Trouvés dans la presse Morbihannaise trois articles détaillant le cadre général du retour des prisonniers.
A toutes fins utiles.
Le retour des prisonniers
Dans une circulaire adressée aux Généraux commandant les régions, le Président du Conseil, Ministre de la Guerre, vient de déterminer les conditions de retour de nos prisonniers et leur situation militaire.
Le « Nouvelliste » qui s’est toujours intéressé d’une façon spéciale au sort de nos soldats prisonniers se devait d’être le premier à renseigner les familles sur le retour si attendu .
Toutes les dispositions utiles ont été prises, d’après le paragraphe 10 des conditions de l’Armistice, au sujet du rapatriement dans les meilleures conditions de 28.000 prisonniers par jour . En conséquence, avant quinze ou vingt jours, tous les prisonniers seront en France .
Ils seront conduits dans des grands centres de rapatriement d’où ils seront dirigés aussitôt, NON PAS SUR LEUR DEPOT, mais sur un CENTRE DE TRANSITION DES ISOLES, au chef-lieu de la région, soit à NANTES pour le 11e Corps .
Les dispositions générales suivantes ont été prises à leur égard .
SITUATION MILITAIRE
1°) Tous les militaires rapatriés demeurent soumis au droit commun en ce qui concerne leur utilisation au point de vue militaire .
En conséquence, dès leur libération par les États capteurs, ils reprennent, sans restriction d’aucune sorte, les mêmes droits et les mêmes obligations que leurs camarades de même classe et de même catégorie .
PRISONNIERS RAPATRIES D’ALLEMAGNE
2°) Les prisonniers rapatriés directement d’Allemagne seront, suivant la région d’internement, dirigés sur des centres principaux de rapatriement .
Ces centres principaux dirigeront les rapatriés sur le DEPOT DE TRANSITION DES ISOLES de la REGION DE LEUR DOMICILE, soit NANTES, Quartier du 3e Dragons, pour nos compatriotes .
PERMISSIONS DE TRENTE JOURS
3°) Ces Dépôts de transition assureront l’envoi des rapatriés en permission de 30 jours ou en congé de convalescence d’au moins un mois, ou éventuellement leur libération immédiate, réforme, retraite, mise en sursis, etc.… d’après les indications portées sur les bulletins nominatifs de renseignements établis par les centres de rapatriement et d’après leur état de santé .
NOUVELLES AFFECTATIONS POUR CERTAINS
4°) Tous ces militaires seront réaffectés d’office au Dépôt de leur arme correspondant à la circonscription de recrutement dont ils font partie . C’est ce Dépôt qu’ils rejoindront à l’issue de leur permission de 30 jours ou de leu congé de convalescence .
En un mot, tous nos compatriotes qui, par suite des évènements, ont dû être envoyés en renfort et affectés à des régiments dont les Dépôts sont éloignés seront réaffectés au Dépôt de leur arme le plus rapproché de leur résidence .
PRISONNIERS RAPATRIES DE BULGARIE ET DE TURQUIE
5°) Les prisonniers rapatriés de Bulgarie et de Turquie seront réintégrés dans les unités de leur arme de l’Armée d’Orient .
Ils seront ensuite rapatriés au titre de cette Armée et dans les mêmes conditions que leurs camarades non capturés, le temps passé en captivité comptant dans l’évaluation de la durée du séjour en Orient .
Au fur et à mesure de leur retour en France, ils auront droit à une permission de 30 jours ou à un congé de convalescence d’un mois au minimum .
PRISONNIERS RAPATRIES D’AUTRICHE-HONGRIE
6°) Les prisonniers rapatriés d’Autriche-Hongrie seront rendus à leur armée d’origine, armée d’Orient, et suivront le sort des rapatriés de Bulgarie, ou à l’armée d’Italie . Ceux-ci seront dirigés en convois sur le centre de rapatriement de LYON et traités ensuite comme les prisonniers rentrant d’Allemagne .
(Le Nouvelliste de Lorient - n°100 du samedi 23.11.1918)
Les permissions aux prisonniers rapatriés
PARIS, 24 décembre - Le Gouvernement a décidé d’augmenter, dans les conditions indiquées ci-après, la durée des permissions à accorder aux prisonniers de guerre rapatriés, jusqu’ici fixée uniformément à 30 jours . Cette durée sera calculée dorénavant d’après le temps passé en captivité . Les prisonniers capturés en 1914 et 1915 auront droit à 60 jours, ceux capturés en 1916 à 45 jours, ceux capturés en 1917 et 1918 à 30 jours .
Les prisonniers de guerre actuellement rapatriés bénéficieront, s’il y a lieu, du supplément de permission envisagé ci-dessus, soit sous forme de prolongation, soit sous forme de rappel suivant qu’ils se trouvent actuellement en permission de rapatriement ou qu’ils sont déjà rentrés à leur corps . Dans ce dernier cas , le rappel sera fait au moment de la première permission de détente .
(L’Ouest Maritime - n° du vendredi 27.12.1918)
Le statut des prisonniers rapatriés
PARIS - Le Président du Conseil, Ministre de la Guerre, vient d’adresser aux diverses autorités militaires la feuille de renseignements suivante , relative au taux de permissions ou congés de convalescence à accorder aux prisonniers de guerre rapatriés (60,45 ou 30 jours), suivant qu’ils ont été capturés en 1914-15, 1916 ou en 1917-1918 :
1°) Prisonniers de guerre rapatriés qui n’ont pas encore bénéficié d’une permission ou d’un congé de convalescence de rapatriement
- Les militaires pour lesquels la date de la capture pourra être établie au moment de leur rapatriement recevront , suivant le cas, soit une permission ayant la durée plus haut fixée, soit un congé de convalescence ayant au minimum cette durée . Ceux pour lesquels la date de la capture n’aura pu être établie dès leur retour de captivité, au moment de leur départ en permission ou en congé de convalescence, bénéficieront d’au moins un mois ; il leur sera fait ensuite application des dispositions ci-après :
2°) Prisonniers de guerre rapatriés ayant déjà bénéficié d’une permission ou d’un congé de convalescence de rapatriement
- Ces militaires auront droit à un rappel de permission correspondant à la différence entre le nombre de jours indiqués ci-dessus et le nombre de jours dont ils ont déjà bénéficié à titre de permission de rapatriement ou de congé de convalescence de rapatriement . Ce rappel leur sera conféré au moment de leur première permission de détente à laquelle il s’ajoutera .
3°) Prisonniers de guerre rapatriés se trouvant actuellement en permission ou en congé de convalescence de rapatriement
- Ces militaires auront droit à une prolongation de permission ou, le cas échéant, à une prolongation de congé de convalescence portant leur permission ou leur congé au taux ci-dessus .
Cette prolongation leur sera accordée conformément aux règlements en vigueur pour les demandes de prolongations ; dans le cas où la fixation de la date de la capture n’aurait pu être établie avant le retour de l’intéressé à son Dépôt, le rappel de permission ne sera fait qu’au moment de la première permission de détente .
(Le Nouvelliste de Lorient - n°110 du samedi 28.12.1918)
Bien cordialement

Jean-Yves