100è Anniversaire du Soldat Inconnu
Publié : mer. nov. 11, 2020 10:22 am
**__Le 100è Anniversaire du Soldat inconnu__**
Le 26 Novembre 1916, en plein milieu de la Grande Guerre, Simon Francis, président de la section Rennaise du Souvenir Français, a l'idée d'inhumer un soldat mort au champ d'honneur et dont le corps n'a pu être identifié avec pour but de rendre hommage aux disparus et morts pour la patrie, un symbole en somme, pour tous ces malheureux.
Les soldats «disparus» ont été légion. De nos jours, on compte plus de 700 000 disparus dans l’armée française soit à peu près 3/4 des morts pour la France (qui compte un total de 1.3 millions de morts). Les raisons de ce nombre sont nombreuses. Entre août et novembre 1914 se déroulent la guerre de mouvement, les armées bougent, le front est en perpétuel mouvement et la poussée allemande fait reculer les français (qui arrivent même à 40km de Paris). On oublie alors sur place, par précipitation, les corps des défunts, souvent impossibles à identifier par la suite. Le premier indice sur le corps d'un soldat restait sa plaque d’identification, l’ordre était donné de la porter autour du cou de manière à ne pas la perdre. Les soldats parfois négligents les portaient aux poignets, dans le porte-monnaie ou, pire encore, dans la poche, ce qui rendait l’identification souvent très difficile par cette négligence. Dernier point important sur ces soldats «disparus/inconnus» : l’enterrement de ceux-ci, les morts étaient enterrés dans des tombes parfois communes surmontées d'une croix les identifiant en prévision d'une guerre courte. Les mouvement de tranché et la durée de la guerre furent malheureusement fatals pour ces tombes. Suite à l'armistice, les familles retournèrent chercher leurs morts. L’État fonde les nécropoles nationales mais les tombes près du champs de batailles sont parfois ravagées, les plaques illisibles et les cimetières sont parfois oubliés, comme en Meuse ou un cimetière rempli de corps est retrouvé à Spincourt. Pour finir, il arrivait que les fantassins soient ensevelis, voir morcelés, et soient donc impossibles à reconnaître. Il arrivait même que les corps d’anciens morts émergent de nouvelles tranchées.
La recherche des disparus a été très importante car de nombreuses personnes ont perdu frère, fils ou encore cousin dans le conflit. Beaucoup espéraient qu'ils reviendraient à la fin de la guerre d'un camp de prisonniers allemand, qui les empêchaient d’écrire pendant la durée du conflit. Malheureusement, le choc psychologique est dur lors des derniers arrivages des troupes françaises arrivés d'Allemagne, c'est pourquoi l'espoir est grand quand, vers 1920, un homme sans identité, sans papiers et amnésique est découvert errant dans une gare. La presse s'empare de l'affaire et ne tarde pas à l'appeler « Le soldat inconnu vivant ». Des dizaines de familles vont se disputer l'homme jusqu’à ce que l’affaire ne remonte devant les tribunaux en 1938.
En septembre 1919, la Chambre des députés adopte le projet. André Maginot, ministre des pensions de l’époque, faisant partie lui-même des grands blessés de guerre, sélectionna la citadelle de Verdun pour inhumer le soldat inconnu. Le 10 novembre 1920, c'est Auguste Thin, soldat de seconde classe du 132eme régiment d’infanterie, fils d'un mort pour la France, engagé volontaire en janvier 1918 et gazé, qui est choisi pour désigner le cercueil du futur soldat inconnu. Sur les huit cercueils présents, le jeune soldat choisit le sixième, symboliquement avec un bouquet d'œillets blancs. Il explique ensuite son choix : « Il me vint une pensée simple. J’appartiens au 6eme corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c’est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6eme cercueil que je rencontrerai. ». Dès le lendemain le cercueil part pour Paris où il entrera en grandes pompes sous l'Arc de Triomphe. Il faut toutefois attendre le 21 janvier 1921 pour que celui-ci soit inhumé. La flamme qui brûle à son sommet est rallumée tous les soir à 18h30 pour symboliser le travail de mémoire, pour ces hommes qui ont donné leurs vie pour leurs pays et que l'ont n’a pu honorer en retour, en les rendant à leurs familles pour qu'ils puissent les pleurer.
En 2018, pour célébrer le centenaire, l'Historial de Péronne décida de mettre au jour le projet « Le visage inconnu». Celui-ci consistait en une superposition de plus de 60 000 photos et de portraits de femmes et d'hommes ayant vécu la Grande Guerre, un bel hommage.
Le 26 Novembre 1916, en plein milieu de la Grande Guerre, Simon Francis, président de la section Rennaise du Souvenir Français, a l'idée d'inhumer un soldat mort au champ d'honneur et dont le corps n'a pu être identifié avec pour but de rendre hommage aux disparus et morts pour la patrie, un symbole en somme, pour tous ces malheureux.
Les soldats «disparus» ont été légion. De nos jours, on compte plus de 700 000 disparus dans l’armée française soit à peu près 3/4 des morts pour la France (qui compte un total de 1.3 millions de morts). Les raisons de ce nombre sont nombreuses. Entre août et novembre 1914 se déroulent la guerre de mouvement, les armées bougent, le front est en perpétuel mouvement et la poussée allemande fait reculer les français (qui arrivent même à 40km de Paris). On oublie alors sur place, par précipitation, les corps des défunts, souvent impossibles à identifier par la suite. Le premier indice sur le corps d'un soldat restait sa plaque d’identification, l’ordre était donné de la porter autour du cou de manière à ne pas la perdre. Les soldats parfois négligents les portaient aux poignets, dans le porte-monnaie ou, pire encore, dans la poche, ce qui rendait l’identification souvent très difficile par cette négligence. Dernier point important sur ces soldats «disparus/inconnus» : l’enterrement de ceux-ci, les morts étaient enterrés dans des tombes parfois communes surmontées d'une croix les identifiant en prévision d'une guerre courte. Les mouvement de tranché et la durée de la guerre furent malheureusement fatals pour ces tombes. Suite à l'armistice, les familles retournèrent chercher leurs morts. L’État fonde les nécropoles nationales mais les tombes près du champs de batailles sont parfois ravagées, les plaques illisibles et les cimetières sont parfois oubliés, comme en Meuse ou un cimetière rempli de corps est retrouvé à Spincourt. Pour finir, il arrivait que les fantassins soient ensevelis, voir morcelés, et soient donc impossibles à reconnaître. Il arrivait même que les corps d’anciens morts émergent de nouvelles tranchées.
La recherche des disparus a été très importante car de nombreuses personnes ont perdu frère, fils ou encore cousin dans le conflit. Beaucoup espéraient qu'ils reviendraient à la fin de la guerre d'un camp de prisonniers allemand, qui les empêchaient d’écrire pendant la durée du conflit. Malheureusement, le choc psychologique est dur lors des derniers arrivages des troupes françaises arrivés d'Allemagne, c'est pourquoi l'espoir est grand quand, vers 1920, un homme sans identité, sans papiers et amnésique est découvert errant dans une gare. La presse s'empare de l'affaire et ne tarde pas à l'appeler « Le soldat inconnu vivant ». Des dizaines de familles vont se disputer l'homme jusqu’à ce que l’affaire ne remonte devant les tribunaux en 1938.
En septembre 1919, la Chambre des députés adopte le projet. André Maginot, ministre des pensions de l’époque, faisant partie lui-même des grands blessés de guerre, sélectionna la citadelle de Verdun pour inhumer le soldat inconnu. Le 10 novembre 1920, c'est Auguste Thin, soldat de seconde classe du 132eme régiment d’infanterie, fils d'un mort pour la France, engagé volontaire en janvier 1918 et gazé, qui est choisi pour désigner le cercueil du futur soldat inconnu. Sur les huit cercueils présents, le jeune soldat choisit le sixième, symboliquement avec un bouquet d'œillets blancs. Il explique ensuite son choix : « Il me vint une pensée simple. J’appartiens au 6eme corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c’est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6eme cercueil que je rencontrerai. ». Dès le lendemain le cercueil part pour Paris où il entrera en grandes pompes sous l'Arc de Triomphe. Il faut toutefois attendre le 21 janvier 1921 pour que celui-ci soit inhumé. La flamme qui brûle à son sommet est rallumée tous les soir à 18h30 pour symboliser le travail de mémoire, pour ces hommes qui ont donné leurs vie pour leurs pays et que l'ont n’a pu honorer en retour, en les rendant à leurs familles pour qu'ils puissent les pleurer.
En 2018, pour célébrer le centenaire, l'Historial de Péronne décida de mettre au jour le projet « Le visage inconnu». Celui-ci consistait en une superposition de plus de 60 000 photos et de portraits de femmes et d'hommes ayant vécu la Grande Guerre, un bel hommage.