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Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : sam. mai 09, 2009 7:45 pm
par Charraud Jerome
Bonjour
94 ans, ....
Une pensée pour tous les combattants qui ne revinrent pas des folles charges d'Artois.
Une pensée particulièrement émue pour la division Marocaine, la Légion Etrangère qui allèrent jusqu'à Vimy pour finalement se retirer, on avait simplement oublié de prévoir des réserves de soutien.

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Jérôme Charraud

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : sam. mai 09, 2009 8:37 pm
par adalberon
Bonsoir Jérôme, bonsoir à tous,

Magnifique évocation ! Merci pour l'émotion qui s'en dégage.

Cordialement,

Adal

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : sam. mai 09, 2009 9:30 pm
par terrasson
bonjour a tous bonjour Jerome
bonne évocation :jap:
eh oui le 9 Mai 1915..le Lieutenant colonel Devuns commandant le 125émeRI est tué dans son abri de commandement avec 3 officiers ,de retour d une tournée d inspection des lignes avancées, celui ci faisait le point et préparait la stratégie de défense pour le lendemain , un obus de gros calibre est tombé sur l abri...quelques jours avant c'etait le chef de corps du 114émeRI qui etait tué...pas bon d etre chef de corps a la 34eme brigade..Le LCL Devuns avait pris le commandement du 125éme en mars 15
cordialement christian terrasson
adischats

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : sam. mai 09, 2009 9:43 pm
par latb14-18
Bonjour,

Si je peux me permettre Jérome, j'aimerai ajouter à cette évocation; les combats qui ont eu lieu à Aubers le même jour, ayant pour but de faire diversion. Nombreux Ecossais, Irlandais, Indiens, Britanniques et biensure Allemands n'y reviendrons pas non plus!

http://latb1418.free.fr/crbst_101.html

bien cordialement

Loïc

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : sam. mai 09, 2009 11:43 pm
par Charraud Jerome
Bonsoir
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Lorsque je pense à ce 9 mai, je ne peux m'empêcher de penser aux dernières lignes de "La Percée" de Jean Bernier (1920)

...
Un trou noir, étiré, crevait leurs masques vagues et, jaillissant avec eux de la parallèle, un hurlement sauvage, inhumain, qui couvrait le bruit des mitrailleuses, une clameur forcenée, par quoi ils vomissaient loin, bien loin de leur corps, tout leur vie, leur vie foutue.
- Hâ â â â â â â â â â â â!...
Dans un sursaut de conscience, accrochant par hasard dans sa déroute l'un des ordres reçus, Favigny gueula:
- Alignez-vous, bon Dieu, alignez-vous!
Deux, trois, quatre! culbutèrent, le nez par terre; il ne put même pas les reconnaître.
- Hâ â â â â â â â â â â â!...
La clameur continuait, souveraine.
A deux mètres devant lui, le sol vola silencieusement: des giclures, des éclairs de terre, et, à sa droite, le lieutenant (oh! il le reconnut bien, lui, le lieutenant), haute et mince silhouette, tournoyait, les bras ballants, et s'affalait, mou, un grand trou rouge à la place de la tête. favigny clamait sa douleur: "L' lieutenant est tué, l' lieutenant est tué, l' lieutenant est tué!"
Ce fut sa sensation dernière, car, fondu dans sa section hurlant de toute sa voix rauque qu'il n'entendait pas, il se ruait en avant sans conscience, réfugié dans son cri:
- Hâ â â â â â â â â â â â!...

FIN


Cordialement
Jérôme Charraud

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : lun. mai 11, 2009 12:19 am
par joel guyonneau
bonsoir
extrait du carnet du cdt Raymond DURAND cdt le 2e baton du 114e:
"Lundi 10
La nuit s’achève ainsi péniblement. Hemmer avec des lambeaux des 1er et 3e bataillons se défend encore toute la journée. Vers la soirée nous apprenons que, pris d’une sorte de folie, mon pauvre camarade a saisi un fusil et que presque seul il est parti à l’assaut des boches en criant : je veux mourir en brave. Il a malheureusement trouvé la mort qu’il cherchait.
[Marie Joseph HEMMER chef de bataillon né le 25 octobre 1876 à Rodemack en Lorraine, officier de la légion d'Honneur et croix de guerre. Citation : Officier supérieur ayant fait preuve des plus solides qualités militaires. Par sa bravoure froide et réfléchie et par son ascendant sur ses hommes, a maintenu son bataillon dans les tranchées conquises sous un bombardement d'une extrême violence. Blessé mortellement le 10 mai 1915, en repoussant une contre-attaque devant Loos ( Pas de Calais ).Il était le frère de l'abbé HEMMER, curé de MALANCOURT / 57 et de M. HEMMER, un des directeurs des usines de ROMBAS / 57.]
Le commandant Camors du 125e a pris le commandement du régiment en remplacement du colonel Benoît tué en donnant l’assaut.
À 20h, tout ce que l’on peut rassembler du régiment se rend à Mazingarbe où nous cantonnons. Les hommes sont épuisés et nous aussi.
Le bataillon perd les lt Bain, s/lt Verner, lt Chenevier, tués ; s/lts Garlopeau, Knoblock, lt Debus, Cambuzat blessés. 596 hommes tués, blessés ou disparus.
[- Ernest Charles Joseph BAIN lieutenant de réserve, né le 5 août 1889 à Verrines/s/Celles dans les Deux-Sèvres
-Henri Louis VERNER s/lieutenant né le 10 novembre 1895 à Alger, St-Cyrien de la promotion de « la grande revanche »
-Paul Félix Auguste CHENEVIER lieutenant né le 29 janvier 1886 à Verdun
-Georges Martial DEBUS lieutenant né le 7 août 1888 à Nancy ]
Les pertes totales du régiment sont de 23 officiers 1464 hommes de troupe. "
cdlt

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : mer. nov. 18, 2009 3:05 pm
par Eric
Bonjour à tous,

Je fais remonter cette discussion à la surface ...
Je me pose une question, faisant actuellement des recherches sur le parcours de Cendrars, fantastique auteur déjà évoqué de nombreuses fois sur ce forum.
Il me semblait donc que Cendrars faisait partie de la 6e Cie du 3e RM du 1er étranger; qui début mai 1915 était du coté de Boullancourt dans la Somme. Or dans la Main coupée, il évoque la percée à Vimy du 9 mai. On sait également que les légionnaires ayant participé à cette offensive faisaient partie du 1er Régiment Etranger.
D'où ma question : Cendrars a t'il changé de régiment au printemps 1915 ? Je croyais me souvenir que cela avait eu lieu lors de la dissolution du 3e RM en juillet 1915 ???

Un spécialiste peut-il m'éclairer de ses lumières ?

Merci d'avance,

Eric

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : mer. nov. 18, 2009 3:54 pm
par ae80
Bonjour Eric,
Je ne suis pas un spécialiste de Blaise Cendrars et je m'appuie sur le livre écrit sous la direction de Claude Leroy, Blaise Cendrars et la Guerre, Ed. Armand Colin, 1995.
Le chapitre "Blaise Cendrars légionnaire (1914-1915)" nous indique qu'en mars 1915, il est aux tranchées à Frise (Somme) puis en mai à Tilloloy (Somme). Il fait alors partie du 3e Régiment de la Légion, 3e Cie (auparavant il a fait partie de la 6e Cie). Ce régiment est dissout et Cendrars est versé dans le 2e Régiment de Marche du 1er Etranger. Avec le 2e Etranger (dont fait partie Alan Seeger), ce régiment forme la brigade Delaveau. (p.41)
L'auteur de ce chapitre, Jean Bastier, précise :
"Blaise Cendrars a parlé de l'offensive du 9 mai devant Arras dans la Main coupée ; il a évoqué la crête de Vimy, Notre-Dame de Lorette. Il est évident que, à moins d'être doué d'ubiquité, mais rien n'est impossible à un poète, il ne se trouvait pas le 9 mai 1915 en Artois mais avec les légionnaires de la Xe Armée. Il se trouvait alors en Picardie avec les troupes de la 2e Armée de Castelnau..." (p.42)

Cordialement
Eric

Re: 9 mai 1915 - 9 mai 2009

Publié : mer. nov. 18, 2009 5:02 pm
par Eric
Et bien merci pour cette réponse qui confirme ma première lecture des documents de l'armée.
Cendrars avait cette faculté de refondre tous les éléments enfouis dans sa mémoire et de broder à l'infini dessus. Il n'aurait assurément pas fait un bon Témoin selon la définition de Norton-Cru, mais comme il l'écrivait à propos de l'Or, il réalisait des œuvres d'artiste et non d'historien.

Eric