air339 a écrit : ↑jeu. sept. 15, 2022 9:20 am
Bonjour,
Les questions que vous soulevez dépassent le cadre des recherches habituelles sur la Grande guerre.
Il existe des études sur les conditions de vie des Français avant-guerre (Eugen Weber, « 1870 - 1914, la fin des terroirs ») ou sur les femmes pendant la guerre ("1914 1918, L’autre front, les femmes de Gironde au temps de la Grande Guerre la guerre »). On y apprend les grandes disparités sociales, régionales, la misère, et le nombre élevé des naissances hors mariage.
Dans le cas de Gabriel, il n’a que 18 ans quand son fils nait en février 1915. Un calcul indiscret fait remonter la conception de l’enfant avant la déclaration de la guerre, il avait alors 17 ans. Quel a été l’accueil fait par les futurs parents et leur familles respectives à cette nouvelle, on l’ignore.
En janvier 1915, Gabriel est convoqué pour passer le conseil de révision, qui le déclare apte au service armé, les décisions sont définitives au 27 février 1915. Gabriel est don fixé sur son sort de combattant, avec tous ses risques mortels.
Pour mettre à l’abri financièrement la jeune mère et son fils par le reversement d‘une pension, il aurait pu se marier avant de partir à l’armée. Il y a eu donc de sérieuses raison pour le pas le faire, les plus courantes à l’époque étant le refus des parents. Les enfants, mineurs jusqu’à 21 ans et non autonomes financièrement, vivent sous le toit de leurs parents.
La jeune fille-mère a donc du élever son enfant chez ses propres parents. La majorité de Gabriel, en septembre 1917, ne change pas la situation. Quelle était la relation entre les deux jeunes parents, y-a-t il eu échange de lettres pendant la guerre, de promesses ?
Ce n’est qu’après l‘Armistice, quand le retour de Gabriel est certain, que le mariage est prononcé. Comment le comprendre ? Accord des parents ? Vous notez l’absence de vie commune des époux, est-ce en attente des possibilités financières pour acquérir un logement ?
Beaucoup de question, comme cette légende familiale voulant que Gabriel soit mort pendant la guerre, une manière d’éluder d’autres questions.
En faisant de la généalogie dans ma famille, je trouve des histoires également curieuses pour cette période des années 20 : un jeune homme qui ne peut se marier, ayant promis à ses parents de s’occuper de ses deux sœurs tant que ces dernières ne seront pas elles-mêmes mariées (elles ne le seront jamais…), un autre qui se marie à l’insu de ses parents et continue à vivre chez eux, voyant son épouse en cachette, d‘autres qui fuient leur région natale car les parents s‘opposent au mariage…
Cordialement,
Régis R.