Bonsoir Daniel,
Bonsoir à tous,
Rutilius a écrit : ↑mar. nov. 09, 2021 9:38 am
Les exactions commises lors de l'occupation de Lunéville
(22 août ~ 12 septembre 1914)
merci beaucoup pour le complément d'information qui me touche beaucoup. Sans aucun doute, le régiment de mon grand-père appartenait au Corps de réserve bavarois, dont Karl von Fasbender commandait.
Les incidents allégués dont Fasbender a profité pour imposer des mesures aussi draconiennes contre la ville de Lunéville le 3 septembre, font apparemment référence à des événements qui auraient déjà dû avoir lieu le 25 août. Puisqu'il s'agit des « train-troupes », il pourrait s'agir de troupes que le Corps de réserve et le 3e corps d'armée bavarois maintenaient ensemble à l'époque. Malheureusement, je n'ai pas encore pu préciser quelles troupes médicales étaient impliquées.
Si l'on en croit l'histoire régimentaire (voir ci-dessous), le régiment (sans mon grand-père) n'est arrivé à Lunéville que le 27 août et a reparti de la ville le matin du 2 septembre. Cela ne pouvait donc rien avoir à voir avec les événements du 25 août.
Cependant, je n'arrive pas à croire que le régiment soit entré dans une « ville propre » et n'ait brûlé que des « maisons individuelles ». En revanche, le 10e Landwehr-Regiment, situé près de Lunéville, rapporte que le 25 août, « la lueur de Lunéville en feu » pouvait être clairement vue.

- Brigadier Kneußl
- paul von kneußl.jpg (37.79 Kio) Consulté 1213 fois
Certaines déclarations de l'auteur de l'histoire régimentaire (il s'agit du commandant du régiment lui-même à l'époque !) semblent également nécessiter une explication, même si j'aimerais bien les croire. De toute évidence, on attache de la valeur au fait que la brigade Kneussl s'est comportée de manière extrêmement correcte envers la population civile. Une explication possible est que le général Kneussl était presque certainement au courant des allégations douteuses qui ont été faites contre les résidents, mais n'a pris aucune mesure contre eux. Je ne sais cependant pas si, en tant que général de brigade, il aurait été autorisé à entreprendre une mesure d'une telle envergure. Je suppose plutôt : "Oui". En tout cas, il est étonnant que dans l'histoire du régiment - indirectement (!) - on se distancie expressément des mesures draconiennes contre la population civile. Cela peut être vu comme une forme de critique. La critique ouverte ou même publique (!!) des décisions prises par les supérieurs ou les collègues n'était pas courante, même chez les officiers de l'armée bavaroise par ailleurs favorables à la discussion. C'était contre le « Comment » !
Incidemment, cette thèse est également étayée par le fait que les représailles susmentionnées de Fasbender n'ont eu lieu qu'après le retrait la brigade Kneussl a été imposée.
Je suis conscient que mes tentatives pour sauver l'honneur du régiment de mon grand-père pour les habitants de Lunéville sont plutôt insignifiantes et peut-être vaines, mais je serais intéressé de savoir s'il y a des déclarations du curé de Saint-Maur mentionnées qui soutiennent le compte rendu de l'histoire du régiment.
Cordialement
Joseph
Thème français du : Helbling, Max, u.a.; Das k.b. Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 2, München 1926; p. 21 f.
(...)
p.21
26 août. Les Français ont réussi hier contre le « Ersatzkors », notamment grâce au feu de la forteresse Nancy, au nord de Lunéville. Le 3e corps d'armée bavarois rétablit l'équilibre. Le 2e corps d'armée bavarois avait combattu durement à Lunéville au sud de la Meurthe.
La 1ère brigade de réserve bavaroise [= R.I.R. 1 et R.I.R.2 ] est donc déplacée vers Lunéville. Journée très chaude. 9h départ via Chenevières. A Laronxe mise à disposition et briefing dans le poste. 12.30 marche à travers la forêt de Mondon sur le Chanteheux détruit,
d'où les habitants avaient tiré sur les troupes allemandes (
sic !!!), jusqu'à Champel.
Le lieutenant Brennfleck, adjudant du 3e bataillon, a capturé 32 Français armés et cachés lors d'une balade avec son unité d'escorte sans résistance.
A 20h00, le régiment est envoyé via Jolivet sur les hauteurs de Friscati, où la 5e division réserve bavaroise a combattu dur. Après une marche ardue, une connexion au k.b. R.I.R. 13 s'établit à Méhon-Ferme. - Subordonné à la 11e brigade de réserve. Terrible bivouac parmi de nombreux cadavres humains et animaux en décomposition, plus de fortes pluies !
27 août. A l'instigation énergique du régiment, le régiment a été retiré de la 11e Res.Brig. et renvoyé à Champel comme réserve de corps. Averse terrible à midi. 18h45 marche vers Lunéville pour voir le général von Kneussl, qui était déjà là avec R.I.R. 1. Entrée dans
la ville propre ( ???) avec chant.
p.22
La caserne Stanislas dans un état indescriptible, impossible à emménager; donc les quartiers des citoyens dans les parties est et sud de la ville. Seules quelques maisons avaient brûlé ( ???) lors des combats précédents.
Le 28 août, Lunéville est fortement bombardée par l'artillerie française. 3 compagnies du régiment ont été affectées à R.I.R. 1 livré à la périphérie sud-ouest de la ville. Déplacement vers le sud-ouest de la ville. Etat-major régimentaire : Presbytère Saint-Maur.
Le 29 août. Le régiment relève la partie du R.I.R 1 à la limite sud et sud-ouest de Lunéville jusqu'aux Grands-Moulins inclus. Ligne de front par deux bataillons : on creuse des tranchées ; un bataillon de réserve dans la Faïence.
Renfort par quatre M.G. de la forteresse-M.G.Abt. Germersheim (sur charrettes !).
Le docteur du régiment, Becker, rapporte que plusieurs centaines de blessés allemands et français, dont des officiers supérieurs français, sont incontrôlés au Grand Hôpital. L'occupation par le gardien, le contrôle et l'évacuation ont été effectués immédiatement.
Du Moulin de Xerbéviller et Ste. Anne répète des tirs de l'infanterie française. Pertes : 7 blessés, dont le médecin assistant Dr. Pöhlmann.
30 août. Le lieutenant Schmitt de l'excellente batterie de Chrambach a tiré à Ste. Anne avec un succès retentissant et, bien qu'il-même blessé, s'est très bien comporté avec son peuple dans le feu hostile et meurtrier de M.G. Le moulin avait été rendu inoffensif pendant la nuit par une patrouille.
Pertes : 1 mort, 9 blessés, dont le Lt. Schmitt.
31 août. Le feu ennemi est plus systématique sur la position élargie et sur la ville.
Pertes : 2 morts, 2 blessés.
Le 1er septembre, à 5 heures du matin, une précédente compagnie ennemie est repoussée par des tirs avec de lourdes pertes. La M.G.-section Veith y a apporté une contribution particulière. L'artillerie ennemie tire jour et nuit sans interruption.
Pertes : 9 morts, dont le Lt. d. Res. Hamburger, 42 blessé, y compris Off.St. Heim.
2 septembre . La Landwehr brigade Reichlin [= 13e k.b. Landwehr-Brigade ; k.b. L.I.R. 8 et k.b. L.I.R. 10] remplace la brigade Kneussl à Lunéville. Régiment 20h30 au bivouac à l'est de Crion.
( !!!)
Pendant l'occupation de Lunéville, le brigadier Kneussl avait fait preuve de la plus grande concession envers la ville. Aucune contribution n'a été collectée, les otages avaient une grande liberté de mouvement, le maire pouvait représenter les intérêts des habitants, du lait pour les enfants et les malades a été acheté, des cartes d'identité pour quitter la ville ont été distribuées en grand nombre. Une femme qui avait subi des dommages de l'occupation précédente, a été indemnisée pour le dommage en or par des officiers. Les résidents participaient souvent à nos repas déjà rationnés, les résidents blessés étaient secourus par nos gens pendant le bombardement et pris en charge par les médecins. Par gratitude, le curé de Saint-Maur a promis d'honorer les tombes de nos morts.( !!!)
3 septembre. Bivouac à Crion sans contact avec l'ennemi, seuls les aviateurs ennemis lançaient de vilaines flèches d'aviateur sur les troupes.
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