Documents pour carrière militaire 14-18 et 39-45 ?

[MichelF38]

Bonjour
Je cherche à retracer précisément la carrière de mon grand-père André Leroy (militaire de carrière couvrant les deux guerres mondiales) dont j'ai retrouvé une synthèse sur le site des archives départementales des Ardennes.
https://archives.cd08.fr/ark:/75583/s00 ... 9809391520
Mais dont le descriptif s'arrête en 1935.
Le Général Guy François, dans son livre "L'artillerie Lourde sur Voie Ferrée française des origines à 1945", en parle en tant que Lieutenant-Colonel en page 148; mais cite aussi le Colonel Leroy en page 152 du même ouvrage pour son action auprès du 370e RALVF.
Est-ce la même personne ou bien des personnes différentes ?
Dans des documents familiaux, il est fait référence au Colonel Leroy et non à un grade de Lieutenant Colonel.
Existe-t-il un forum pour la seconde guerre mondiale ?
Pourquoi n'est il pas fait mention de la fin de la carrière de mon grand-père (démobilisation, retraite...) ?
Merci par avance pour vos éclaircissements et conseils sur ces sujets.
Cordialement

[demonts]

https://www.leonore.archives-nationales ... ice/231409
Bonjour,
Voici son dossier sur la base léonore (légion d'honneur) mais in n'est pas complet...
Bonne journée.

François

[Yv']

Bonjour,

Bienvenue sur le forum.

En complément du dossier de Légion d'Honneur, j'ai trouvé son nom dans une « liste d'ancienneté » de lieutenants-colonels parue en 1937 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k176456r/f250

En tant qu'officier, il doit avoir un dossier au SHD. Il me semble que ces dossiers ne sont consultables qu'à Vincennes.

D'après l'historique des 61e et 235e R.A., il y a un autre lieutenant-colonel Leroy dans l'artillerie, qui signe avec l'initiale « P. ».
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... ge.r=Leroy
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6274460h/f183

Pour ce qui est du forum 39-45, je crois qu'il y en a plusieurs, mais d'autres personnes ici sauront certainement vous renseigner !

Cordialement,
Yves

[Diable Noir]

bonjour à vous
dans l'historique du 61é RAC du Cdt Labrousse de Fonbelle Berget Levrault 1930
Dans l'ordre de bataille du 2 Aout 1914 au 17 juin 1919, apparait comme Colonel un Lieutenant Colonel LEROY période du 04 avril 1919 au 17 juin 1919.
cordialement
Diable Noir

[yvo35]

Bonjour,

Dans l'ordre de bataille du 2 Aout 1914 au 17 juin 1919, apparait comme Colonel un Lieutenant Colonel LEROY période du 04 avril 1919 au 17 juin 1919.

Ce ne peut pas être celui qui fait l'objet de la recherche car il n'a été promu lieutenant-colonel qu'en 1935.

Le dossier au SHD de celui qui est recherché:

LEROY André.jpg (179.48 Kio) Consulté 535 fois

[MichelF38]

Bonjour,

Un grand Merci à tous pour vos réponses !
Une visite approfondie au SDH de Vincennes s'impose !

Je suis nouveau sur ce forum, et je suis très impressionné par vos connaissances et votre implication dans ce domaine.
Je me lance dans un dossier complet sur la carrière de mon grand père pour transmettre ces informations et ces valeurs de patriotisme et de dévouement à mes propres petits enfants (et aussi à ceux de mes frères et sœurs).

Cordialement
Michel Favillier

[michelstl]

Bonjour

André_Leroy.jpg (285.36 Kio) Consulté 438 fois

[MichelF38]

OOPS ! Un grand Merci pour cette remise en ordre de la photographie.

J'ai retrouvé un document (extrait d'Affût-Truck signé H.CLAUDE) qui confirme le grade de Colonel ainsi que sa dernière affectation d'André Leroy (370e RALVF).
Il me reste à aller à Vincennes pour avoir tous les détails de sa carrière.

Un grand Merci à tous pour votre aide.
Cordialement
Michel Favillier

[ALVF]

Bonjour,

Le nom du colonel André Leroy est bien connu de tous les chercheurs de l'histoire de l'artillerie car son long service à l'Ecole d'Artillerie de Fontainebleau a eu pour conséquence la rédaction de plusieurs "Cours", bien documentés, connus et recherchés.
De mon côté, j'ai entendu souvent son nom prononcé, à l'époque déjà lointaine, où j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire de l'ALVF. En effet, j'ai souvent rencontré au début des années 1980 des "anciens de l'ALVF", responsables de l'Amicale des Anciens de l'ALVF et beaucoup se souvenaient de son rôle aux jours tragiques de juin 1940. En effet, dans la confusion générale, le colonel Leroy, commandant du 370e RALVF (le régiment des Services de l'ALVF), s'est efforcé de sauver un maximum de personnels et de matériels et surtout de convaincre les plus jeunes qu'il convenait de ne jamais écouter les allemands, porteurs de bonnes paroles tendant à convaincre les jeunes soldats démotivés de mettre bas les armes. Comme tous les anciens de la Grande Guerre, l'officier connaissait la fourberie de l'ennemi ne cherchant qu'à faire un maximum de prisonniers dans les derniers jours de la guerre. Le colonel a réuni des artilleurs venus d'un peu partout dans un "Groupement du Sud-Ouest" organisé au nord de Toulouse afin de faire échapper à la capture des centaines d'artilleurs dispersés.

Pour en revenir à sa carrière active, il faut bien entendu consulter son dossier au SHD et les JMO en ligne quand ils existent.
Je vais rechercher dans mes nombreuses photographies si je peux illustrer son parcours, tant en qualité de sous-officier avant-guerre dans l'artillerie à pied que son parcours d'officier, y compris son séjour à l'Ecole Militaire de l'Artillerie de Versailles où étaient formés les sous-officiers accédant à l'épaulette.
Affecté au 60e RAC, régiment d'artillerie organique du 20e Corps d'Armée, depuis 1910, le lieutenant Leroy sert à la 6e batterie (capitaine Gauvin) du 2e Groupe du régiment. Les JMO de ce régiment manquent pour 1914 car le rôle peu glorieux du général Foch en août 1914, notamment dans son emploi de l'artillerie, aurait pu ternir quelque peu la gloire du Maréchal... Le JMO conservé du régiment est des plus succincts pour cette période.

Après sa blessure, le lieutenant Leroy est affecté en mars 1915 à la 9e Section automobile de 75 du 22e RAC (de Versailles) qui est en cours de formation. Il s'agit d'une Section de 2 auto-canons de 75 de DCA équipée du canon de 75 modèle 1897 adapté au châssis automobile De Dion-Bouton (modèle 1913).
Les quatre Sections créées le 1er avril 1915 (9e à 12e Sections) utilisent des matériels sortant d'usine et sont rattachées au 22e RAC. Ces 4 Sections sont d'abord laissées dans le Camp Retranché de Paris afin de défendre la ville face aux premières attaques aériennes meurtrières des Zeppelins. La 9e Section était affectée autour de Sartrouville. Je joins en bas une photo d'un auto-canon de cette 9e Section automobile qui doit être postérieure à l'affectation du lieutenant Leroy car l'auto-canon est déjà revêtu d'une peinture de camouflage. Malheureusement, les JMO manquent pour cette 9e Section.

Le lieutenant Leroy est affecté à l'Ecole d'Artillerie de Fontainebleau qui réouvre à cette époque pour former de nouveaux officiers d'artillerie car cette arme connaît une grande expansion (l'école avait fermé ses portes en août 1914). Il s'agit désormais de former des promotions de centaines d'officiers d'artillerie.

En 1918, après un passage à la 105e batterie de dépôt du 70e RALGP (régiment des Services de l'ALVF), le capitaine Leroy est affecté à la tête de la 24e batterie du 73e RALGP, batterie équipée du mortier de 370 Filloux. L'histoire de cette batterie est admirablement détaillée de 1915 à 1919 dans 4 JMO très bien tenus et rédigés (65e Batterie du 3e RAP devenue en août 1917 24e batterie du 73e RALGP). Malheureusement, en 1918, le rôle du 370 Filloux, qui a été majeur de 1915 à 1917 grâce à sa puissance exceptionnelle, est devenu mineur car de très puissants obusiers de 370 et de 400 de l'ALVF portant beaucoup plus loin sont entrés en service. Le capitaine prend le commandement de cette batterie à l'époque où de nombreux canons lourds de 220, 270, 280, 293, 370 sont concentrés au nord-est de Paris pour constituer une puissante ligne de défense organisée car Paris et sa région, depuis l'offensive allemande du 27 mai 1918, sont devenues très vulnérables. Malheureusement, cette batterie ne participera pas aux dernières offencives des alliés.
Je joins une photo de mortier de 370 pour montrer à quoi ressemble un 370 Filloux qui nécessite de nombreux travaux pour sa mise en batterie (construction de voies étroites, etc...).

Je reviendrai ultérieurement sur le 70e RALGP et le 372e RALVF.
Recherchez aussi les Cours de l'Ecole de Fontainebleau rédigés par le capitaine Leroy qui ont connu plusieurs éditions dans les années 1920, on les trouve souvent sur des sites de vente en ligne, je cite quelques uns de ces cours en ma possession:
-Armes portatives, mitrailleuses et engins divers.
-Organisation des matériels, matériels modernes.
-Historique de l'artillerie des origines à 1914.
Les photos:
-9e Section automobile de 75 du 22e RAC:

Auto-canon 9e Section 22e RAC.jpg (284.44 Kio) Consulté 250 fois

-un 370 Filloux du 3e RAP en 1916:

370 Filloux Saint-Chamond 3e RAP.jpg (514.26 Kio) Consulté 250 fois

Cordialement,
Guy François.

[MichelF38]

Bonjour

Je vous remercie très chaleureusement pour ces informations élogieuses et très détaillées.
Toute ma famille est très honorée par l'attention que vous avez donnée à votre réponse.

Au moins deux guides d'artillerie, rédigés par André Leroy, sont accessibles sur Gallica.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6555838j
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65556272

J'ai en ma possession plusieurs éléments relatifs à l'artillerie et l'ALVF :
- les plaques photos qui ont servi de support au cours d'artillerie délivré par mon grand-père (des origines de l'artillerie à 1914)
- des tirages de photos faites dans le parc matériel de l'école d'artillerie de Fontainebleau et pendant la guerre 14-18
- 26 tirages format A4 issues du service photographique de l'Armée, photos prises pendant la guerre 14-18 (voir PJ)

Avec mes frères et sœurs, nous souhaitons remettre ces éléments à disposition de la France, et ne pas garder ces éléments historiques uniquement à notre disposition.
Pouvons nous les communiquer en ligne, si oui , par quel moyen ?
Nous pensions remettre l'ensemble de ces documents au Musée de l'Artillerie de Draguignan.
Que nous conseillez-vous ?

J'ai aussi en ma possession un document officiel relatant l'histoire (tragique) de l'activité secrète de construction d'automobiles blindées dans le Sud-Ouest. Activité (jusqu'en 1942) à laquelle André Leroy a contribué activement (la Société Dubourg & Cie).
Question identique : puis-je partager cette information, et si oui, de quelle manière ?

Pour information, mon nom de famille, Favillier, vient de mon grand père Fernand Favillier qui était aussi militaire de carrière dans l'artillerie et l'ALVF. Mes parents (Louis Favillier et Clotilde Leroy) se sont connus à Châlons sur Marne.
Les mémoires de guerre de Fernand Favillier ont fait l'objet d'un livre.
"Souvenirs de guerre de Fernand Favillier (1889-1982)" par Jean-Jacques Degail (2018, Editions de Vontes).
Ce livre retrace la vie de mon grand père Favillier tout au long des 2 guerres.
Il a été présenté (avec beaucoup de succès) par ma petite fille (en classe de 3ème dans un collège de Haute Savoie). Ces témoignages historiques sont très importants et c'est pourquoi notre famille attache beaucoup d'importance à une large transmission.

Cordialement
Michel Favillier