37e R.I.C. DANS LA SOMME en 1916
Publié : mer. nov. 15, 2023 6:00 pm
37e régiment d'infanterie coloniale
Février-mars 1916 - MAUCOURT (Somme)
Du 10 au 18 février, le régiment se porte de Crèvecœur à Rosières-en-Santerre, Méharicourt et Maucourt où il relève le 4e colonial.
A peine arrivé dans le secteur, le régiment est soumis à une dure épreuve : une attaque par gaz.
Le 21 février, vers 5 h. 15, coups de fusil et canon, un peu sur tout le front, puis nappe gazeuse provenant d'émission par tubes, accompagnée d'un tir de barrage par obus de gros calibres sur tout le front du secteur et sur le front du 28e d'infanterie, à notre droite.
Dès la première émission de gaz, les signaux d'alerte sont faits ; deux fusées rouges tirées pour demander un tir de barrage, les klaxons fonctionnent, tout le monde est alerté, les bottillons de paille sont allumés. L'artillerie fait un tir de barrage lent, les mitrailleuses entrent en action. Mais la nappe gazeuse arrive très rapidement sur les tranchées et lorsque l'alerte a été donnée, elle avait déjà inondé la première ligne.
Une deuxième nappe gazeuse suit l'émission de la première vers 6 heures, et dix minutes après la cessation de celle-ci, il semble qu'une troisième nappe a été émise.
Après la dernière émission, des reconnaissances ennemies sortent de leurs tranchées derrière la nappe.
1° Devant la 18e compagnie du Pigeonnier : Cette reconnaissance doit rentrer presque aussitôt sous nos coups de feu.
2° A la 20e compagnie (La Mairie) : A 6 h. 30, une reconnaissance allemande audacieuse s'élance dans le grand saillant à droite de la Mairie. Avec une section de renfort prise dans la compagnie de soutien l'ennemi est contre-attaqué à la grenade et rejeté progressivement de la tranchée où il avait pris pied.
A 8 heures, la liaison est rétablie avec la 18e compagnie à droite et la 19e compagnie à gauche.
3° Devant la 19e compagnie (Cimetière), une dizaine d'Allemands avancent jusqu'aux fils de fer et sont rejetés dans leurs tranchées à coups de fusil.
4° Devant la 22e compagnie (Petit Bois), une dizaine d'Allemands se présentent entre les sapes 14 et 16. Quelques coups de fusil les obligent à fuir.
Le chef de bataillon commandant le régiment a mis une compagnie et demie à la disposition du commandant de Maucourt. Ces troupes ont servi à étayer plus solidement la ligne qui avait besoin d'être renforcée par suite des nombreuses indispositions provoquées chez les hommes par l'émission des gaz.
Les phénomènes d'intoxication ne se sont pas produits immédiatement. La nappe gazeuse était déjà sur les tranchées lorsque les hommes ont mis leur masque ; ils ont, par conséquent, absorbé une certaine quantité de gaz.
Pertes. - 4 officiers blessés (lieutenants SILVA, FAVEREAU, CAPAILLERE (Capaillère), sous-lieutenant VACHER) et 1 tué (sous-lieutenant QUERON (Quéron), 51 hommes tués *et 244 blessés **.
* sur les 51, 10 sont tués par balle ou obus, le reste, soit 41, meurent par intoxication ;
** sur les 244 blessés, 22 le sont par balle ou obus, les 222 autres souffrent d'intoxication.
le détail provient du JMO du régiment 26 N 866/12 (J.M.O. du 25 octobre 1915 au 14 mai 1917)
L'ennemi n'a pu, en définitive, prendre pied nulle part et nos marsouins ont été à la rencontre des Allemands, comme le sergent MINGUICCI qui se précipita sur eux et les poursuivit à la grenade, comme le soldat TAILLARD qui lutta à la grenade une heure durant, debout sur le parapet et finit par être tué glorieusement d'une balle en plein front. L'échec allemand était complet, les récompenses suivantes furent décernées.
1 croix de chevalier de la Légion d'honneur :
FAVEREAU (Pierre), sous-lieutenant.
Officier brave et énergique. Grièvement blessé à son poste de combat, le 21 février 1916, au cours d'une violente attaque.
1 citation à l'ordre de l'armée :
BIGOT (Armand), soldat de 2e classe.
Le 21 février 1916, au cours d'une attaque allemande, ayant été gravement atteint, a continué à diriger le tir de sa pièce, se refusant à quitter son poste jusqu'à ce que l'attaque ennemie ait été définitivement enrayée.
17 citations au corps d'armée.
7 citations à la division.
14 citations à la brigade.
69 citations au régiment.
Le régiment, relevé, se reforme au repos ; il remonte en ligne le 27 février. Durant trois semaines, ce ne sont que luttes d'artillerie et d'engins de tranchée dans lesquelles nous conservons la supériorité et l'initiative du tir.
...
Extrait de l'historique du 37e régiment d'infanterie coloniale dans la Grande Guerre (1914-1918)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... texteImage
J.O. du 5 septembre 1918 page 7786
=============================================
J.O. du 1er juin 1916 page 4872
Réserve.
Par décision ministérielle en date du 29 mai 1916, les mutations ci-après faites dans l'arme de l'infanterie coloniale ont été approuvées :
[...]
M. Capaillère, sous-lieutenant à titre temporaire, du dépôt du 7e rég., au 37e rég.
J.O. du 2 janvier 1917 page 72
Nomination dans la Légion d'honneur pour chevalier
CAPAILLÈRE (Joseph), sous-lieutenant de réserve à titre temporaire au 37e régiment d'infanterie coloniale : officier plein d'allant. Au front depuis le début de la guerre. A fait preuve, en toutes circonstances des plus belles qualités militaires. Deux blessures (a déjà été cité).
J.O. du 12 septembre 1917 page 7182
Citation à l'ordre de l'armée
CAPAILLÈRE (Joseph), sous-lieutenant au 37e régiment d'infanterie coloniale : vaillant officier, d'une bravoure éprouvée. Tombé glorieusement le 9 mai 1917 en entraînant sa section à l'assaut. Une blessure antérieure.
J.O. du 28 mai 1917 page 4238
Armée active.
Par décret en date du 26 mai 1917 rendu sur la proposition du ministre de la guerre, les officiers ci-dessous désignés ont été admis dans le cadre actif de l'infanterie coloniale et par décision ministérielle du même jour sont maintenus dans leur affectation actuelle :
Au grade de sous-lieutenant
M. Capaillère (Joseph), sous-lieutenant de réserve au 37e rég. d'infanterie coloniale (prendra rang du 14 juillet 1916).
===========================================
21 février 1916
"La compagnie reçoit l'ordre de se porter en première ligne, pour effectuer une contre-attaque (car) les Allemands ont exécuté une attaque par les gaz asphyxiants. Nos pertes sont de un tué : Adjudant-Chef CARBONNEAU, deux blessés : LAURIOUX et CYPRIANI"
Journal de marche et opérations de la 17e Cie du 37e régiment d'infanterie coloniale
26 N 866/13 - 17e compagnie :J.M.O. du 2 août 1914 au 21 septembre 1918
===========================================
22 et 23 février 1916
Trop éprouvé, le 37e Colonial est relevé dans la nuit du 21 au 22 février par le 35e Colonial ; il cantonne en entier à Rosières-en-Santerre. Le 23 février, un renfort en hommes, composé de 2 sous-officiers, 4 caporaux et 97 hommes vient recompléter les rangs du 37e R.I.C. A cette même date le 37e régiment d'infanterie colonial se voit aussi doter d'une 2e Cie de mitrailleuses de régiment.
25 février 1916
Le régiment relève le 35e Colonial et reprend son secteur de Méharicourt - Maucourt.
27 février 1916
Bombardement par l'ennemi de Méharicourt et Rosières.
Mars - Avril - Mai 1916, le régiment occupe les tranchées du sous-secteur de Maucourt jusqu'au 30 mai 1916.
JMO du régiment 26 N 866/12 (J.M.O. du 25 octobre 1915 au 14 mai 1917)
Février-mars 1916 - MAUCOURT (Somme)
Du 10 au 18 février, le régiment se porte de Crèvecœur à Rosières-en-Santerre, Méharicourt et Maucourt où il relève le 4e colonial.
A peine arrivé dans le secteur, le régiment est soumis à une dure épreuve : une attaque par gaz.
Le 21 février, vers 5 h. 15, coups de fusil et canon, un peu sur tout le front, puis nappe gazeuse provenant d'émission par tubes, accompagnée d'un tir de barrage par obus de gros calibres sur tout le front du secteur et sur le front du 28e d'infanterie, à notre droite.
Dès la première émission de gaz, les signaux d'alerte sont faits ; deux fusées rouges tirées pour demander un tir de barrage, les klaxons fonctionnent, tout le monde est alerté, les bottillons de paille sont allumés. L'artillerie fait un tir de barrage lent, les mitrailleuses entrent en action. Mais la nappe gazeuse arrive très rapidement sur les tranchées et lorsque l'alerte a été donnée, elle avait déjà inondé la première ligne.
Une deuxième nappe gazeuse suit l'émission de la première vers 6 heures, et dix minutes après la cessation de celle-ci, il semble qu'une troisième nappe a été émise.
Après la dernière émission, des reconnaissances ennemies sortent de leurs tranchées derrière la nappe.
1° Devant la 18e compagnie du Pigeonnier : Cette reconnaissance doit rentrer presque aussitôt sous nos coups de feu.
2° A la 20e compagnie (La Mairie) : A 6 h. 30, une reconnaissance allemande audacieuse s'élance dans le grand saillant à droite de la Mairie. Avec une section de renfort prise dans la compagnie de soutien l'ennemi est contre-attaqué à la grenade et rejeté progressivement de la tranchée où il avait pris pied.
A 8 heures, la liaison est rétablie avec la 18e compagnie à droite et la 19e compagnie à gauche.
3° Devant la 19e compagnie (Cimetière), une dizaine d'Allemands avancent jusqu'aux fils de fer et sont rejetés dans leurs tranchées à coups de fusil.
4° Devant la 22e compagnie (Petit Bois), une dizaine d'Allemands se présentent entre les sapes 14 et 16. Quelques coups de fusil les obligent à fuir.
Le chef de bataillon commandant le régiment a mis une compagnie et demie à la disposition du commandant de Maucourt. Ces troupes ont servi à étayer plus solidement la ligne qui avait besoin d'être renforcée par suite des nombreuses indispositions provoquées chez les hommes par l'émission des gaz.
Les phénomènes d'intoxication ne se sont pas produits immédiatement. La nappe gazeuse était déjà sur les tranchées lorsque les hommes ont mis leur masque ; ils ont, par conséquent, absorbé une certaine quantité de gaz.
Pertes. - 4 officiers blessés (lieutenants SILVA, FAVEREAU, CAPAILLERE (Capaillère), sous-lieutenant VACHER) et 1 tué (sous-lieutenant QUERON (Quéron), 51 hommes tués *et 244 blessés **.
* sur les 51, 10 sont tués par balle ou obus, le reste, soit 41, meurent par intoxication ;
** sur les 244 blessés, 22 le sont par balle ou obus, les 222 autres souffrent d'intoxication.
le détail provient du JMO du régiment 26 N 866/12 (J.M.O. du 25 octobre 1915 au 14 mai 1917)
L'ennemi n'a pu, en définitive, prendre pied nulle part et nos marsouins ont été à la rencontre des Allemands, comme le sergent MINGUICCI qui se précipita sur eux et les poursuivit à la grenade, comme le soldat TAILLARD qui lutta à la grenade une heure durant, debout sur le parapet et finit par être tué glorieusement d'une balle en plein front. L'échec allemand était complet, les récompenses suivantes furent décernées.
1 croix de chevalier de la Légion d'honneur :
FAVEREAU (Pierre), sous-lieutenant.
Officier brave et énergique. Grièvement blessé à son poste de combat, le 21 février 1916, au cours d'une violente attaque.
1 citation à l'ordre de l'armée :
BIGOT (Armand), soldat de 2e classe.
Le 21 février 1916, au cours d'une attaque allemande, ayant été gravement atteint, a continué à diriger le tir de sa pièce, se refusant à quitter son poste jusqu'à ce que l'attaque ennemie ait été définitivement enrayée.
17 citations au corps d'armée.
7 citations à la division.
14 citations à la brigade.
69 citations au régiment.
Le régiment, relevé, se reforme au repos ; il remonte en ligne le 27 février. Durant trois semaines, ce ne sont que luttes d'artillerie et d'engins de tranchée dans lesquelles nous conservons la supériorité et l'initiative du tir.
...
Extrait de l'historique du 37e régiment d'infanterie coloniale dans la Grande Guerre (1914-1918)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... texteImage
J.O. du 5 septembre 1918 page 7786
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J.O. du 1er juin 1916 page 4872
Réserve.
Par décision ministérielle en date du 29 mai 1916, les mutations ci-après faites dans l'arme de l'infanterie coloniale ont été approuvées :
[...]
M. Capaillère, sous-lieutenant à titre temporaire, du dépôt du 7e rég., au 37e rég.
J.O. du 2 janvier 1917 page 72
Nomination dans la Légion d'honneur pour chevalier
CAPAILLÈRE (Joseph), sous-lieutenant de réserve à titre temporaire au 37e régiment d'infanterie coloniale : officier plein d'allant. Au front depuis le début de la guerre. A fait preuve, en toutes circonstances des plus belles qualités militaires. Deux blessures (a déjà été cité).
J.O. du 12 septembre 1917 page 7182
Citation à l'ordre de l'armée
CAPAILLÈRE (Joseph), sous-lieutenant au 37e régiment d'infanterie coloniale : vaillant officier, d'une bravoure éprouvée. Tombé glorieusement le 9 mai 1917 en entraînant sa section à l'assaut. Une blessure antérieure.
J.O. du 28 mai 1917 page 4238
Armée active.
Par décret en date du 26 mai 1917 rendu sur la proposition du ministre de la guerre, les officiers ci-dessous désignés ont été admis dans le cadre actif de l'infanterie coloniale et par décision ministérielle du même jour sont maintenus dans leur affectation actuelle :
Au grade de sous-lieutenant
M. Capaillère (Joseph), sous-lieutenant de réserve au 37e rég. d'infanterie coloniale (prendra rang du 14 juillet 1916).
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21 février 1916
"La compagnie reçoit l'ordre de se porter en première ligne, pour effectuer une contre-attaque (car) les Allemands ont exécuté une attaque par les gaz asphyxiants. Nos pertes sont de un tué : Adjudant-Chef CARBONNEAU, deux blessés : LAURIOUX et CYPRIANI"
Journal de marche et opérations de la 17e Cie du 37e régiment d'infanterie coloniale
26 N 866/13 - 17e compagnie :J.M.O. du 2 août 1914 au 21 septembre 1918
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22 et 23 février 1916
Trop éprouvé, le 37e Colonial est relevé dans la nuit du 21 au 22 février par le 35e Colonial ; il cantonne en entier à Rosières-en-Santerre. Le 23 février, un renfort en hommes, composé de 2 sous-officiers, 4 caporaux et 97 hommes vient recompléter les rangs du 37e R.I.C. A cette même date le 37e régiment d'infanterie colonial se voit aussi doter d'une 2e Cie de mitrailleuses de régiment.
25 février 1916
Le régiment relève le 35e Colonial et reprend son secteur de Méharicourt - Maucourt.
27 février 1916
Bombardement par l'ennemi de Méharicourt et Rosières.
Mars - Avril - Mai 1916, le régiment occupe les tranchées du sous-secteur de Maucourt jusqu'au 30 mai 1916.
JMO du régiment 26 N 866/12 (J.M.O. du 25 octobre 1915 au 14 mai 1917)