Forum PAGES 14-18

Bonjour,

Ma question est la suivante:
Quelqu'un saurait-il par hasard, que contenait la ration d'un soldat au front?
Merci d'avance

Bonjour,

Ma question est la suivante:
Quelqu'un saurait-il par hasard, que contenait la ration d'un soldat au front?
Merci d'avance

Dans un manuel d'infanterie avant 1914 vous devriez avoir une réponse. Après les premiers jours de marche vers le front, là c'est une autre histoire. Je pense même que les premières cantines roulantes sont arrivées en 1915...à confirmer !

Laurent

Bonjour

Cité dans "avant oubli" de Joël Rocafort, page 50
Source : JMO du 142°RIT SHAT 26N800. Journal du docteur Ricaud

"24 novembre 1914
Le régiment avant de prendre quelques jours de repos a pasé 21 jours consécutifs dans les tranchées. les hommes sont exténués. l'engagement en premières lignes, sans périodes de repos, le froid, l'humidité, le manque d'hygiène et surtout le manque d'eau potable, sont la cause du mauvaise état de santé général. En revanche la nourriture est satisfaisante. Le docteur Ricaud dresse un inventaire des rations journalières distribuées aux soldats." où? en premières lignes ou au cantonnement?

"Pain : 700g
Viande congelée : 400g
Viande de conserve : 200g
Pommes de terre : 750g
Eau de vie : 6.25cl
Vin : 37.5cl
Gruyère : 70g, etc"

Sébastien Prada

Bonjour à tous,

Pour illustrer les différents propos, extrait de l'historique du 360ème RI, début septembre 14, forêt de St Paul, Lorraine

Rarement les troupiers du 36o ème connurent les délices du cantonnement, le réconfort de la soupe chaude quand il arrivait, par hasard, à quelques compagnies de trouver bon gîte sur l'aire d'une grange, cela ne durait que quelques heures et il fallait repartir par alerte, au milieu de la nuit, sans même avoir savouré le jus bienfaisant. Et c'était de longues stations en position de réserve, le long d'une lisière de bois sur un sol détrempé par les pluies; il fallait courber l'échine sous les obus de gros calibres qui tombaient sans cesse et s'écrasaient sur le sol en un fracas étourdissant : pas d abris-cavernes! Pas de casemates bétonnées! Mais la campagne immense et dévastée!
Les heures semblaient interminables à ceux qui luttaient en plein bois, mal orientés, ignorant la position exacte de l'adversaire, craignant à chaque instant de tomber sur un parti ennemi au carrefour d'une sente ou parmi les buissons. Pour toute nourriture, il fallait se contenter de la boîte de « singe » et de quelques conserves que les camarades dévoués et plus heureux pouvaient se procurer à l'arrière. La cuisine roulante n existait pas, et le problème de la cuisson et du transport des aliments n'avait encore reçu aucune solution

Cordialement

Merci pour les détails, c'est ce que je recherchais.

Mais enfin, personne ne parle de chocolat ?
Dans les rations de vivres en campagne (1916), il y en avait apparemment 125 g.

On en trouve des illustrations dans le livre de B. Tardy (des poilus préparant le chocolat chaud aux tranchées).

Cordialement.

Mais enfin, personne ne parle de chocolat ?
Dans les rations de vivres en campagne (1916), il y en avait apparemment 125 g.
On en trouve des illustrations dans le livre de B. Tardy (des poilus préparant le chocolat chaud aux tranchées).
Cordialement.

Bonjour à tous
En réponse à votre interrogation, Yv', moi je peux vous dire qu'en 1915, quand mon grand-père était dans le Pas-de-Calais, il réclamait du chocolat à ma grand-mère pour s'en faire dans la tranchée, sans doute parce qu'il n'y en avait pas dans les rations ! Il ne faut pas oublier le rôle des épouses, autres parents et peut-être marraines, dans l'approvisionnement des poilus au front. Ils recevaient des colis !..

Pour illustrer tout ça, voici un extrait d'une lettre de mon GP :

Vendredi 11 juin 1915

"--- On se fait à l'ordinaire de sardines, de bifsteacks et de riz. Tu voudras bien m'envoyer par la poste six tubes de chocolat instantané à 2 sous, pour les jours où je désirerai me confectionner quelque chose de chaud. À bientôt ma chère petite de tes bonnes nouvelles. Confiance toujours, et reçois les bons baisers de ton Gaston"

Bien cordialement.
Mounette.

Bonsoir Mounette,

Merci pour votre témoignage.

Il est vrai que je suis allé un peu vite, Georges Tardy par exemple consommait probablement plus de chocolat acheté (ou envoyé par colis) que de rations de l'armée !

Il n'empêche que j'ai trouvé confirmation de l'existence de ces rations fournies dans des boîtes en fer, sur un site parlant de Noisiel et des chocolats Menier :



<< Depuis l'instruction du 4 février 1914 et la modification du 2 avril 1914 sur l'alimentation en campagne des armées, le chocolat est introduit dans la composition des vivres de réserve des soldats.
Dès lors, chaque soldat en campagne a droit à une ration journalière de chocolat de 125 grammes.
Au travers d'une note du ministre de l'agriculture et du ravitaillement, les services d'intendance de l'armée délèguent une grande partie de leur travail de ravitaillement aux commandants des régions.
Afin de ne pas être débordés par les commandes et permettre un ravitaillement rapide et efficace, ceux-ci passent contrats avec les entreprises locales. >>
(http://pagesperso-orange.fr/pone.lateb/ ... guerre.htm)

Cordialement.

Bonjour à tous,

Pour compléter, voici un tableau donné par le Livre du gradé d'infanterie, édition 1916-1917, intitulé "Tarif des rations de vivres en campagne" :

http://www.cijoint.fr/cjlink.php?file=c ... yH3TBj.jpg
ou
http://www.cijoint.fr/cj200908/cijwyH3TBj.jpg

Cordialement.