Bonjour à tous
ci joint le texte de Wikipédia.concernant les fusillés de Souain
Le 10 mars 1915 à cinq heures du matin, après deux mois d’accrochages sans résultat dans le secteur et deux récentes attaques infructueuses, les poilus de la 21e compagnie du 336e régiment d’infanterie reçoivent l’ordre de reprendre les positions ennemies établies au nord du village de Souain. Le terrain, déjà jonché de cadavres, se trouve pris sous le feu des mitrailleuses allemandes. La préparation d’artillerie, au lieu de toucher les positions allemandes, envoie ses obus sur la tranchée française. Les hommes de la 21e Compagnie refusent, ce jour-là, de sortir des tranchées. Ils anticipent l’échec et l’inutilité d’une attaque qui les voue à une mort certaine. Le général Réveilhac aurait demandé de pilonner les positions françaises pour obliger les soldats à sortir de leurs tranchées. Suite à la désobéissance des hommes de la 21e compagnie, le général Réveilhac exige des sanctions. Le capitaine Equilbey, commandant de la compagnie, est tenu de transmettre à ses supérieurs une liste de 6 caporaux et de 18 hommes de troupe, choisis parmi les plus jeunes.
Le 16 mars 1915, les inculpés comparaissent devant le Conseil de guerre avec le motif : « refus de bondir hors des tranchées ». « Quiconque montait devait être fauché littéralement soit par les nôtres, soit par le feu des mitrailleurs allemands », déclarera le caporal Maupas lors de son interrogatoire.
Seuls 4 caporaux, l’un originaire de Bretagne et 3 originaires de Normandie, sont condamnés à mort le 16 mars 1915. Si le refus de sortir des tranchées était indiscutable, la faute était partagée entre tous les hommes et le choix de ces 4 caporaux fut totalement arbitraire.
Le lendemain, 17 mars 1915, en début d’après-midi et deux heures environ avant que n’arrive le recours en grâce qui commuait la peine en travaux forcés, Théophile Maupas, 40 ans, instituteur de Le Chefresne, Louis Lefoulon, 30 ans, cheminot aux Chemins de fer de l’Ouest à Caen, Louis Girard, 28 ans, horloger, originaire de Blainville résidant à Paris 17e et Lucien Lechat originaire de Le Ferré, 23 ans, garçon de café à Vitré sont fusillés. Maupas, marié, avait 2 enfants ; Lefoulon un et vivait en concubinage. Girard, marié, avait aussi un enfant, seul Lechat était célibataire.
Blanche Maupas, la veuve de Théophile Maupas, soutenue par la Ligue des droits de l’Homme entama un combat pour la réhabilitation de son époux et des autres caporaux fusillés de Souain qui dura près de deux décennies et qui, en-dehors de son activité d’institutrice, l’occupa à plein temps. Le 11 avril 1920, le ministère de la justice refusait d’examiner le dossier. 1926, Blanche Maupas crée le « Comité Maupas » qui deviendrait en 1928 « Comité national pour la réhabilitation des victimes de guerre ».
Par deux fois, malgré le long travail d’enquête et l’accumulation des témoignages, les demandes de réhabilitation avaient été rejetées. Eulalie Lechat, la sœur du caporal Lechat, avait elle aussi créé un comité en 1923 avec l’aide de la Ligue des Droits de l’Homme. Pendant plusieurs années, des meetings furent organisés dans toute la France ; les soutiens affluèrent de dizaines d’associations de mutilés de guerre et d’anciens combattants. Il y eut de nombreuses signatures demandant la réhabilitation des caporaux de Souain.
Il fallut attendre le 3 mars 1934 pour que la Cour spéciale de justice accepte de juger sur le fond et donne un avis favorable à la réhabilitation des 4 caporaux de Souain. Les épouses des fusillés reçurent le franc symbolique au titre de dommages-intérêts. Les veuves pouvaient enfin faire valoir leurs droits à pension
En 1925, à Sartilly, (Manche), lieu où Théophile Maupas avait été ré-inhumé en août 1923 en présence de 5 000 personnes, fut érigé un monument à la mémoire des Caporaux de Souain. Le nom de Maupas fut également donné à des rues, à Villeurbanne, Bréhal, où il avait enseigné, en 1970, Sartilly en 1995. L'école de Percy porte le nom de « Blanche et Théophile Maupas » depuis 1998.
A la fin de la guerre, le général de division Réveilhac fut fait Grand Officier de la Légion d'honneur, de retour dans sa région d'origine, il mourut paisiblement dans son lit en 1937.

Sartilly 1923 : Blanche et Suzanne, la fille de Théophile, devant la tombe du caporal Maupas.
Source et potos : Wikipédia.
Cdt
Fouré