Secours financiers envoyés à un tirailleur algérien prisonnier de guerre
Publié : lun. juin 26, 2023 10:01 pm
Bonjour,
J'ai trouvé récemment dans un vide-grenier du 44 pour une somme modeste (3 euros) une carte postale ancienne qui m'intrigue par sa correspondance.
En effet, si la vue de cette CPA est en elle-même est relativement banale, la correspondance est intrigante.
Dans un style particulièrement administratif, un capitaine français , chef du bureau arabe de DJELFA informe en mars 1916 monsieur (le terme est assez surprenant ...?) Miloud Ben Mogueri du 1er RTA , prisonnier de guerre à ZOSSEN (Allemagne) qu'il a bien reçu sa lettre et qu'il lui adresse en retour un mandat de 5 francs. Il lui demande d'en accuser réception.
Un tampon du bureau des "Affaires Indigènes" de Djelfa a été apposé sur la carte de même qu'un tampon allemand de censure, qui semble attester que la carte a bien atteint son destinataire.
Je ne suis pas du tout spécialiste de l'armée d'Afrique et de l'Algérie coloniale mais je pense que ce document est intéressant par ce qu'il révèle de l'administration de ces unités.
Y avait-il des budgets dans les bureaux arabes pour soutenir financièrement les tirailleurs indigènes prisonniers en Allemagne ? Peut-on imaginer qu'il s'agissait de les solder ainsi à distance en compensation de leur engagement théoriquement volontaires, puisqu'ils n'étaient pas de citoyens français ?
Ou peut-on imaginer que le bureau arabe faisait l'intermédiaire entre les familles de tirailleurs ou les tribus (j'imagine qu'ils étaient non francophones et démunis de moyens de paiement adaptés) et les militaires prisonniers ?
Ce genre de secours était-il courant ou était-il réservé à certains indigènes de haut rang (fils de notables, par exemple) ?
DJELFA est une ville située à 300 km au sud d'Alger, aux confins du Sahara et centre d'une région caractérisée par l'absence quasi totale de colons européens.
Je pense que ce genre de document doit être très rarement préservé , c'est un petit miracle qu'il soit parvenu jusqu'à nous .
Qu'en pensent les spécialistes du forum ?
Merci d'avance.
Yann LE FLOC'H
J'ai trouvé récemment dans un vide-grenier du 44 pour une somme modeste (3 euros) une carte postale ancienne qui m'intrigue par sa correspondance.
En effet, si la vue de cette CPA est en elle-même est relativement banale, la correspondance est intrigante.
Dans un style particulièrement administratif, un capitaine français , chef du bureau arabe de DJELFA informe en mars 1916 monsieur (le terme est assez surprenant ...?) Miloud Ben Mogueri du 1er RTA , prisonnier de guerre à ZOSSEN (Allemagne) qu'il a bien reçu sa lettre et qu'il lui adresse en retour un mandat de 5 francs. Il lui demande d'en accuser réception.
Un tampon du bureau des "Affaires Indigènes" de Djelfa a été apposé sur la carte de même qu'un tampon allemand de censure, qui semble attester que la carte a bien atteint son destinataire.
Je ne suis pas du tout spécialiste de l'armée d'Afrique et de l'Algérie coloniale mais je pense que ce document est intéressant par ce qu'il révèle de l'administration de ces unités.
Y avait-il des budgets dans les bureaux arabes pour soutenir financièrement les tirailleurs indigènes prisonniers en Allemagne ? Peut-on imaginer qu'il s'agissait de les solder ainsi à distance en compensation de leur engagement théoriquement volontaires, puisqu'ils n'étaient pas de citoyens français ?
Ou peut-on imaginer que le bureau arabe faisait l'intermédiaire entre les familles de tirailleurs ou les tribus (j'imagine qu'ils étaient non francophones et démunis de moyens de paiement adaptés) et les militaires prisonniers ?
Ce genre de secours était-il courant ou était-il réservé à certains indigènes de haut rang (fils de notables, par exemple) ?
DJELFA est une ville située à 300 km au sud d'Alger, aux confins du Sahara et centre d'une région caractérisée par l'absence quasi totale de colons européens.
Je pense que ce genre de document doit être très rarement préservé , c'est un petit miracle qu'il soit parvenu jusqu'à nous .
Qu'en pensent les spécialistes du forum ?
Merci d'avance.
Yann LE FLOC'H