creusaient des tranchées sous les bombardements
Evacués à Villers et de là à 30 km du front à Orchy où pendant 6 mois ils ont travaillé aux routes
Cozic est rentré à Giessen en octobre 1918 et y resté jusqu’au 11 novembre
Le 13 novembre il est parti dans le 1er convoi de 1200 hommes à pied pour Metz puis Pont à Mousson
Dirigé sur Nancy puis arrivé à Nantes le 2 décembre


cdlt
Gérard

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : mer. mai 15, 2024 8:05 pm
par loloastre
Bonjour,
Merci pour le partage de ces tribulations.
Quel périple !
Sans vouloir être indiscrète, comment avez-vous fait pour reconstituer ce parcours ?
Cordialement.
loloastre

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : mer. mai 15, 2024 9:08 pm
par alaindu512010
Bonsoir Gerard
Bravo pour la reconstitution de son parcours
Vous avez dut galérer pour retrouver son périple dans les camps de prisonniers ;a moins qu'il n'ai écrit son journal
Ce d'autant plus que sa fiche signalétique en 3 feuillets n'est pas loquace sur ce parcours
https://archives-numerisees.loire-atlan ... b386c11b90
cordialement
Alain

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : jeu. mai 16, 2024 8:16 am
par stcypre
Bonjour,

Les fiches du CICR citent le camp de Friedrichsfeld avant le camp de Giessen.
Si vous désirez des infos plus précises sur les camp, je peux vous les adresser comme par exemple:

CASSEL

Surnommé le « camp de la mort ». Il se situait sur une petite colline. Environ 20 000 prisonniers de guerre et 3 000 civils soi-disant francs-tireurs (hommes de 75 ans, femmes, adolescents et enfants de 13 à 20 ans). On comptait 3 annexes : Niederzwehren, Burgerschüle et Philosophienweg et il existait deux pénitenciers : Cassel Wehlheiden, et Fulda. Une baraque dite « le saloir » accueillait les nouveaux arrivants qui subissaient dans ce local des vaccinations et un enregistrement administratif.
Kommandant : général von Dömming, major Seebow et capitaine Lenz.
Lazarett : plus de 10 000 cas de typhus et environ 3 000 décès dont 620 français. En avril 1915, on enterrait de 30 à 50 morts par jour, dans une fosse commune. Un témoin : « Les médecins étaient partis, les infirmiers et gardes se faisaient rares dans le camp. Ils se trouvaient en dehors des réseaux barbelés et nous faisaient glisser les repas au moyen d’une planche. » Terrible épidémie sans doute du à la présence des WC près des points d’eau. Mais les cadavres laissés pendant des jours sans sépulture constituèrent de nouveaux foyers d’épidémie. Lors du procès de Leipzig, le nombre de décès fut évalué à plus de 3 000. Et puis comble de malheur la diphtérie fera son apparition constituant une complication redoutable.
Visite : selon un membre visiteur de camp : « Cassel restera pour l’Allemagne une honte éternelle ».
Journal : Le Soutien.
Anecdotes : dans ce lieu il y avait 2 baraques d’aliénés en provenance d’autres camps. Également 2 fosses d’aisances situées aux deux extrémités du camp c'est-à-dire une longue poutre sur laquelle il y avait de la place pour 30 prisonniers à la fois. Le soir les fosses débordaient et il est arrivé que des hommes affaiblis soient tombés dedans. La vidange de ces fosses, corvée répugnante, était réservée aux prisonniers anglais.
Dans une baraque séparée du camp, il existait une prison appelée maison de correction, pour civils et militaires, y compris des détenus allemands.
Les civils portaient un brassard jaune à chaque bras avec l’inscription PG. A proximité du camp, le château de Wilhelmshöbe, dans lequel fut interné Napoléon III après Sedan. Dans ce même endroit, Guillaume II, jeune étudiant, y logea pendant ses études.
Livres :
Dumontel A : Lettres de l’arrière, 2005.
Eeman H : Captivité, 1984.
Laprat R : Carnets de la grande guerre, 2010.
Steen T : Négociations pour les prisonniers de guerre, 1918.
Zavie E : Prisonniers en Belgique, 1917.

A votre disposition.
Stcypre.

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : jeu. mai 16, 2024 8:28 am
par stenog
bonjour

pour loloastre et alain
je n'ai aucun mérite ...
c'est en numérisant les fiches des prisonniers comme celle-ci ( cote 10 R 4 20 aux AD 44)
cozic.jpg
cozic.jpg (504.49 Kio) Consulté 3891 fois
que j'ai trouvé cette note que je me suis contenté de retranscrire
IMG_0614.jpg
IMG_0614.jpg (527.58 Kio) Consulté 3891 fois
cdlt
Gérard

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : jeu. mai 16, 2024 8:50 am
par alaindu512010
Bonjour
Merci Gérard .
Je me disais aussi car les fiches du CICR sont peu prolixes ,alors merci aux ad44 .
_______________________________
j 'aurai pour votre blog des infos sur deux frères bretons décédés le même mois dans mon secteur argonnais; 1 du 47 ri et l 'autre du 7 rac
toute une histoire
cordialement
Alain

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : ven. mai 17, 2024 8:05 am
par stcypre
Bonjour,
Les fiches du CICR, établies d'après les renseignements fournis par les autorités allemandes sont précises.
Mes livres sur les prisonniers de guerre ont été possibles en partie par ces fiches. Il faut toutefois préciser que l'écriture des noms de famille est quelquefois aléatoire car souvent ces fiches étaient rédigées par des personnels qui pratiquaient peu la langue française.
La preuve de ce que j'écris, est l'apparition d'un camp qui ne figure pas dans l'énumération des divers lieux qu'à fréquenté le PG.
Avez vous reçu mon précèdent message ?.
Stcypre.

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : sam. mai 18, 2024 7:11 am
par stenog
bonjour
je m'intéresse aux prisonniers mais pas aux camps

Re: les tribulations d'un prisonnier breton

Publié : sam. mai 18, 2024 7:57 am
par stcypre
Bonjour,
Moi aussi... suite à l'histoire de mon grand père prisonnier au fort de Vaux (avec Raynal).
mais on ne peut pas dissocier les prisonniers des camps. En effet le cas de ce PG authentifie mes dires, les prisonniers ont connu en moyenne de 2 à 5 camps, sans compter les nombreux Kommando ou chantiers de travail...
Cordialement.
Stcypre.