Re: Un abbé retrouve son identité !
Publié : dim. déc. 06, 2009 12:39 pm
Bonjour à tous,
A Jonchery-sur-Suippe (51), il y a la tombe d'un maréchal des logis du 11e Chasseurs à cheval nommé ABLEGUENOT et tué le 25/19/1915 en Champagne. Après enquête, il s'agit en fait de l'abbé CUENOT, sous-diacre des Missions Etrangères. Sa mort est relatée dans un article de La Croix du Jura rédigé par l'abbé Paul BOUSSET, aumônier du 11e Chasseurs, et paru le 17/10/1915 sous le titre "La charge" :
« ... J'ai ma chapelle portative : le colonel a voulu là, à la dernière halte, une messe pour le régiment. Il bruine ; mais qu'importe. Sur un simple tronc d'arbre, mon sac servant de table, j'installe tout ce qu'il faut pour le Saint Sacrifice. Mon servant est un petit maréchal des logis, sous-diacre des Missions Etrangères, l'abbé Cuénot. Monsieur l'aumônier, me dit-il, je ne suis plus à jeun ; j'ignorais que vous diriez la messe... Et pourtant, j'aurais tant voulu communier !... Mon cher abbé, lui répondis-je, le Saint Père donne tant de facilités à ceux qui vont mourir !... Qui sait si vous ne ferez pas ici votre communion en viatique ? Communiez. Et ce fut fait.
Par trois pistes différentes convergeant vers le même point, l'Etatmajor sur la ligne centrale, nous dévalons à fond de train, cependant que telles des trombes, les « marmites » boches éclatent dans nos rangs, et que les mitrailleuses, de même, nous « ciblent » de partout. Pour l'exemple, et selon qu'il était convenu, je marche derrière le colonel. A ma droite, à six mètres, la douce et souriante figure de Cuénot, mon petit sous-diacre de tout à l'heure, m'apparaît.
Monsieur l'aumônier, me voilà... Ça va ? Très bien, mon petit ! Allons, courage ! » Et nous piquons tous deux de plus belle. Soudain, dans un écrasement de « marmite », j'aperçois le cheval du pauvre garçon qui chancelle, se cabre et verse comme une masse ; lui-même tombe sur le sol, tourne trois fois sur lui-même et tombe... Je m'apprête à sauter à terre pour lui porter secours... mon pauvre Diabolo verse, frappé de six balles au flanc. Et sans savoir comment, je me trouve penché sur le petit sous-officier, qui me reconnaît, reçoit l'Extrême Onction et meurt !... Ne faisait-il point, il y a un instant, sa communion en viatique ? »
Bien cordialement,
Adal
A Jonchery-sur-Suippe (51), il y a la tombe d'un maréchal des logis du 11e Chasseurs à cheval nommé ABLEGUENOT et tué le 25/19/1915 en Champagne. Après enquête, il s'agit en fait de l'abbé CUENOT, sous-diacre des Missions Etrangères. Sa mort est relatée dans un article de La Croix du Jura rédigé par l'abbé Paul BOUSSET, aumônier du 11e Chasseurs, et paru le 17/10/1915 sous le titre "La charge" :
« ... J'ai ma chapelle portative : le colonel a voulu là, à la dernière halte, une messe pour le régiment. Il bruine ; mais qu'importe. Sur un simple tronc d'arbre, mon sac servant de table, j'installe tout ce qu'il faut pour le Saint Sacrifice. Mon servant est un petit maréchal des logis, sous-diacre des Missions Etrangères, l'abbé Cuénot. Monsieur l'aumônier, me dit-il, je ne suis plus à jeun ; j'ignorais que vous diriez la messe... Et pourtant, j'aurais tant voulu communier !... Mon cher abbé, lui répondis-je, le Saint Père donne tant de facilités à ceux qui vont mourir !... Qui sait si vous ne ferez pas ici votre communion en viatique ? Communiez. Et ce fut fait.
Par trois pistes différentes convergeant vers le même point, l'Etatmajor sur la ligne centrale, nous dévalons à fond de train, cependant que telles des trombes, les « marmites » boches éclatent dans nos rangs, et que les mitrailleuses, de même, nous « ciblent » de partout. Pour l'exemple, et selon qu'il était convenu, je marche derrière le colonel. A ma droite, à six mètres, la douce et souriante figure de Cuénot, mon petit sous-diacre de tout à l'heure, m'apparaît.
Monsieur l'aumônier, me voilà... Ça va ? Très bien, mon petit ! Allons, courage ! » Et nous piquons tous deux de plus belle. Soudain, dans un écrasement de « marmite », j'aperçois le cheval du pauvre garçon qui chancelle, se cabre et verse comme une masse ; lui-même tombe sur le sol, tourne trois fois sur lui-même et tombe... Je m'apprête à sauter à terre pour lui porter secours... mon pauvre Diabolo verse, frappé de six balles au flanc. Et sans savoir comment, je me trouve penché sur le petit sous-officier, qui me reconnaît, reçoit l'Extrême Onction et meurt !... Ne faisait-il point, il y a un instant, sa communion en viatique ? »
Bien cordialement,
Adal