Forum PAGES 14-18

Bonjour,

je m'interrogeais sur la distance parcourue par les troupes françaises et alliés lors de la Grand retraite et lors de la bataille de la Marne.

Quelqu'un pourrait-il donner un ordre d'idée ?

Cordialement

Eric

Bonjour
Via https://www.carto1418.fr

Bonjour à tous,

Appartenant au 332° RI (69° DI), mon grand-père Arnould Louis (30 ans) n’a pas fait un parcours aussi long que celui des hommes des régiments d’active qui ont pénétré plus profondément en Belgique.
Grâce à un JMO très bien tenu, j’ai pu mesurer assez précisément le kilométrage que ses camarades et lui ont effectué en août-septembre 1914 et en totalité à pied, bien sûr.

Ils partent de Reims le 11 août et arrivent le 24 à Montigny Saint Christophe (premier village en Belgique après la frontière ; à 25 km environ à l’est de Maubeuge) pour y recevoir leur baptême du feu. Sa compagnie compte ce jour-là 19 tués, 11 disparus et 16 blessés. Ils ont parcouru 160 km depuis Reims.

Leur retraite s’effectuera en 310 km (un seul combat conséquent : Courboin près de Château-Thierry) et va les conduire jusqu'à Beauchery en Seine et Marne (à 11 km au nord-est de Provins) le 5 septembre. L’étape la plus longue, parcourue en un peu plus de 24 heures, mesure 51 km. Le général Vallabrègue qui commande le 4° groupe de divisions de réserve (51°, 53° et 69° DI) fait noter dans son JMO : « Pendant la période du 1er au 5 septembre, les troupes ont donné l’effort maximum. Certains ont parcouru 105 km en 48 heures, sans arrêt et sans distribution. Les médecins… ont fait connaître qu’on est arrivé à l’extrême limite des forces physiques des hommes…l’alimentation est des plus précaire, le temps matériel manquant pour la cuisson des aliments. On a la sensation que la troupe est à bout d’efforts. »

Après la bataille de la Marne, la remontée vers le nord va les conduire du 5 au 13 septembre et en 170 km jusque Amifontaine dans l’Aisne (à 12 km au nord de Berry-au-Bac) avant de devoir rétrograder quelques kilomètres plus au sud (Condé sur Suippes). Ce jour-là, le régiment dénombre 1 tué, 30 blessés et surtout 385 disparus.

On mesure facilement ce que pareil parcours et dans les conditions qu’on connait a pu coûter d’efforts et de souffrances à ces réservistes dont certains, comme mon grand-père (boucher), avaient perdu l’habitude des longues marches.

Cordialement.

Jean Luc Arnould

Pour Eric

j'aurais calculé à la louche un trajet global de la Wallonnie à la Marne en passant par les Routes Nationales
Comme dans Viamichelin en évitant les péages

Merci à tous