Canon lance-amarre
Publié : sam. juin 20, 2020 6:37 pm
Bonsoir,
Parmi les solutions de fortune destinées à permettre la destruction des réseaux de fil de fer barbelé, responsables de pertes énormes lors des assauts d'infanterie, une des plus étonnantes est constituée par les essais puis l'emploi sur le front des canons lance-amarre (parfois désigné porte-amarre).
Les pertes des malheureux sapeurs "cisailleurs" de fil de fer au moyen de simples pinces coupantes et la difficulté d'aborder les réseaux pour y disposer divers modèles de charges allongées font imaginer une solution originale, le canon lance-amarre dont le lieutenant de vaisseau Gilard fut un des concepteurs, chargé ensuite d'instruire les équipes chargées de la mise en œuvre des matériels et aussi de convaincre les généraux du front dont certains sont sceptiques sur l'efficacité du procédé.
Le principe du canon lance-amarre est simple:
-lancer un grappin, amarré à un fil d'acier prolongé par un filin, au moyen d'un canon léger au milieu d'un réseau de fil de fer.
-ramener le grappin au moyen d'un treuil, le grappin arrachant alors les fils et les piquets.
Le principe est simple mais il faut trouver un canon léger pouvant être amené à distance de tir en cheminant par les boyaux d'accès à la première ligne et capable d'envoyer un grappin à la distance de 150 à 180 m.
Le choix est vite fait, il existe deux matériels pouvant convenir à la tâche:
-le canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement de la Marine. L'avantage de ce matériel est sa légéreté, sa facilité de transport à force humaine et la possibilité de démonter le matériel en plusieurs éléments portables à dos d'homme. Les canons de débarquement de la Marine sont répartis à raison d'un ou deux canons sur les grands bâtiments (cuirassés, croiseurs) pour l'appui des compagnies de débarquement employées à terre.
-le canon porte-amarre de modèle unifié en service dans les sémaphores, postes de secours des sauveteurs et même dans certains postes douaniers du littoral. Ces tous petits canons peuvent lancer des amarres afin de secourir les naufragés à proximité du littoral. Il existe un modèle très répandu construit par la Société de Construction des Batignolles dans les années 1880. Il s'agit d'un canon en bronze de calibre 2 à chargement par la bouche reposant sur un affût et des roues en fer.
Les premiers essais du canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 sont effectués à Gâvres en novembre 1914, le canon peut lancer un grappin à 180 m dans un réseau mais il est très difficile de le ramener et des ruptures fréquentes du filin sont observées. L'Armée procède à des expériences au Fort de Vaujours en décembre 1914 et les mêmes inconvénients sont enregistrés.
Je n'ai par contre pas trouvé à ce jour les compte-rendus des essais concernant les petits canons porte-amarre du littoral.
Le GQG décide néanmoins l'emploi de ces matériels sur le front et met sur pied 100 équipes d'artilleurs répartis en 25 groupes de 2 sections et dotés de canons des deux types. Le transport s'effectue en affectant 50 camions destinés aux déplacements des matériels et des hommes.
Voici les matériels:
-le canon de 65 mm modèle 1881 de la Marine, ici employé comme canon d'infanterie en première ligne dès octobre 1914: -le schéma du grappin et le principe de son lancement dans un canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement: -le petit canon porte-amarre du type unifié en service sur le littoral ici chez les sauveteurs et douaniers de Wimereux (Pas de Calais): -une vue d'un petit canon porte-amarre proposé il y a quelque temps sur un "site de vente bien connu". Le matériel, en excellent état, porte une plaque de la Société des Batignolles indiquant sa date de fabrication qui est "1887": (à suivre pour l'emploi du matériel sur le front)
Parmi les solutions de fortune destinées à permettre la destruction des réseaux de fil de fer barbelé, responsables de pertes énormes lors des assauts d'infanterie, une des plus étonnantes est constituée par les essais puis l'emploi sur le front des canons lance-amarre (parfois désigné porte-amarre).
Les pertes des malheureux sapeurs "cisailleurs" de fil de fer au moyen de simples pinces coupantes et la difficulté d'aborder les réseaux pour y disposer divers modèles de charges allongées font imaginer une solution originale, le canon lance-amarre dont le lieutenant de vaisseau Gilard fut un des concepteurs, chargé ensuite d'instruire les équipes chargées de la mise en œuvre des matériels et aussi de convaincre les généraux du front dont certains sont sceptiques sur l'efficacité du procédé.
Le principe du canon lance-amarre est simple:
-lancer un grappin, amarré à un fil d'acier prolongé par un filin, au moyen d'un canon léger au milieu d'un réseau de fil de fer.
-ramener le grappin au moyen d'un treuil, le grappin arrachant alors les fils et les piquets.
Le principe est simple mais il faut trouver un canon léger pouvant être amené à distance de tir en cheminant par les boyaux d'accès à la première ligne et capable d'envoyer un grappin à la distance de 150 à 180 m.
Le choix est vite fait, il existe deux matériels pouvant convenir à la tâche:
-le canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement de la Marine. L'avantage de ce matériel est sa légéreté, sa facilité de transport à force humaine et la possibilité de démonter le matériel en plusieurs éléments portables à dos d'homme. Les canons de débarquement de la Marine sont répartis à raison d'un ou deux canons sur les grands bâtiments (cuirassés, croiseurs) pour l'appui des compagnies de débarquement employées à terre.
-le canon porte-amarre de modèle unifié en service dans les sémaphores, postes de secours des sauveteurs et même dans certains postes douaniers du littoral. Ces tous petits canons peuvent lancer des amarres afin de secourir les naufragés à proximité du littoral. Il existe un modèle très répandu construit par la Société de Construction des Batignolles dans les années 1880. Il s'agit d'un canon en bronze de calibre 2 à chargement par la bouche reposant sur un affût et des roues en fer.
Les premiers essais du canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 sont effectués à Gâvres en novembre 1914, le canon peut lancer un grappin à 180 m dans un réseau mais il est très difficile de le ramener et des ruptures fréquentes du filin sont observées. L'Armée procède à des expériences au Fort de Vaujours en décembre 1914 et les mêmes inconvénients sont enregistrés.
Je n'ai par contre pas trouvé à ce jour les compte-rendus des essais concernant les petits canons porte-amarre du littoral.
Le GQG décide néanmoins l'emploi de ces matériels sur le front et met sur pied 100 équipes d'artilleurs répartis en 25 groupes de 2 sections et dotés de canons des deux types. Le transport s'effectue en affectant 50 camions destinés aux déplacements des matériels et des hommes.
Voici les matériels:
-le canon de 65 mm modèle 1881 de la Marine, ici employé comme canon d'infanterie en première ligne dès octobre 1914: -le schéma du grappin et le principe de son lancement dans un canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement: -le petit canon porte-amarre du type unifié en service sur le littoral ici chez les sauveteurs et douaniers de Wimereux (Pas de Calais): -une vue d'un petit canon porte-amarre proposé il y a quelque temps sur un "site de vente bien connu". Le matériel, en excellent état, porte une plaque de la Société des Batignolles indiquant sa date de fabrication qui est "1887": (à suivre pour l'emploi du matériel sur le front)