Bonjour,
Comme dit dans l'un de mes précédents messages, j'ai eu une attache avec M. Michel LEROY, petit-neveu de Paul LEROY. Dans un courrier très détaillé, il me confirme que son grand-oncle, enterré à Maisons-Laffitte, était bien le commandant du dirigeable Dupuy de Lôme en août 1914.
Je vous communique certains extraits.
« Comme vous l’avez sûrement appris, le 24 août 1914 le lieutenant Paul Leroy reçut l’ordre de rejoindre en urgence le camp de Châlons, mission qui n’a pu être menée à bien pour les raisons que l’on sait, malgré tous les efforts de l’équipage pour se faire reconnaître au-dessus de Bétheny, et qui a coûté la vie à l’un de ses membres, le lieutenant Jourdan, élève-pilote, sans qu’heureusement aucun autre homme présent n’ait été touché. Cet équipage était constitué, outre de ce dernier et du lieutenant Leroy, pilote breveté, commandant :
- de l'adjudant FLORENTIN, pilote breveté,
- de l'adjudant BARTHONEUF, Chef mécanicien,
- du sergent GUIEU, mécanicien breveté,
- du sergent LAINEL, aide-mécanicien,
- du Maréchal des logis WITTERSHEIM, aide-mécanicien, chargé des mitrailleuses et de la signalisation.
Il semble que le lieutenant Jourdan ait été le premier aérostier mort en service, tué net par une balle de mitrailleuse française qui lui a traversé le cou. »
Par la suite, Paul LEROY a été commandant du dirigeable d'Arlandes, lequel a effectué une mission le 27 janvier 1916 au-dessus de Fribourg. Ce même dirigeable a exécuté d'autres missions de bombardement, le 26 avril 1916, les 26 et 27 juillets 1916, ainsi que les 22 et 23 septembre 1916.
« J’ai davantage d’informations sur l’activité du capitaine Leroy durant les deux dernières années de la guerre et je me demande si vous en avez connaissance car il dirigea la construction de la base d’aérostation de Paimbœuf dans le cadre de la lutte anti-sous-marine et de la protection de l’estuaire de Saint-Nazaire. Il semble que cette construction se soit déroulée en tenant compte de la prochaine entrée en guerre des Etats-Unis car, selon la tradition familiale, mon grand-oncle « remit les clés de la base aux Américains au début de 1918 ». Il me semble probable (sans preuves) que cette remise de clés fut faite entre les mains du Lieutenant Commander L. H. Maxfield (disparu quelques années plus tard -comme bien d’autres avant lui- dans un accident de dirigeable). De façon plus anecdotique, il semble aussi que cette base ait reçu, peu après la remise des clés, la visite du futur président Franklin D. Roosevelt, alors Secrétaire adjoint à la Marine de son pays. Vous trouverez nombre d’informations ou de liens au sujet de cette base d’aérostation sur Internet, et en particulier sur le site de la commune de Saint-Viaud (lieu-dit « La Ville en Bois », actuellement devenu zone d’activité). »
« D’autre part l’adresse de la Revue historique des armées (
https://journals.openedition.org/rha/3313) signale que le capitaine Caussin (9000 m³) eut pour commandant un certain capitaine Leroy et rapporte cette phrase de sa part, toute remplie d’humilité : « avec des pilotes médiocres et de bons mécaniciens, on se tirera toujours d’affaire »
« Après les hostilités, Paul Leroy eut, entre autres, la responsabilité du transfert depuis l’Allemagne du Zeppelin Nordstern, remis à la France au titre des dommages de guerre et rebaptisé Méditerranée. »
Dans son courrier M. Michel LEROY évoque, avec un point d'interrogation, la possibilité que son grand-oncle ait été directeur du centre de Chalais-Meudon dans les années 1920. Quelqu'un a peut-être la réponse à ce questionnement ?
« Paul Leroy fut ensuite muté à Versailles, puis à Compiègne où il termina sa carrière militaire en (ca) 1932, à l’âge de 49 ans avec le grade de lieutenant-colonel. »
Le lieutenant-colonel Paul LEROY à la fin des années 20

- Paul LEROY.jpg (12.42 Kio) Consulté 1846 fois
La documentation sur les dirigeables français durant la 1ère GM, étant peu fournie, toute information sur ce sujet et en particulier sur Paul LEROY, est la bienvenue.
Cordialement
Ronan FURIC