Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "
Publié : mar. mars 21, 2023 1:04 pm
Bonjour,
voici une petite analyse de texte sur la genèse du char Schneider, vue, sur internet, par "Wikimachin".
Le char Schneider CA1 est un véhicule blindé et chenillé utilisé au cours de la Première Guerre mondiale.
C'est, en 1917, que le premier char de combat utilisé par l'armée française.
Il a été conçu pour ouvrir des passages à l'infanterie à travers les réseaux de fils de fer barbelés et pour détruire les nids de mitrailleuses ennemis.
Oui et cette mission était aussi parfaitement identique pour les chars Saint Chamond et Renault FT.
Après le premier engagement de chars britanniques de 1916, la menace des 76 mm Minen-Werfer et des canons de 77 mm, placés en postes antichar, aux plus près des premières lignes, viendront compléter ces objectifs. Ils seront rejoint, dès le mois Mai 1819, par la menace des fusils antichars de 13 mm et des champs de mins AC de circonstance.
Durant cette guerre, la notion d'emploi différencié pour les chars lourds, moyens ou légers n'existait pas (point développé plus loin).
400 exemplaires sont construits par SOMUA, une filiale de Schneider et Cie dans la région parisienne.
La Société SOMUA, dont l'usine était à Saint Ouen était en charge de l'assemblage final du char.
Le processus de fabrication des composants se passait dans d'autres usines du Groupe Schneider, ou chez d'autres industiels.
Tout le châssis riveté du char était construit à Creil dans l'usine Daydé, les canons étaient produits au Havre
Le char Schneider CA1, engagé sur le front pour la première fois le 16 avril 1917, sera utilisé sans interruption jusqu'à l'armistice de 1918.
Et les 60 chars Schneider M2 du Groupement AS n° IV auraient encore été engagés le 17 Novembre 1918 en Lorraine, si l'ordre d'annulation de leur déploiement, n'avait pas été annulé, au soir du 10 Novembre 1918.
Historique
Dès la fin de 1914, l'armée française recherche un moyen nouveau de contrer les mitrailleuses et les réseaux de barbelés de la guerre de tranchées.
Et c'est la Section Technique du Génie qui, dans une bonne logique (étant en charge de placer et creuser ces infrastructures), a été chargée de trouver une solution à ce vrais problème.
De fin 1914 à décembre 1915, date à laquelle cette mission est donnée à la Section Technique Automobile (créée en décembre 1915), tout une série d'engin, pour le moins peu opérationnels seront testés ou proposés.
Il ne pouvait s'agir que d'un véhicule blindé et armé capable de déplacements sur un terrain défoncé par les pilonnages d'artillerie.
Et ce n'est, au final, que la proposition du Colonel Estienne d'Octobre 1915 qui aménera une synthèse de ces différents paramêtres.
Il est ici intéressant de noter que d'autres comme le Caporal Charles Fouché (dès décembre 1914) ou le Lt Charles de Poix (en Décembre 1915) avaient aussi pris conscience que le tracteur chenillé était l'unique solution pour régler le problème.
Affecté sous les ordres du Cdt Ferrus (polytechnicien de la promo 75) qui fut de 1902 à 1913, le directeur de la revue de l'Artillerie.
A ce titre, il avait immanquable connu les idées développées par le Capitaine Levavasseur, polytechicien de la promo 1881, qui fut le premier à proposer le concept d'engin chenillé armé.
C'est le Cdt Ferrus qui présenta, au Colonel Estienne, Louis Renault et Eugène Brillié (Ingénieur de la Société Schneider).
Charles Fouché se trouvait, au sein du Service Automobile, au contact d'officiers qui aurait pu (ou du) prendre conscience dès Janvier 1915 de l'intérêt potentiel des caterpillars dont il avait connaissance. Son récit, fait au Cdt Ferrus de son rapport à la chenille montre bien qu'il en discute avec plusieurs officiers du Service Automobile.
En janvier 1915, la société Schneider et Cie s'engage dans la conception d'un nouvel engin militaire répondant à ce besoin, inspiré des tracteurs agricoles chenillés, de fabrication américaine Holt Caterpillar, utilisés pour les besoins de l'artillerie.
En Janvier 1915, l'ingénieur Brillié, est sur un projet d'Automitrailleuse à roue, avec le Capitaine Renaud (Le projet Schneider S 1552).
C'est seulement après sa visite, en Grande Bretagne de février 1915, où la Société Schneider achète un Holt 75 cv, un Holt 45 cv et la licence Holt, que ce projet d'automitrailleuse bascule sur l'emploi d'un châssis chenillé.
Fin 1914, Charles Fouché et Jacques Quellennec, en affaire avant guerre avec Eugène Brillié pour des projets d'engins agricoles, le rencontrent à Paris (probablement rue d'Anjou, au siège de la Sociéité Schneider) et lui parlent de l'emploi du tracteur Baby Holt.
A cette date, Brillié savait-il déjà qu'il allait, en Février 1915, rencontré la Société Holt en Grande-Bretagne ou, est-ce la rencontre avec Fouché qui l'a amené à s'intéresser au Caterpillar Holt et à se rendre en Angleterre ?
Sous l'impulsion du colonel Jean Baptiste Eugène Estienne, le prototype conçu par Eugène Brillié est présenté le 16 juin 1915, devant le Président de la République française, Raymond Poincaré. La démonstration ayant convaincu celui-ci, dix unités sont commandées.
Il s'agit du modèle Holt "Baby" sans roues directrices, qui avait séduit Schneider, lors d'un essai en mai 1915, au Creusot .
Ce n'est que le 1er Décembre 1915 que le Colonel Estienne se lance, avec sa lettre au Général Joffre dans, l'affaire des tracteurs caterpillar.
Le 16 Juin 1915, Eugène Brillié fait, à l'usine Schneider du Breuil (au Creusot), une présentation du caterpillars Holt 45 cv pour le président Poincarré.
Cette visite aboutira (le 7 Août 1915) à la commande 10 Holt 45 cv, à équiper du coupe-barbelé proposé par Jules-Louis Breton et, c'est aussi, au mois d'Août 1915 que la Société Schneider présentera son projet d'automitrailleuse chenillée et blindée, sur un chassis allongé de Baby-Holt.
Ce projet dénommé "Tracteur armé et blindé" comprend déjà l'allongement de 30 cm du train de roulement du Baby Holt 45 cv. Les archives parle des projets S 880 et S 882 (dont les plans ne semblent pas avoir été conservés. Seul les plans des projets S 986, S 990 et S 999, qui correspondent au projet final de Schneider CA1 ont été conservés (Fonds Albert Thomas - carton 94 AP 16)
Le développement d'un second prototype, le tracteur A, va se faire avec la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (FAMH) à Saint-Chamond.
Après l'apparition de divergences, chaque société va développer son propre engin : le char Schneider CA1 pour Schneider et Cie, et le char Saint-Chamond pour FAMH.
La société Saint Chamond ne se penche sur le problème caterpillar qu'en Mars 1916, après les 4 premiers essais, faits au Polygone de Vincennes, avec l'unique châssis d'expertise, alors réalisé par l'équipe de mécaniciens de Charles Fouché, entre le 1er et 17 Février 1916.
Ces essais ne concernaient que le projet Schneider (Brillié/Estienne) et ce châssis d'expertise n'avait pour but que de valider les capacités de franchissement du train de roulement Holt allongé, envisagé par la Société Schneider, à franchir les barbelés et la tranchée de 1,50 m.
Le 1er février 1915, jour ou le Général Mourret donne 15 jours au S/Lt Fouché pour faire ce châssis d'expertise, la maquette bois, à échelle du chars Schneider est prête et terminé à Paris, dans les bureaux d'étude de la société Schneider de la rue de le Convention.
La commande des 400 chars est passée à la Société Schneider par Albert Thomas, le 25 Février 1916.
Le châssis d'expertise étant ensuite équipé d'une caisse copie du futur blindage du char Schneider, cet assemblage, sera alors appelé "Tracteur Estienne" , et servira dans tous les essais et présentations jusqu'en Septembre 1916.
Il y a bien eu un deuxième châssis construit par l'équipe de Fouché qui, dans l'absolu, n'avait plus aucune raison d'être monté.
Du coup, les bonnes questions sont :
- qui a demandé qu'un autre châssis soit monté ?
- qui a donné l'ordre de le monter ?
- à quelle date a-t-il été monté ?
Le "pour qui " est simple à comprendre et, dans cette affaire, les intervenants qui ont amené la société FAMH, à monter en marche dans le train des chars, sont potentiellement nombreux, à commencer par le Général Mourret.
Toutes ces histoires de divergences entre FAMH et Schneider, sur la création des chars, sont un mythe sans fondement et il est, par contre, très clair que la Société Saint Chamond a mené une opération de lobbying qui a parfaitement fonctionné.
Les premiers chars Schneider sont livrés en septembre 1916.
Non ! Les premiers Schneider sont livrés en Octobre 1916 (à Cercottes et à Marly-le-Roi)
Les 5 premiers exemplaires livrés au Fort du Trou d'Enfer sont des châssis auto-école.
En Septembre 1916, ne sont présents à Marly, que le "Tracteur Estienne" (châssis d'expertise du STA utilisé pour le Schneider) et le châssis d'expertise du STA pour Saint Chamond)
Construit pour un équipage d'un conducteur et de cinq servants, le blindé est équipé d'un canon de 75 mm BS (Blockhaus Schneider) court monté à l'avant droit et de 2 mitrailleuses Hotchkiss latérales, protégées par des boucliers hémisphériques.
L'avant est une étrave munie d'un rail d'acier qui permet de cisailler puis d'écraser les réseaux de barbelés et qui facilite aussi dans une certaine mesure le franchissement de tranchée.
Le rail dépassant à l'avant n'avait pas de capacité de cisaillement, sa hauteur permettait surtout, d'éviter que les barbelés montent sur la plage avant du char.
La fonction cisaillement, du dispositif Breton/Préteau,avait été testé, sur le "Tracteur Estienne", et non retenu, car les chenilles faisaient parfaitement le travail d'écrasement et que le sytème de cisaille, fixé sur le rail, ne répondait pas à toutes les exigences attendues.
L'emploi d'un canon de 75 mm court, à basse pression, proposé par la Société Schneider, correspondait parfaitement à la mission envisagée par le Colonel Estienne de destruction des cibles de l'avant à courte distance.
Le char Schneider montre un volume interne habitable très étroit pour un équipage de six hommes et ses capacités de ventilation ainsi que le mauvais champ de vision qu'il offre à l'équipage le rendent pénible à utiliser.
Les mauvaises capacités de ventilation sont un argument récurant et parfaitement mal analysé.
Il n'a concerné que les premiers exemplaires livrés à l'instruction à Marly et à Cercottes. La raison en était très simple, le pot d'échappement s'arrêtait horizontalement à l'arrière de la caisse. Il suffit de regarder les photos des chars auto-école et, par exemple les char numéros 1, 5 et 6, très photographiés et filmés par la SPA, au trou d'Enfer, en Décembre 1916 .
Ces chars ne sont pas équipés du pot d'échappement montant au-dessus de la caisse. La prolongation du pot d'échappement et une augmentation des ouvertures du lanterneau régleront le problème.
De plus, son blindage latéral initial trop faible (vulnérable aux balles "K" à noyau d'acier allemandes) et son réservoir d'essence initialement placé à l'avant du char le rendent très vulnérable. Dans les versions suivantes, le réservoir d'essence est déplacé à l’arrière du Schneider et sa caisse est dotée d'un surblindage de 5,5 mm.
La vulnérabilité à la balle blindés allemande ne concernait pas que les parties latérales de char. Ce sur-blindagc sera monté sur tout le char, à l'exception de l'arrière et de la partie arrière des côtés du char.
C'est ce sur-blindage qui amènera le moteur choisi a être un peu limite, par rapport au nouveau poids total du char.
Lors de l'engagement des Schneider, dans le secteur de Juvincourt,le 16 Avril 1916, tous les chars engagés avaient été équipés du sur-blindage, à l'exception de quelques uns qui n'avaient pas eu le temps de recevoir les sur-blindages du secteur des mitrailleuses.
En outre, les munitions sont par la suite stockées horizontalement, ce qui permet un gain d'espace et l'ajout d'une portière sur le flanc gauche.
Dans le Schneider M1, les caisses d'obus d'origine, simplement stockées ouverture vers le haut et sans fixations, concernaient celles du secteur de la future porte avant gauche.
L'ouverture de la porte aménera à un montage définitif et plus erganomique de toutes ces caisses.
Le moteur Schneider, les boîtes de transmission et les chenilles sont relativement fiables, ce qui explique que l'engin reste en service après la première guerre mondiale.
L'achat, après guerre, de quelques Schneider par l'Espagne et la transformation d'autres exemplaires en char de dépannage des unités de Renault FT n'est pas à proprement parler une preuve de résilience du programme du char Schneider CA1.
Ce sont plutôt les tracteurs d'artillerie Schneider CD 2, encore en service en 1940 qui en sont la preuve.
Il a, dès le départ, manqué au char Schneider un moteur plus puissant.
Char Schneider détruits par l’armée allemande.
Quatre-vingt-deux chars Schneider combattent pour la première fois le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac, sur le Chemin des Dames.
Ce premier engagement se solde par plus de la moitié des chars engagés détruits par l'artillerie adverse.
C'est un commentaire un peu court sur l'emploi du char Schneider en 1917 et 1918, qui mérite un développement plus important. Cette partie sera abordé en fin de sujet.
Malgré l'amélioration du blindage, l'armée française s'en tient à sa commande de 400 unités à SOMUA, mais n'en commandera pas davantage.
Une deuxième commande de 400 chars Schneider a bien été passée et dès la fin des 400 premiers Schneider CA1, l'usine Daydé de Creil, qui construisait le châssis du char, a de suite été lancé sur la construction des châssis identiques du Schneider CA3, qui devait suivre le programme CA1.
Devant l'incapacité de la Société Schneider à équiper ce char, plus lourd, d'un moteur assez puissant, le programme est arrêté à la demande du général Estienne. Arrêté mais pas perdu puisque ces mêmes chassis seront ceux des tracteurs d'artillerie Schneider CD.
Il reste assez surprenant que d'autres choix de moteurs n'aient pu être proposés. Au même moment Renault équipait son tracteur d'artillerie d'un moteur de 120 cv !
Elle choisit plutôt les nouveaux chars légers Renault FT dont le nombre dépassera plus de 1 500 à la fin de la guerre.
Le programme Renault FT n'est pas un programme de substitution au programme Schneider, il est lancé en Novembre 1916, par le Général Estienne pour, en premier, fournir des chars de commandement aux unités de chars Schneider et Saint Chamond.
A partir de l'été 1918 un certain nombre de Groupes Schneider comme l'AS 4, l'AS 5, l'AS 9 . . . . sont équipés de 5 chars Renault, comme chars de commandement.
Le Cdt de Groupe, l'Adjoint et les 3 Cdt de Batterie.
L'organisation de ces Groupes pouvant être différentes (à 3 ou à 4 Batteries) avec des Batteries à :
- 1 Renault FT et 4 Schneider (Groupe à 3 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
- 1 Renault FT et 3 Schneider (Groupe à 4 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
Avec 4 Batteries, l'Adjoint ne possède pas de Renault FT.
La conséquence de cette mise en place de Renault FT, dans les Groupes est l'acquisition de la double qualification des équipages à la conduite des deux type de chars.
Dans les combats de Champagne de Septembre 1918, les chars Schneider des Groupes, étant "consommés" les deux premiers jours, une partie des personnels des Schneider a pu se mettre à la disposition de Bataillon Renault de FT, qui disposaient de chars sans équipages.
C'est, en partie ce qui a permis au FT de poursuivre 5 jours de combat
Concernant le nombre de chars Renault, construits pendant la guerre, un simple calcul donne déjà un bonne indication.
Chaque régiment constitué été armé de 3 Bataillons à 75 chars. Soit 225 chars par Régiment d'Artillerie Spéciale et, donc un total de 2025 chars pour les 9 Régiments équipés. A celà se rajoute les 225 chars donnés à l'Armée Américaine, les 120 chars d'instruction en acier doux affectés principalement à Cercottes et les quelques centaines de chars détruits au combat. c'est donc largement plus du double qui sonts construits.
Pour être très précis, la note n° 8729/AS Direction de l'Artillerie/ Sous-Direction de l'Artillerie d'Assaut du 5 Décembre 1918 (SHD carton n° 16N2130), note du Président du Conseil, au Ministre de la reconstruction, donne, au 29 Novembre 1918 :
- 3028 Renault FT canon et mitrailleuse
- 49 Renault FT TSF
- 10 Renault FT 75 BS
Cette note envisageait de pousser la production jusqu'à 3500 pour, entre autre ne pas provoquer un arrêt brutal des chaînes de montage, et continuer à produire des pièces de rechange pour les chars aux Armées, en cours de réparation.
Les chars Schneider restent en service jusqu'à l’Armistice, escortant l'infanterie et les chars FT.
N'importe quoi ! Au combat, les chars Schneider, Saint Chamond et Renault Ft assuraient exactement la même mission au profit des unités d'infanterie qu'ils appuyaient. Détruire les barbelés, et mettre hors de combats les mitrailleuses, minenwefer antichar, canon de 37 mm et éventuellement canon de 77 mm, en position antichar avancée. Les notions de chars légers moyens ou lourds n'avaient pas de sens d'emploi opérationnels tel que l'on a pu, par la suite, le comprendre.
La 1° DI américaine, engagé du 18 au 23 Juillet 1918, sur le plateau de Missy/Chaudun en est un bon exemple, car elle utilisera sur ces 6 jours les trois types de chars, sans que ce soit lié à des spécificités d'emploi de ces différents chars.
Il a notamment servi dans l’armée espagnole pendant la Guerre du Rif, et jusqu'au siège de l'Alcázar de Tolède où disparurent les derniers exemplaires espagnols.
Tout à fait !
Le seul et unique char Schneider CA1 subsistant est préservé au musée des Blindés de Saumur.
Il a été entièrement remis en état de marche avec son moteur et ses transmissions d'origine, par les équipes du Musée des blindés.
Avant son retour en France, ce char Schneider CA1 était préservé à l'United States Army Ordnance Museum" of "Aberdeen Proving Grounds" dans le Maryland, (États-Unis).
Préservé uniquement, comme le char Saint Chamond, parce qu'il s'agissait de dons de la France aux Etat-Unis.
Avec l'entrée en guerre des USA, contre le japon et l'Allemagne, la totalité des collections d'armements allemands ramenés en 1918, ont été détruites pour faire de l'acier !
En France cette même collection de toutes les pièces d'artillerie allemande de l'école de Fontainebleau taisni que le Schneider, Saint Chamond et FCM 1A de l'Ecole des Chars de Versailles, ont fini dans les haut fourneaux allemands . . . . . .
A propos du paragraphe vu, plus haut (Char Schneider détruits par l’armée allemande.)
Le premier engagement des chars Schneider, dans le secteur de Juvincourt a fait coulé beaucoup d'encre. il existe pas moins de 17 rapports sur le sujet, dont celui du Général Pétain qui venait de prendre le Commandement de l'Armée Française.
Note du 2 Juin 1917, du Général Pétain à Albert Thomas, Ministre de l'Armenment, en réponse à ses lettres des 24 et 25 Mai 1917.
" Tout d'abord, il faut faire justice une fois pour toutes de l'opinion qui semble s'établir dans certain milieu, que l'emploi des chars d'assaut, le 16 Avril, aurait abouti à un sacrifice inutile.
D'après les ordres donnés, les chars d'assaut devaient collaborer à la conquête des 3° et 4° positions après que nos troupes auraient enlevé les deux premières.
Sur la partie du champ de Bataille où le Groupement Bossut s'est engagé, c'est bien aisni que les choses se sont passées, les chars d'assaut doublant l'infanterie à hauteurs de la 2° position ennemie, ont attqué la 3° position, l'ont dépassé en faisant complètement le vide devant eux.
Mais par suite de l'insuccès des attaques sur les parties du Front voisines et notamment au Sud de l'Aisne et sur les hauteurs de Craonne, les chars d'assaut se sont trouvés en flèche dans une poche où ils ont pu être pris sous des feux croisés d'artillerie. Cette situation a empéché l'infanterie de les suivres et de profiter de leur succès.
Les pertes subies par le Groupement Bossut se sont élevées à 25% du personnel engagé, soit 25 tués, 71 blessés, 33 disparus. Comme taux, c'est déjà très inférieur aux sacrifices consentis
par l'infanterie engagée dans la même région, mais, si on ajoute que ce Groupement d'assaut a tiré 800 coups de canons, brûlé 43 000 cartouches de mitrailleuses qu'après avoir fait évacué la 3° positon ennemie, on reconnaîtra que les pertes de l'artillerie d'assaut, loin de constituer un sacrifice inutile ont été payés au contraire d'un très réel succés.
Si nos attaques avaient réusssi à droite et à gauche, comme elles ont marché dans la zone des chars d'assaut de ce Groupement, l'intervention de ceux-ci eut pu être décisive.
Les événements étant ainsi remis au point, on doit tirer de ce premier emploi des chars d'assaut, un certain nombre d'enseignements. . . . "
Il est intéressant de noter qu'avant cet engagement des chars, aucun des ordres d'opérations des deux Corps d'Armée concernés par cette attaque n'avait pris en compte que l'engagement des chars impliquait d'abord une maitrise du ciel (avions et ballons) pour rendre les réglages d'artillerie ennemi inopérant contre les chars.
Les Allemands avaient parfaitement analysé le terrain, où vont s'engager les 2 Groupements de Schneider.
A l'Ouest de Juvincourt la plaine semblait propice aux chars et c'est là qu'ont été creusées les tranchées larges (comme la tranchée de la plaine) que ne franchiront pas les Schneider du Groupement Chaubès.
Par ailleurs, tout le secteur est dominé par le plateau de Californie, où se trouvait les observatoires de l'artillerie allemande.
Il suffit :
- de monter aujourd'hui sur l'observatoire du plateau, pour voir que le Groupement Chaubès, du bois de Beaumarais à la tranchée de la plaine, défilait, comme à la parade sous les yeux des allemands.
- d'escalader la cote 108, pour voir que, là aussi, les allemands étaient en vue directe sur les chars du Groupement Bossut, de la ferme du Choléra jusqu'à au delà de la ferme Mauchamp.
Dans le secteur du Groupement Bossut, le terrain beaucoup moins ouvert, entre la Miette et l'Aisne a du faire penser aux Allemands que les chars ne s'y engageraient pas. Les tranchées n'avaient donc pas été modifiés et, par contre le terrain sera, un peu trop labouré par l'artillerie française pour convenir aux chars . . .
La double faute des Généraux commandant cette attaque est de ne pas avoir compris qu'il fallait d'abord neutraliser les observatoires du plateau de Californie (côté Craonne) et de la cote 108 (côté Berry-au-Bac), au lieu de tenter et de ne pas réussir à les prendre, au pris de milliers de morts.
Non seulement les chars du Groupement Bossut ont pris la 3° ligne allemande, mais les groupes AS 5 et AS 9 ont atteint la voie ferrée de Guignicourt, soit une percée de 7 km, depuis la ferme du Choléra et ceci sans appui de l'infanterie qui n'a pas pu suivre, après la conquête de la 2° ligne.
En effet, la cote 108 non conquise, les chars n'ont jamais pu éliminer les mitrailleuses allemandes, postées sur la rive sud de l'Aisne (de Berry-au-Bac à Guignicourt), mitrailleuses qui leurs ont permis d'empêcher l'infanterie française de suivre les chars.
A ce stade, il manquait aussi, une réserve d'unités fraîches qui auraient pu relever celles qui venaient de conquérir les 1° et 2° Lignes allemandes.
Dans sa note, le Général Pétain avait parfaitement analysé les points qui auraient du être la base de décision pour cet engagement.
Maitrise du ciel et encagement de la zone d'engagement des chars deviendront un élément clef des réglements chars, mis en place dans les semaines qui suivent.
En Avril en 1917, si le char n'était pas parfait, les équipages étaient prêts, mais le commandement n'avait pas encore pris la mesure de l'outil qui leur était confié.
Les engagements des chars Schneider en 1917 et 1918, c'est plus de 50 secteurs de combat avec l'emploi de près de 800 chars Schneider (soit le double du nombre de chars construits).
Très bonne après-midi - Michel
voici une petite analyse de texte sur la genèse du char Schneider, vue, sur internet, par "Wikimachin".
Le char Schneider CA1 est un véhicule blindé et chenillé utilisé au cours de la Première Guerre mondiale.
C'est, en 1917, que le premier char de combat utilisé par l'armée française.
Il a été conçu pour ouvrir des passages à l'infanterie à travers les réseaux de fils de fer barbelés et pour détruire les nids de mitrailleuses ennemis.
Oui et cette mission était aussi parfaitement identique pour les chars Saint Chamond et Renault FT.
Après le premier engagement de chars britanniques de 1916, la menace des 76 mm Minen-Werfer et des canons de 77 mm, placés en postes antichar, aux plus près des premières lignes, viendront compléter ces objectifs. Ils seront rejoint, dès le mois Mai 1819, par la menace des fusils antichars de 13 mm et des champs de mins AC de circonstance.
Durant cette guerre, la notion d'emploi différencié pour les chars lourds, moyens ou légers n'existait pas (point développé plus loin).
400 exemplaires sont construits par SOMUA, une filiale de Schneider et Cie dans la région parisienne.
La Société SOMUA, dont l'usine était à Saint Ouen était en charge de l'assemblage final du char.
Le processus de fabrication des composants se passait dans d'autres usines du Groupe Schneider, ou chez d'autres industiels.
Tout le châssis riveté du char était construit à Creil dans l'usine Daydé, les canons étaient produits au Havre
Le char Schneider CA1, engagé sur le front pour la première fois le 16 avril 1917, sera utilisé sans interruption jusqu'à l'armistice de 1918.
Et les 60 chars Schneider M2 du Groupement AS n° IV auraient encore été engagés le 17 Novembre 1918 en Lorraine, si l'ordre d'annulation de leur déploiement, n'avait pas été annulé, au soir du 10 Novembre 1918.
Historique
Dès la fin de 1914, l'armée française recherche un moyen nouveau de contrer les mitrailleuses et les réseaux de barbelés de la guerre de tranchées.
Et c'est la Section Technique du Génie qui, dans une bonne logique (étant en charge de placer et creuser ces infrastructures), a été chargée de trouver une solution à ce vrais problème.
De fin 1914 à décembre 1915, date à laquelle cette mission est donnée à la Section Technique Automobile (créée en décembre 1915), tout une série d'engin, pour le moins peu opérationnels seront testés ou proposés.
Il ne pouvait s'agir que d'un véhicule blindé et armé capable de déplacements sur un terrain défoncé par les pilonnages d'artillerie.
Et ce n'est, au final, que la proposition du Colonel Estienne d'Octobre 1915 qui aménera une synthèse de ces différents paramêtres.
Il est ici intéressant de noter que d'autres comme le Caporal Charles Fouché (dès décembre 1914) ou le Lt Charles de Poix (en Décembre 1915) avaient aussi pris conscience que le tracteur chenillé était l'unique solution pour régler le problème.
Affecté sous les ordres du Cdt Ferrus (polytechnicien de la promo 75) qui fut de 1902 à 1913, le directeur de la revue de l'Artillerie.
A ce titre, il avait immanquable connu les idées développées par le Capitaine Levavasseur, polytechicien de la promo 1881, qui fut le premier à proposer le concept d'engin chenillé armé.
C'est le Cdt Ferrus qui présenta, au Colonel Estienne, Louis Renault et Eugène Brillié (Ingénieur de la Société Schneider).
Charles Fouché se trouvait, au sein du Service Automobile, au contact d'officiers qui aurait pu (ou du) prendre conscience dès Janvier 1915 de l'intérêt potentiel des caterpillars dont il avait connaissance. Son récit, fait au Cdt Ferrus de son rapport à la chenille montre bien qu'il en discute avec plusieurs officiers du Service Automobile.
En janvier 1915, la société Schneider et Cie s'engage dans la conception d'un nouvel engin militaire répondant à ce besoin, inspiré des tracteurs agricoles chenillés, de fabrication américaine Holt Caterpillar, utilisés pour les besoins de l'artillerie.
En Janvier 1915, l'ingénieur Brillié, est sur un projet d'Automitrailleuse à roue, avec le Capitaine Renaud (Le projet Schneider S 1552).
C'est seulement après sa visite, en Grande Bretagne de février 1915, où la Société Schneider achète un Holt 75 cv, un Holt 45 cv et la licence Holt, que ce projet d'automitrailleuse bascule sur l'emploi d'un châssis chenillé.
Fin 1914, Charles Fouché et Jacques Quellennec, en affaire avant guerre avec Eugène Brillié pour des projets d'engins agricoles, le rencontrent à Paris (probablement rue d'Anjou, au siège de la Sociéité Schneider) et lui parlent de l'emploi du tracteur Baby Holt.
A cette date, Brillié savait-il déjà qu'il allait, en Février 1915, rencontré la Société Holt en Grande-Bretagne ou, est-ce la rencontre avec Fouché qui l'a amené à s'intéresser au Caterpillar Holt et à se rendre en Angleterre ?
Sous l'impulsion du colonel Jean Baptiste Eugène Estienne, le prototype conçu par Eugène Brillié est présenté le 16 juin 1915, devant le Président de la République française, Raymond Poincaré. La démonstration ayant convaincu celui-ci, dix unités sont commandées.
Il s'agit du modèle Holt "Baby" sans roues directrices, qui avait séduit Schneider, lors d'un essai en mai 1915, au Creusot .
Ce n'est que le 1er Décembre 1915 que le Colonel Estienne se lance, avec sa lettre au Général Joffre dans, l'affaire des tracteurs caterpillar.
Le 16 Juin 1915, Eugène Brillié fait, à l'usine Schneider du Breuil (au Creusot), une présentation du caterpillars Holt 45 cv pour le président Poincarré.
Cette visite aboutira (le 7 Août 1915) à la commande 10 Holt 45 cv, à équiper du coupe-barbelé proposé par Jules-Louis Breton et, c'est aussi, au mois d'Août 1915 que la Société Schneider présentera son projet d'automitrailleuse chenillée et blindée, sur un chassis allongé de Baby-Holt.
Ce projet dénommé "Tracteur armé et blindé" comprend déjà l'allongement de 30 cm du train de roulement du Baby Holt 45 cv. Les archives parle des projets S 880 et S 882 (dont les plans ne semblent pas avoir été conservés. Seul les plans des projets S 986, S 990 et S 999, qui correspondent au projet final de Schneider CA1 ont été conservés (Fonds Albert Thomas - carton 94 AP 16)
Le développement d'un second prototype, le tracteur A, va se faire avec la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (FAMH) à Saint-Chamond.
Après l'apparition de divergences, chaque société va développer son propre engin : le char Schneider CA1 pour Schneider et Cie, et le char Saint-Chamond pour FAMH.
La société Saint Chamond ne se penche sur le problème caterpillar qu'en Mars 1916, après les 4 premiers essais, faits au Polygone de Vincennes, avec l'unique châssis d'expertise, alors réalisé par l'équipe de mécaniciens de Charles Fouché, entre le 1er et 17 Février 1916.
Ces essais ne concernaient que le projet Schneider (Brillié/Estienne) et ce châssis d'expertise n'avait pour but que de valider les capacités de franchissement du train de roulement Holt allongé, envisagé par la Société Schneider, à franchir les barbelés et la tranchée de 1,50 m.
Le 1er février 1915, jour ou le Général Mourret donne 15 jours au S/Lt Fouché pour faire ce châssis d'expertise, la maquette bois, à échelle du chars Schneider est prête et terminé à Paris, dans les bureaux d'étude de la société Schneider de la rue de le Convention.
La commande des 400 chars est passée à la Société Schneider par Albert Thomas, le 25 Février 1916.
Le châssis d'expertise étant ensuite équipé d'une caisse copie du futur blindage du char Schneider, cet assemblage, sera alors appelé "Tracteur Estienne" , et servira dans tous les essais et présentations jusqu'en Septembre 1916.
Il y a bien eu un deuxième châssis construit par l'équipe de Fouché qui, dans l'absolu, n'avait plus aucune raison d'être monté.
Du coup, les bonnes questions sont :
- qui a demandé qu'un autre châssis soit monté ?
- qui a donné l'ordre de le monter ?
- à quelle date a-t-il été monté ?
Le "pour qui " est simple à comprendre et, dans cette affaire, les intervenants qui ont amené la société FAMH, à monter en marche dans le train des chars, sont potentiellement nombreux, à commencer par le Général Mourret.
Toutes ces histoires de divergences entre FAMH et Schneider, sur la création des chars, sont un mythe sans fondement et il est, par contre, très clair que la Société Saint Chamond a mené une opération de lobbying qui a parfaitement fonctionné.
Les premiers chars Schneider sont livrés en septembre 1916.
Non ! Les premiers Schneider sont livrés en Octobre 1916 (à Cercottes et à Marly-le-Roi)
Les 5 premiers exemplaires livrés au Fort du Trou d'Enfer sont des châssis auto-école.
En Septembre 1916, ne sont présents à Marly, que le "Tracteur Estienne" (châssis d'expertise du STA utilisé pour le Schneider) et le châssis d'expertise du STA pour Saint Chamond)
Construit pour un équipage d'un conducteur et de cinq servants, le blindé est équipé d'un canon de 75 mm BS (Blockhaus Schneider) court monté à l'avant droit et de 2 mitrailleuses Hotchkiss latérales, protégées par des boucliers hémisphériques.
L'avant est une étrave munie d'un rail d'acier qui permet de cisailler puis d'écraser les réseaux de barbelés et qui facilite aussi dans une certaine mesure le franchissement de tranchée.
Le rail dépassant à l'avant n'avait pas de capacité de cisaillement, sa hauteur permettait surtout, d'éviter que les barbelés montent sur la plage avant du char.
La fonction cisaillement, du dispositif Breton/Préteau,avait été testé, sur le "Tracteur Estienne", et non retenu, car les chenilles faisaient parfaitement le travail d'écrasement et que le sytème de cisaille, fixé sur le rail, ne répondait pas à toutes les exigences attendues.
L'emploi d'un canon de 75 mm court, à basse pression, proposé par la Société Schneider, correspondait parfaitement à la mission envisagée par le Colonel Estienne de destruction des cibles de l'avant à courte distance.
Le char Schneider montre un volume interne habitable très étroit pour un équipage de six hommes et ses capacités de ventilation ainsi que le mauvais champ de vision qu'il offre à l'équipage le rendent pénible à utiliser.
Les mauvaises capacités de ventilation sont un argument récurant et parfaitement mal analysé.
Il n'a concerné que les premiers exemplaires livrés à l'instruction à Marly et à Cercottes. La raison en était très simple, le pot d'échappement s'arrêtait horizontalement à l'arrière de la caisse. Il suffit de regarder les photos des chars auto-école et, par exemple les char numéros 1, 5 et 6, très photographiés et filmés par la SPA, au trou d'Enfer, en Décembre 1916 .
Ces chars ne sont pas équipés du pot d'échappement montant au-dessus de la caisse. La prolongation du pot d'échappement et une augmentation des ouvertures du lanterneau régleront le problème.
De plus, son blindage latéral initial trop faible (vulnérable aux balles "K" à noyau d'acier allemandes) et son réservoir d'essence initialement placé à l'avant du char le rendent très vulnérable. Dans les versions suivantes, le réservoir d'essence est déplacé à l’arrière du Schneider et sa caisse est dotée d'un surblindage de 5,5 mm.
La vulnérabilité à la balle blindés allemande ne concernait pas que les parties latérales de char. Ce sur-blindagc sera monté sur tout le char, à l'exception de l'arrière et de la partie arrière des côtés du char.
C'est ce sur-blindage qui amènera le moteur choisi a être un peu limite, par rapport au nouveau poids total du char.
Lors de l'engagement des Schneider, dans le secteur de Juvincourt,le 16 Avril 1916, tous les chars engagés avaient été équipés du sur-blindage, à l'exception de quelques uns qui n'avaient pas eu le temps de recevoir les sur-blindages du secteur des mitrailleuses.
En outre, les munitions sont par la suite stockées horizontalement, ce qui permet un gain d'espace et l'ajout d'une portière sur le flanc gauche.
Dans le Schneider M1, les caisses d'obus d'origine, simplement stockées ouverture vers le haut et sans fixations, concernaient celles du secteur de la future porte avant gauche.
L'ouverture de la porte aménera à un montage définitif et plus erganomique de toutes ces caisses.
Le moteur Schneider, les boîtes de transmission et les chenilles sont relativement fiables, ce qui explique que l'engin reste en service après la première guerre mondiale.
L'achat, après guerre, de quelques Schneider par l'Espagne et la transformation d'autres exemplaires en char de dépannage des unités de Renault FT n'est pas à proprement parler une preuve de résilience du programme du char Schneider CA1.
Ce sont plutôt les tracteurs d'artillerie Schneider CD 2, encore en service en 1940 qui en sont la preuve.
Il a, dès le départ, manqué au char Schneider un moteur plus puissant.
Char Schneider détruits par l’armée allemande.
Quatre-vingt-deux chars Schneider combattent pour la première fois le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac, sur le Chemin des Dames.
Ce premier engagement se solde par plus de la moitié des chars engagés détruits par l'artillerie adverse.
C'est un commentaire un peu court sur l'emploi du char Schneider en 1917 et 1918, qui mérite un développement plus important. Cette partie sera abordé en fin de sujet.
Malgré l'amélioration du blindage, l'armée française s'en tient à sa commande de 400 unités à SOMUA, mais n'en commandera pas davantage.
Une deuxième commande de 400 chars Schneider a bien été passée et dès la fin des 400 premiers Schneider CA1, l'usine Daydé de Creil, qui construisait le châssis du char, a de suite été lancé sur la construction des châssis identiques du Schneider CA3, qui devait suivre le programme CA1.
Devant l'incapacité de la Société Schneider à équiper ce char, plus lourd, d'un moteur assez puissant, le programme est arrêté à la demande du général Estienne. Arrêté mais pas perdu puisque ces mêmes chassis seront ceux des tracteurs d'artillerie Schneider CD.
Il reste assez surprenant que d'autres choix de moteurs n'aient pu être proposés. Au même moment Renault équipait son tracteur d'artillerie d'un moteur de 120 cv !
Elle choisit plutôt les nouveaux chars légers Renault FT dont le nombre dépassera plus de 1 500 à la fin de la guerre.
Le programme Renault FT n'est pas un programme de substitution au programme Schneider, il est lancé en Novembre 1916, par le Général Estienne pour, en premier, fournir des chars de commandement aux unités de chars Schneider et Saint Chamond.
A partir de l'été 1918 un certain nombre de Groupes Schneider comme l'AS 4, l'AS 5, l'AS 9 . . . . sont équipés de 5 chars Renault, comme chars de commandement.
Le Cdt de Groupe, l'Adjoint et les 3 Cdt de Batterie.
L'organisation de ces Groupes pouvant être différentes (à 3 ou à 4 Batteries) avec des Batteries à :
- 1 Renault FT et 4 Schneider (Groupe à 3 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
- 1 Renault FT et 3 Schneider (Groupe à 4 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
Avec 4 Batteries, l'Adjoint ne possède pas de Renault FT.
La conséquence de cette mise en place de Renault FT, dans les Groupes est l'acquisition de la double qualification des équipages à la conduite des deux type de chars.
Dans les combats de Champagne de Septembre 1918, les chars Schneider des Groupes, étant "consommés" les deux premiers jours, une partie des personnels des Schneider a pu se mettre à la disposition de Bataillon Renault de FT, qui disposaient de chars sans équipages.
C'est, en partie ce qui a permis au FT de poursuivre 5 jours de combat
Concernant le nombre de chars Renault, construits pendant la guerre, un simple calcul donne déjà un bonne indication.
Chaque régiment constitué été armé de 3 Bataillons à 75 chars. Soit 225 chars par Régiment d'Artillerie Spéciale et, donc un total de 2025 chars pour les 9 Régiments équipés. A celà se rajoute les 225 chars donnés à l'Armée Américaine, les 120 chars d'instruction en acier doux affectés principalement à Cercottes et les quelques centaines de chars détruits au combat. c'est donc largement plus du double qui sonts construits.
Pour être très précis, la note n° 8729/AS Direction de l'Artillerie/ Sous-Direction de l'Artillerie d'Assaut du 5 Décembre 1918 (SHD carton n° 16N2130), note du Président du Conseil, au Ministre de la reconstruction, donne, au 29 Novembre 1918 :
- 3028 Renault FT canon et mitrailleuse
- 49 Renault FT TSF
- 10 Renault FT 75 BS
Cette note envisageait de pousser la production jusqu'à 3500 pour, entre autre ne pas provoquer un arrêt brutal des chaînes de montage, et continuer à produire des pièces de rechange pour les chars aux Armées, en cours de réparation.
Les chars Schneider restent en service jusqu'à l’Armistice, escortant l'infanterie et les chars FT.
N'importe quoi ! Au combat, les chars Schneider, Saint Chamond et Renault Ft assuraient exactement la même mission au profit des unités d'infanterie qu'ils appuyaient. Détruire les barbelés, et mettre hors de combats les mitrailleuses, minenwefer antichar, canon de 37 mm et éventuellement canon de 77 mm, en position antichar avancée. Les notions de chars légers moyens ou lourds n'avaient pas de sens d'emploi opérationnels tel que l'on a pu, par la suite, le comprendre.
La 1° DI américaine, engagé du 18 au 23 Juillet 1918, sur le plateau de Missy/Chaudun en est un bon exemple, car elle utilisera sur ces 6 jours les trois types de chars, sans que ce soit lié à des spécificités d'emploi de ces différents chars.
Il a notamment servi dans l’armée espagnole pendant la Guerre du Rif, et jusqu'au siège de l'Alcázar de Tolède où disparurent les derniers exemplaires espagnols.
Tout à fait !
Le seul et unique char Schneider CA1 subsistant est préservé au musée des Blindés de Saumur.
Il a été entièrement remis en état de marche avec son moteur et ses transmissions d'origine, par les équipes du Musée des blindés.
Avant son retour en France, ce char Schneider CA1 était préservé à l'United States Army Ordnance Museum" of "Aberdeen Proving Grounds" dans le Maryland, (États-Unis).
Préservé uniquement, comme le char Saint Chamond, parce qu'il s'agissait de dons de la France aux Etat-Unis.
Avec l'entrée en guerre des USA, contre le japon et l'Allemagne, la totalité des collections d'armements allemands ramenés en 1918, ont été détruites pour faire de l'acier !
En France cette même collection de toutes les pièces d'artillerie allemande de l'école de Fontainebleau taisni que le Schneider, Saint Chamond et FCM 1A de l'Ecole des Chars de Versailles, ont fini dans les haut fourneaux allemands . . . . . .
A propos du paragraphe vu, plus haut (Char Schneider détruits par l’armée allemande.)
Le premier engagement des chars Schneider, dans le secteur de Juvincourt a fait coulé beaucoup d'encre. il existe pas moins de 17 rapports sur le sujet, dont celui du Général Pétain qui venait de prendre le Commandement de l'Armée Française.
Note du 2 Juin 1917, du Général Pétain à Albert Thomas, Ministre de l'Armenment, en réponse à ses lettres des 24 et 25 Mai 1917.
" Tout d'abord, il faut faire justice une fois pour toutes de l'opinion qui semble s'établir dans certain milieu, que l'emploi des chars d'assaut, le 16 Avril, aurait abouti à un sacrifice inutile.
D'après les ordres donnés, les chars d'assaut devaient collaborer à la conquête des 3° et 4° positions après que nos troupes auraient enlevé les deux premières.
Sur la partie du champ de Bataille où le Groupement Bossut s'est engagé, c'est bien aisni que les choses se sont passées, les chars d'assaut doublant l'infanterie à hauteurs de la 2° position ennemie, ont attqué la 3° position, l'ont dépassé en faisant complètement le vide devant eux.
Mais par suite de l'insuccès des attaques sur les parties du Front voisines et notamment au Sud de l'Aisne et sur les hauteurs de Craonne, les chars d'assaut se sont trouvés en flèche dans une poche où ils ont pu être pris sous des feux croisés d'artillerie. Cette situation a empéché l'infanterie de les suivres et de profiter de leur succès.
Les pertes subies par le Groupement Bossut se sont élevées à 25% du personnel engagé, soit 25 tués, 71 blessés, 33 disparus. Comme taux, c'est déjà très inférieur aux sacrifices consentis
par l'infanterie engagée dans la même région, mais, si on ajoute que ce Groupement d'assaut a tiré 800 coups de canons, brûlé 43 000 cartouches de mitrailleuses qu'après avoir fait évacué la 3° positon ennemie, on reconnaîtra que les pertes de l'artillerie d'assaut, loin de constituer un sacrifice inutile ont été payés au contraire d'un très réel succés.
Si nos attaques avaient réusssi à droite et à gauche, comme elles ont marché dans la zone des chars d'assaut de ce Groupement, l'intervention de ceux-ci eut pu être décisive.
Les événements étant ainsi remis au point, on doit tirer de ce premier emploi des chars d'assaut, un certain nombre d'enseignements. . . . "
Il est intéressant de noter qu'avant cet engagement des chars, aucun des ordres d'opérations des deux Corps d'Armée concernés par cette attaque n'avait pris en compte que l'engagement des chars impliquait d'abord une maitrise du ciel (avions et ballons) pour rendre les réglages d'artillerie ennemi inopérant contre les chars.
Les Allemands avaient parfaitement analysé le terrain, où vont s'engager les 2 Groupements de Schneider.
A l'Ouest de Juvincourt la plaine semblait propice aux chars et c'est là qu'ont été creusées les tranchées larges (comme la tranchée de la plaine) que ne franchiront pas les Schneider du Groupement Chaubès.
Par ailleurs, tout le secteur est dominé par le plateau de Californie, où se trouvait les observatoires de l'artillerie allemande.
Il suffit :
- de monter aujourd'hui sur l'observatoire du plateau, pour voir que le Groupement Chaubès, du bois de Beaumarais à la tranchée de la plaine, défilait, comme à la parade sous les yeux des allemands.
- d'escalader la cote 108, pour voir que, là aussi, les allemands étaient en vue directe sur les chars du Groupement Bossut, de la ferme du Choléra jusqu'à au delà de la ferme Mauchamp.
Dans le secteur du Groupement Bossut, le terrain beaucoup moins ouvert, entre la Miette et l'Aisne a du faire penser aux Allemands que les chars ne s'y engageraient pas. Les tranchées n'avaient donc pas été modifiés et, par contre le terrain sera, un peu trop labouré par l'artillerie française pour convenir aux chars . . .
La double faute des Généraux commandant cette attaque est de ne pas avoir compris qu'il fallait d'abord neutraliser les observatoires du plateau de Californie (côté Craonne) et de la cote 108 (côté Berry-au-Bac), au lieu de tenter et de ne pas réussir à les prendre, au pris de milliers de morts.
Non seulement les chars du Groupement Bossut ont pris la 3° ligne allemande, mais les groupes AS 5 et AS 9 ont atteint la voie ferrée de Guignicourt, soit une percée de 7 km, depuis la ferme du Choléra et ceci sans appui de l'infanterie qui n'a pas pu suivre, après la conquête de la 2° ligne.
En effet, la cote 108 non conquise, les chars n'ont jamais pu éliminer les mitrailleuses allemandes, postées sur la rive sud de l'Aisne (de Berry-au-Bac à Guignicourt), mitrailleuses qui leurs ont permis d'empêcher l'infanterie française de suivre les chars.
A ce stade, il manquait aussi, une réserve d'unités fraîches qui auraient pu relever celles qui venaient de conquérir les 1° et 2° Lignes allemandes.
Dans sa note, le Général Pétain avait parfaitement analysé les points qui auraient du être la base de décision pour cet engagement.
Maitrise du ciel et encagement de la zone d'engagement des chars deviendront un élément clef des réglements chars, mis en place dans les semaines qui suivent.
En Avril en 1917, si le char n'était pas parfait, les équipages étaient prêts, mais le commandement n'avait pas encore pris la mesure de l'outil qui leur était confié.
Les engagements des chars Schneider en 1917 et 1918, c'est plus de 50 secteurs de combat avec l'emploi de près de 800 chars Schneider (soit le double du nombre de chars construits).
Très bonne après-midi - Michel