Forum PAGES 14-18

Bonsoir et joyeux Noël Joseph,

Merci pour cette intervention. Comme souvent, se ne sont pas les chars, les fantassins, l'artillerie de tranchée, l'artillerie lourde ou l'aviation qui décident de l'issu d'une bataille, mais l'integration interarme de chacun de ses éléments.
Pour parler en terme simple, il est généralement facile de paré à un des éléments ci-dessus attaquant de façon isolée, mais très durs de reprendre l'initiative quand tout les éléments ci-dessus entrent en action de manière coordonnée.

Je serais très interessé de savoir quelles divisions Allemandes ont attaqués face à la 124e DI le 15 juillet 1918 (Sud-Ouest de Moronvilliers) et dans quel mesure les rangs étaient décimés par la grippe. La 124e DI tenait le front mont Cornillet-mont Blond-mont Haut-mont Perthois-Casque.
Cette grippe espagnole, de ce que j'en ai compris, étaient particulièrement mortel pour les jeunes hommes ayant un fort système immunitaire mais de forte carence alimentaire. Le portrait type du soldat allemand de 1918?

Cordialement

Zachary

Bonjour Zachary et merci pour les voeux de Noël,
moi aussi je vous souhaite un Joyeux Noël.

Ungernkhan a écrit : ↑dim. déc. 25, 2022 1:10 am Je serais très interessé de savoir quelles divisions Allemandes ont attaqués face à la 124e DI le 15 juillet 1918 (Sud-Ouest de Moronvilliers) et dans quel mesure les rangs étaient décimés par la grippe. La 124e DI tenait le front mont Cornillet-mont Blond-mont Haut-mont Perthois-Casque.
Cette grippe espagnole, de ce que j'en ai compris, étaient particulièrement mortel pour les jeunes hommes ayant un fort système immunitaire mais de forte carence alimentaire. Le portrait type du soldat allemand de 1918?

Comme je peux le voir, l'apparition de la « grippe espagnole », qui était parfois considérée du côté allemand comme une forme de peste pulmonaire, a été scientifiquement étudiée par des médecins allemands à un stade précoce. Étant donné que les cas graves de la maladie touchaient particulièrement des personnes jeunes et fortes, il a été étonnamment tôt que l'on a supposé qu'une réaction excessive du système immunitaire pourrait en être responsable.
En attendant, cependant, il y a aussi des recherches en cours. Voici le lien vers une thèse de 2014.
https://docserv.uni-duesseldorf.de/serv ... ?id=36510
D'ailleurs, il contient déjà la réponse à votre question à la page 33.
"(...) Kein erhöhtes Risiko an der Grippe zu sterben hatten dagegen die
Unterernährten, von Extremfällen wohl abgesehen.(...)
Frz.: "Les personnes sous-alimentées - en dehors des cas extrêmes - n'avaient évidemment aucun risque accru de mourir de la grippe." Parmi les troupes qui affrontèrent la 124ème division d’infanterie le 15 juillet 1918, j'ai jusqu'à présent pu identifier la 242. Division d’infanterie de Württemberg. Une histoire régimentaire du 476e régiment d'infanterie du Wurtemberg est disponible. Ici, le 15 juillet 1918, un échec des troupes wurtembergeoises est signalé. Les 476 n'étaient pas directement impliqués dans cela. Cependant, il est rapporté que l'attaque était manifestement connue des Français. Les troupes ont donc été « reçues » avec des grenades à gaz et plus ou moins touchées nulle part.

Comme je le vois, la 124ème division avait aussi parfois le 142'. Régiment d'Infanterie. Ce régiment rejoint le régiment de mon grand-père à Mittersheim, Lorraine, le 18 août 1914. C'était le baptême du feu de mon grand-père.

Bien cordialement
Joseph

Bonjour à tous

En réponse à Zachary qui cherche à connaitre quelles étaient les unités allemandes en ligne face à la 124° DI, les 14 et 15 juillet 1918, le fruit de mes recherches rapides :

- Rien à espérer des cartes des AFGG (tome 6, volume 2), la seule qui donne les positions de la 124° DI ne dit rien des unités allemandes, mis à part qu’elles appartiennent à la 1° Armée et que 8 DI sont en ligne entre Reims et la Suippes ainsi que 5 en réserve.

- Rien dans les JMO de l’infanterie divisionnaire et du 101° RI

- Le JMO du 124° RI signale en page 27 (15 juillet) des prisonniers et cadavres des 9° Grenadiers de la Garde Prussienne, 121° IR, 125° bataillon de Pionniers et du Lehr régiment. Il en conclut : « le 124° RI a donc eu à lutter seul et à contenir une DI complète de la Garde Prussienne : le 3° DIG. »

- Le JMO du 130° RI signale deux prisonniers appartenant au 121°IR (26° ID)

- Le JMO le plus riche est celui de la 124° DI. En page 47 (13 juillet), il annonce 5 prisonniers du 34° RIR (face à une DI voisine probablement) qui « annoncent » l’attaque. En page 48 (15 juillet) on trouve un schéma qui donne les positions respectives des adversaires ainsi que les unités en première ligne et celles en appui :
. face au 124° RI (gauche de la DI), on trouve la 3° DI de la Garde Prussienne : 9° grenadiers en "réserve" ; Lehr regiment + un fusillier regiment (non numéroté) en première ligne.
. face au 101° Ri qui se trouve au centre de la DI, combat la 26° ID (119° IR en appui, 121° IR et 125° IR en ligne).
. face au 130° RI (droite de la DI), se trouve la DEG (sic) composée des 399° IR, 6° Grenadier en première ligne et 7° Grenadier en seconde position.

Cordialement.

Jean Luc Arnould

PS : qui peut nous décrypter le sigle DEG (division de la Garde probablement mais laquelle) ? Le E est bien net (pas de confusion possible). Merci.

Bonsoir,

Le 15 juillet 1918, les Divisions allemandes en face de la 124e DI française sont les suivantes: -3e Division de la Garde (3 D.G).
-26e Division d'Infanterie (26 D).
-à la droite du dispositif de la 124e Division française un tout petit secteur de la Division d'Ersatz de la Garde (D.E.G).
Carte tirée du livre "La journée du 15 juillet 1918" du Cne Waendendries-édit.Fossé d'Arcosse-Soissons-1928.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour,
j'ai un peu honte de réaliser que je vais être en retard. J'ai dû réfléchir longtemps avant de trouver la solution. En français, bien sûr, la division est mentionnée en premier de la Gard-Ersatz-Division.

Depuis le 8 mars 1918, il comprend le 6. Garde-Infanterie-Regiment, le 7. Garde-Infanterie-Regiment et l'IR 399.

Les régiments de grenadiers n°6 et n°7 étaient également à proximité à l'époque - d'après ce que je peux voir - mais appartenaient respectivement aux 9e et 10e divisions prussiennes (P.S. : Il y avait aussi une 9e et une 10e division bavaroise !!)

Du côté allemand (Wurtemberg), il y a le croquis suivant de l'attaque. L'auteur se plaint que, selon les Français capturés, l'attaque était connue d'avance. Il soupçonnait des traîtres du côté allemand derrière cela. Aujourd'hui, nous savons qu'il aurait été préférable de s'occuper d'un code sécurisé en temps utile.

Cordialement
Joseph

Bonsoir,

Désolé CG-83 d'avoir fait dévier le sujet mais merci à vous pour les réponses et ces multiples sources. Je vais essayer de voir dans quel mesures ces unités étaient atteintes par la grippe.

Machault, j'avais noté quleques prisonniers dans les JMO mais je souhaitais obtenir une liste vraiment exaustive.
Anecdote : plusieurs témoignages du 124e RI évoquent une attaque menée par les "hussards de la mort" à cause de crâne peints sur les casques allemands. Sans doute un insigne identifiant une formation de choc. Un stosstrupp rattaché ou un insigne typique des formations de la garde?

kglbayrRIR2 a écrit : ↑dim. déc. 25, 2022 10:20 am Comme je le vois, la 124ème division avait aussi parfois le 142'. Régiment d'Infanterie.

Le 142e RI quitte la 124e DI en novembre 1916, avec le 53e RI, pour la 163e DI en formation. Il est alors remplacé par le 130e RI. La 163e DI défend également le monts de Champagne le 15 juillet 1918.

Cordialement

Zachary

Bonjour,

Ungernkhan a écrit : ↑lun. déc. 26, 2022 9:06 pm Anecdote : plusieurs témoignages du 124e RI évoquent une attaque menée par les "hussards de la mort" à cause de crâne peints sur les casques allemands. Sans doute un insigne identifiant une formation de choc. Un stosstrupp rattaché ou un insigne typique des formations de la garde

N'étant pas spécialiste de la cavalerie Germanique, cependant il est connu que les hussards à tête de mort sont en 'général' des hussards Prussiens, avec le sigle de la tête de mort sur le "kollback".
Ils faisaient déjà forte impression en France en 1870 : https://www.laguerrede1870enimages.fr/page71.html

et pour la Grande Guerre : https://fr.wikipedia.org/wiki/August_von_Mackensen

Cordialement,
Frédéric

Bonsoir et bonnes fêtes,

Scolari a écrit : ↑lun. déc. 26, 2022 10:27 pm N'étant pas spécialiste de la cavalerie Germanique, cependant il est connu que les hussards à tête de mort sont en 'général' des hussards Prussiens, avec le sigle de la tête de mort sur le "kollback".

Vous avez parfaitement raison mais dans le cas présent, je pense que les soldats du 124e RI ont attribués un surnom à ces Allemands après avoir ramassé quelques casques. Des cavaliers démontés utilisés comme troupe de choc? Je ne pense pas.

Cordialement

Zachary

Bonsoir à tous,

Zachary :

"plusieurs témoignages du 124e RI évoquent une attaque menée par les "hussards de la mort" à cause de crâne peints sur les casques allemands."

Pouvez-vous citer vos sources pour cette anecdote ?

Cdlt,

Cyrille

Bonjour,

A noter que, dès le 15 juillet 1918, la Division de Cavalerie de la Garde, composée de 9 régiments de cavalerie (cavaliers démontés), est engagée lors de l'attaque défaillante des meilleures divisions allemandes sur un terrain magistralement "préparé à l'avance" par le général Gouraud. La Division de Cavalerie de la Garde est engagée plus à l'Est du secteur de la 124e Division mais on ne peut exclure l'engagement d'un ou plusieurs régiments de cette division dans le secteur de Prosnes, seul secteur où l'avance allemande a "mordu" la position de résistance française. Ces cavaliers garderont après guerre l'habitude de peindre des têtes de mort sur leurs casques lors des combats de rue de Berlin et ce, jusqu'au "putsch" de Kapp en 1920.
Cordialement,
Guy François.