Le navire baliseur "Léonor Fresnel"
Publié : sam. juil. 04, 2020 6:15 pm
Le navire baliseur «Léonor Fresnel»
Construit aux Ateliers de La Brosse & Fouché, à Nantes, en 1905. Il est affecté en 1906, à la Subdivision des Phares et Balises de Lézardrieux. Le 12juillet 1906, il est inscrit au quartier maritime de Paimpol : matricule 5P4-6 – n°2545. Il est le seul navire de surface à avoir réussi à gagner l’Afrique du Nord Française en novembre 1942, lors du sabordage de la flotte française à Toulon.
A partir de la fin du mois de novembre 1916, suite à des accords ministériels entre le Ministère des Travaux Publics des Transports et du Ravitaillement et ceux de la Guerre et de la Marine, il assure, en même temps que les relèves des veilleurs des phares, celles des équipes chargées du service de l’artillerie dans les P.D.C.S.M. Cette coopération avec les Ministère de la Guerre et de la Marine prendra fin dans les premiers mois de 1919, après le désarment des P.D.C.S.M. installés dans les phares en mer du Trégor. Pour qu’il puisse assurer son auto défense contre les sous-marins ennemis, en quatre jours, du 18 au 21 février 1917, un canon de 90 mm modèle 1877 n°F18 sur affût de bord modèle 1916 à pointage à l’épaule, est installé par les soins de la Marine sur la plage arrière du baliseur. Les essais de tir qui se déroulent dans l’après midi du 21 février, donnent entière satisfaction. L’équipe de pièce est constituée d’un quartier-maître pointeur, et d’un matelot pourvoyeur.
La dotation en munitions est de 200 coups bons de guerre et 20 coups d’exercices, ainsi que 6 appareils fumigènes Berger. L’armement individuel du quartier-maître et du matelot est composé de deux fusils Mle 86-93 avec épées baïonnettes et fourreaux et 400 cartouches et un révolver Mle 1892 et 12 cartouches. L’armement du Léonor Fresnel est réintégré, le 22 novembre 1918.
Au mois d’août 1918, la Marine Nationale va s’intéresser à huit navires susceptibles d’être employés comme «mouilleurs de microphones». Cette recherche est effectuée dans le cadre de la mise en place des réseaux sous-marins de repérage acoustique des submersibles ennemis. Un de ces huit navires n’est autre que le baliseur «Léonor Fresnel». Il attire l’attention de l’enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve Rabecq, chargé de la prospection du «mouilleur de microphones». Il est le navire idéal, en raison de la disposition de son pont qui est équipé de deux rouleaux à l’avant pour soulever les corps-morts ou des bouées. La charge transportable est d’une vingtaine de tonnes qu’il serait possible de doubler en débarquant des gueuses du leste. En raison des difficultés de réquisition du baliseur, la Marine renonce à fixer son dévolu lui.
Le navire-baliseur «Léonor Fresnel» est mis à la disposition des Phares et Balises du Morbihan, le 17 juin 1930, au Palais. Quatre années plus tard, il est transféré en Méditerranée, le départ à lieu le 20 août 1934 du Palais. Il arrive à la Seyne-sur-Mer, le 06 septembre 1934, après avoir fait escale à Royan, Lisbonne (Portugal), Port-Vendres, et Toulon.
Au soir du 26 novembre 1942, à l’issue d’une journée de maintenance du balisage maritime dans les atterrages des îles d’Hyères, le «Léonor Fresnel» s’amarre dans le port de l’île de Porquerolles à couple du remorqueur «Mont Caume» de la Marine Nationale. Le 27 novembre 1942, au petit matin, les deux équipages sont réveillés par de puissantes explosions. Le sabordage de la flotte française a débuté dans le port de Toulon. Le commandant de la Marine à Porquerolles l’annonce aux deux équipages. Il laisse toute latitude au capitaine du baliseur pour essayer de gagner l’Afrique du Nord Française. Si le Capitaine Pierrès et son chef mécanicien Monsieur Richaud sont décidés à tenter l’aventure, l’équipage préfère rester en France occupée. Des volontaires du remorqueur «Mont Caume» vont les remplacer. Après avoir charbonné toute la journée, le baliseur appareille en pleine nuit, tous feux masqués. A l’issue de trois jours de traversée le «Léonor Fresnel» arrive au petit matin à l’entrée du port d’Alger. Après avoir été reconnu par un remorqueur, il rentre sous les ovations des navires à quai et un piquet d’honneur présente les armes, au seul navire de surface à avoir réussi à rejoindre l’Algérie depuis la côte provençale occupée. Le remorqueur «Mont Caune», volontairement laissé à la dérive, s’échouera sur des cailloux. Il faudra plusieurs semaines à l‘occupant Italien pour le remettre à flot.
En 1944, le baliseur «Léonor Fresnel» rejoint Le port de la Seyne-sur-Mer. Il est désarmé à la fin des années cinquante, après un demi-siècle de bons et loyaux services.
Caractéristiques du baliseur «Léonor Fresnel» :
Certaines des caractéristiques vont évoluer au cours des ans, notamment la puissance de la machine. Celles énumérées ci-dessous datent du mois d’août 1918.
Longueur : 31,50 mètres.
Largeur : 06,20 mètres.
Tirant d’eau arrière : 02,75 mètres.
Tirant d’eau avant : 02,25 mètres.
Creux sur quille : 3,00 mètres.
Machine à vapeur : 370 chevaux.
2 foyers – 1 cheminée.
Chaudière pression : 7 kg.
2 x cylindres compound (la vapeur se détend successivement dans deux étages des cylindres).
1 x hélice à 4 x ailes, diamètre 2,20 m, pas à droite (pas moyen 2,30 m).
Vitesse : 9 nœuds (10,2 nœuds aux essais).
Rayon d’action : 100 heures.
Consommation horaire de charbon : 333 kg.
Capacité des soutes à charbon : 20 tonnes.
Eau douce : 9 tonnes.
Déplacement : 232,6 tonnes.
Panneau de cale : 2,50 m x 3 m.
Cale de 6 m x 3,70 m, x 2,25 m
Un guindeau et un mât de charge qui ont une capacité de 4 000 kg.
Construit aux Ateliers de La Brosse & Fouché, à Nantes, en 1905. Il est affecté en 1906, à la Subdivision des Phares et Balises de Lézardrieux. Le 12juillet 1906, il est inscrit au quartier maritime de Paimpol : matricule 5P4-6 – n°2545. Il est le seul navire de surface à avoir réussi à gagner l’Afrique du Nord Française en novembre 1942, lors du sabordage de la flotte française à Toulon.
A partir de la fin du mois de novembre 1916, suite à des accords ministériels entre le Ministère des Travaux Publics des Transports et du Ravitaillement et ceux de la Guerre et de la Marine, il assure, en même temps que les relèves des veilleurs des phares, celles des équipes chargées du service de l’artillerie dans les P.D.C.S.M. Cette coopération avec les Ministère de la Guerre et de la Marine prendra fin dans les premiers mois de 1919, après le désarment des P.D.C.S.M. installés dans les phares en mer du Trégor. Pour qu’il puisse assurer son auto défense contre les sous-marins ennemis, en quatre jours, du 18 au 21 février 1917, un canon de 90 mm modèle 1877 n°F18 sur affût de bord modèle 1916 à pointage à l’épaule, est installé par les soins de la Marine sur la plage arrière du baliseur. Les essais de tir qui se déroulent dans l’après midi du 21 février, donnent entière satisfaction. L’équipe de pièce est constituée d’un quartier-maître pointeur, et d’un matelot pourvoyeur.
La dotation en munitions est de 200 coups bons de guerre et 20 coups d’exercices, ainsi que 6 appareils fumigènes Berger. L’armement individuel du quartier-maître et du matelot est composé de deux fusils Mle 86-93 avec épées baïonnettes et fourreaux et 400 cartouches et un révolver Mle 1892 et 12 cartouches. L’armement du Léonor Fresnel est réintégré, le 22 novembre 1918.
Au mois d’août 1918, la Marine Nationale va s’intéresser à huit navires susceptibles d’être employés comme «mouilleurs de microphones». Cette recherche est effectuée dans le cadre de la mise en place des réseaux sous-marins de repérage acoustique des submersibles ennemis. Un de ces huit navires n’est autre que le baliseur «Léonor Fresnel». Il attire l’attention de l’enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve Rabecq, chargé de la prospection du «mouilleur de microphones». Il est le navire idéal, en raison de la disposition de son pont qui est équipé de deux rouleaux à l’avant pour soulever les corps-morts ou des bouées. La charge transportable est d’une vingtaine de tonnes qu’il serait possible de doubler en débarquant des gueuses du leste. En raison des difficultés de réquisition du baliseur, la Marine renonce à fixer son dévolu lui.
Le navire-baliseur «Léonor Fresnel» est mis à la disposition des Phares et Balises du Morbihan, le 17 juin 1930, au Palais. Quatre années plus tard, il est transféré en Méditerranée, le départ à lieu le 20 août 1934 du Palais. Il arrive à la Seyne-sur-Mer, le 06 septembre 1934, après avoir fait escale à Royan, Lisbonne (Portugal), Port-Vendres, et Toulon.
Au soir du 26 novembre 1942, à l’issue d’une journée de maintenance du balisage maritime dans les atterrages des îles d’Hyères, le «Léonor Fresnel» s’amarre dans le port de l’île de Porquerolles à couple du remorqueur «Mont Caume» de la Marine Nationale. Le 27 novembre 1942, au petit matin, les deux équipages sont réveillés par de puissantes explosions. Le sabordage de la flotte française a débuté dans le port de Toulon. Le commandant de la Marine à Porquerolles l’annonce aux deux équipages. Il laisse toute latitude au capitaine du baliseur pour essayer de gagner l’Afrique du Nord Française. Si le Capitaine Pierrès et son chef mécanicien Monsieur Richaud sont décidés à tenter l’aventure, l’équipage préfère rester en France occupée. Des volontaires du remorqueur «Mont Caume» vont les remplacer. Après avoir charbonné toute la journée, le baliseur appareille en pleine nuit, tous feux masqués. A l’issue de trois jours de traversée le «Léonor Fresnel» arrive au petit matin à l’entrée du port d’Alger. Après avoir été reconnu par un remorqueur, il rentre sous les ovations des navires à quai et un piquet d’honneur présente les armes, au seul navire de surface à avoir réussi à rejoindre l’Algérie depuis la côte provençale occupée. Le remorqueur «Mont Caune», volontairement laissé à la dérive, s’échouera sur des cailloux. Il faudra plusieurs semaines à l‘occupant Italien pour le remettre à flot.
En 1944, le baliseur «Léonor Fresnel» rejoint Le port de la Seyne-sur-Mer. Il est désarmé à la fin des années cinquante, après un demi-siècle de bons et loyaux services.
Caractéristiques du baliseur «Léonor Fresnel» :
Certaines des caractéristiques vont évoluer au cours des ans, notamment la puissance de la machine. Celles énumérées ci-dessous datent du mois d’août 1918.
Longueur : 31,50 mètres.
Largeur : 06,20 mètres.
Tirant d’eau arrière : 02,75 mètres.
Tirant d’eau avant : 02,25 mètres.
Creux sur quille : 3,00 mètres.
Machine à vapeur : 370 chevaux.
2 foyers – 1 cheminée.
Chaudière pression : 7 kg.
2 x cylindres compound (la vapeur se détend successivement dans deux étages des cylindres).
1 x hélice à 4 x ailes, diamètre 2,20 m, pas à droite (pas moyen 2,30 m).
Vitesse : 9 nœuds (10,2 nœuds aux essais).
Rayon d’action : 100 heures.
Consommation horaire de charbon : 333 kg.
Capacité des soutes à charbon : 20 tonnes.
Eau douce : 9 tonnes.
Déplacement : 232,6 tonnes.
Panneau de cale : 2,50 m x 3 m.
Cale de 6 m x 3,70 m, x 2,25 m
Un guindeau et un mât de charge qui ont une capacité de 4 000 kg.