... situer le Bois Rouez, sur la Somme, en secteur anglais, concerné par l'offensive allemande du 23.03.1918. Achache
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour à Bobance, Achache, Yv', sesouvenir, Arnaud Carobbi.
Ce nom de Rouez me disait bien quelque chose .!...

et je viens de trouver.
Et ce n'est pas rien! La pêche est même miraculeuse! ça foisonne d'informations! Je compte bien sur les compétences d'Arnaud pour nous trouver une carte (il est dit dans l'historique du 9e CUIR qu'ils ne possédaient pas de carte de ce lieu-là. (Voir plus bas la citation et ...).
Je suis loin d'être experte en histoire, mais je crois que cela concerne la 2e bataille de Picardie du 23 au 30 mars 1918 (dite peut-être aussi bataille de Noyon!... ?), où dès le 22 mars :
"La 1re D.C.P. est affectée au 5e corps d'armée, sous le commandement du général Pellé, dont le P.C. est à Noyon. Elle doit relever tout de suite la 18e division britannique qui a été fortement éprouvée et tient péniblement la ligne du canal Crozat, de Menessis à Quessy. Pour plus de sureté le 2e bataillon partira immédiatement occuper une deuxième position qui doit être ébauchée sur la crête cotée 104 à l'est de Rouez. Les 1er et 3e bataillons suivront par Marest-Dampcourt sur Neuflieux et Caumont. " (voir plus bas les extraits de l'historique du 9e Cuirassiers)
- Je vous livre tous les éléments en ma possession. Je recopie les passages les plus significatifs parce que je n'ai pas de scanner et que l'historique n'est pas numérisé. Egalement, je vous livre mon travail en l'état, qui devrait permettre de débroussailler le sujet. Avec la participation de chacun, on devrait pouvoir répondre à la question et même plus qu'il en était possible d'espérer au début du sujet.
Je ne sais qui a écrit cet historique, mais le rédacteur nous livre des descriptions hyper précises. Parfois la situation est édifiante: vous vous en vous ferez une idée en lisant la recopie de certains passages.
Voici donc quelques petits extraits (sur quelque 30 000 pour ces 6 pages) qui devraient permettre de situer le contexte, les régiments alliés en présence et les lieux dont Rouez. Le rédacteur de l'historique parle entre autres des deux journées qui précèdent la bataille (donc si je calcule bien du 21 et 22 mars 1918).
Avec l'aide des historiques et JMO des autres régiments cités ( la 18e division britannique de la 5e armée britannique, 8e D.W, la 125e DI, le 76e RI, la 55e DI, ... ) ont devrait répondre à la question.
J'ai repris des passages citant deux lieux: la Maison du Garde et le bois de Frières qui me semblent proches de Rouez, entres autres afin d'émoustiller la curiosité d'Arnaud Carobbi et de réveiller une envie irrépréhensible de nous concocter une superbe carte! La crête 104 à l'est de Rouez semble proche du bois de Frières, Caumont, Caillouel.
Le bois de Frières s'étendrait peut-être jusqu'à Rouez. Peut-être aussi avec des cartes de sources allemandes.
1 / 9e régiment de cuirassiers : J.M.O. (je viens juste de le survoler)
* J.M.O. • 2 avril 1917-16 mai 1918 • 26 N 877/10 (pages 53 à 58)
- 23 mars 1918: voir page 53/67: ...
Rouez cote 104/Est ... "décide de relever de suite avec la 1er DCP la 18 DW (britannique) sur le front Mennesis (inclus) - Quessy (exclus)
- du 23 mars au 31 mars 1918: voir les pages de 54/67 au 58/67, qui décrivent longuement et précisément la situation
2 / "Récit et faits de guerre du 9e régiment de Cuirassiers - 1914-1918.
(site chtimiste.com, format papier à commander). Rouez est cité plusieurs fois.
Chapitre : "Les grandes batailles de 1918". Sous-chapitre: 1- La bataille de Noyon (23-28 mars) paragraphes: - L'attaque du 1er bataillon - La défense de Caumont et la blessure du colonel Thureau - La défense de Caillouel. (pages 20 à 25)
Page 20: 1- La bataille de Noyon (23-28 mars)
Comment débutèrent les formidables attaques allemandes, par lesquelles l'ennemi aux abois essaya en 1918 de rompre l'étreinte des alliés et d'obtenir enfin la paix, est-il besoin de le rapeller?
la ruée subite de tous les corps d'armée du général Von Hutier, en ébranlant la 5e armée britannique, mettait en danger tout le dispositif...
... Tout de même, les ordres arrivent, mettant les choses au point. La 1re D.C.P. est affectée au 5e corps d'armée, sous le commandement du général Pellé, dont le P.C. est à Noyon. Elle doit relever tout de suite la 18e division britannique qui a été fortement éprouvée et tient péniblement la ligne du canal Crozat, de Menessis à Quessy. Pour plus de sureté le 2e bataillon partira immédiatement occuper une deuxième position qui doit être ébauchée sur la crête cotée 104 à l'est de Rouez. les 1er et 3e bataillons suivront par Marest-Dampcourt sur Neuflieux et Caumont.
Pendant que les mouvements s'exécutent, les événements se précipitent. la bataille qui semblait terminée dans la nuit, a repris plus ardente au jour; mais une bataille toute nouvelle, avec très peu d'artillerie et un nombre considérable de mitrailleuses.
Page 21 (suite du texte)
Nos hommes, l'oreille tendue vers ces crépitements incessants de centaines de maxims (qui pourrait me dire ce que c'est ?) s'étonnent d'abord de ne pas entendre le vacarme infernal des bombardements de la Somme ou du Chemin des Dames. Les Allemands n'ont-ils plus de canons? personne ne veut imaginer que ce silence impressionnant est dû à ce que les Britanniques ont perdu presque toutes leurs batteries au cours des deux journées précédentes (donc si j'ai bien compris le 20 et le 21 mars 1918) et que les Allemands ont avancé trop vite pour être suivis déjà de tout leur matériel lourd! ...
- L'attaque du 1er bataillon
... dans la région de Tergnier, qu'elle a âprement défendue, ses trois régiments mélangés à des éléments anglais se trouvent maintenant répartis sur un très large front. Complètement accroché sur une ligne, mais surtout à gauche vers le bois de Frières...
... car la situation matérielle est loin d'être favorable: depuis 24 heures les hommes n'ont rien mangé de chaud et ont à peine dormi, les voitures ayant deux étapes à faire n'ont pas encore rejoint, et c'est elles qui apportent les réserves de toutes natures: vivres, munitions, grenades, moyens de liaison, téléphones, fusées, signaux, paquets de pansement, etc. Les hommes ne peuvent donc compter absolument que sur ce qu'ils portent sur eux; même les mitrailleuses poussées à bras par les servants n'ont pas encore eu le temps de parvenir jusqu'à Caumont. D'autre part, le commandement est très gêné par le manque de cartes dans un pays nouveau, par le mélange d'unités de langue différente rendant encore plus pénibles les liaisons et aussi par les superpositions de commandements qui en résultent...
.... L'attaque du 1er bataillon est donc prévue pour 15 heures. Elle aura pour premier objectif la Maison du Grade et devra se porter à la lisière du bois de Frières. Elle sera appuyée, à partir de 15 heures par l'artillerie de la 125 DI. ...
... Ces ordres une fois donnés, tout le dispositif se met immédiatement en place; mais par suite du manque d'appareils téléphoniques ou de moyens de communications, toutes les liaisons se font par coureurs à travers champs, et un retard est inévitable...
Page 22:
... à l'heure dite, en pleine conscience de son sublime sacrifice, le 1er bataillon quitte le couvert du bois et se porte à l'attaque. La 1re au nord, la 2e au sud sont en première vague. Elles franchissent d'abord le verger qui précède la Maison du Garde et se portent à de faibles éléments de tranchées tenus par quelques mitrailleurs du 76e RI et les Anglais...
... D'ailleurs un bulletin de renseignements postérieur constate d'après des déclarations de prisonniers, que c'est au bois de Frières que les divisions de von Hutier ont éprouvé la première résistance sérieuse.
Page 22:
... En effet, suivant leur tactique habituelle, les allemands qui ont senti une très vive résistance à la maison du Garde essayent de la faire tomber en manoeuvrant par les ailes. Vers le nord, leurs éléments progressent à travers bois et viennent se heurter au 3e bataillon qui leur résiste sans trop de peine (capitaine Celer et le sous-lieutenant Brehault blessés) mais vers le sud, le terrain se prête mieux à une attaque en force et le 2e bataillon est obligé de défendre très âprement la crête 104 de Rouez, qu'il organise depuis le matin malgré la fatigue des hommes et la chaleur, suffocante sur ce terrain en espalier. La 6e et la 7e compagnie sont très légèrement en arrière de la crête, la 5e réserve près du ruisseau. Dès le matin, de nombreux blessés anglais et français passent sur la route de Villequier. Vers 16 heures les derniers éléments qui couvrent encore le bataillon repassent la crête. Ils sont suivis de près par les vagues allemandes que précède un rideau serré de mitrailleuses légères tirant sans arrêt. On n'entend que cris et chants de victoire: les Allemands sont grisés par le succès "...
(Je ne recopie pas la suite de la bataille, pourtant !)
Page 23:
... La division allemande, abimée dans la journée au bois de Frières et à Rouez est relevée, et, aux dires des docteurs Prudot et Fourrier et de l'aumônier Hubert (qui n'ont pas voulu abandonner les blessés du 1er bataillon confiés à leurs soins) cela ne se passa pas sans heurts ...
Page 23-24: La défense de Caumont et la blessure du colonel Thureau
... La crète 91... la cote 97 (nord de Neuflieux)
Page 24:
... surpris et énervé par des combats précédents, n'ayant pas mangé, pas dormi, privé, par suite de pertes, de presques tous ses cadres ...
... tous ces hommes ont compris où était leur devoir ...
... Chaque unité se regroupe et la ligne se reforme solide le long du ruisseau venant de Commenchon...
Page 24- 25: La défense de Caillouel.
... de plus les débris du régiment sont renforcés par des éléments de la 18e division britannique...
... la 2e C.M. la 1e C/M.... Le 9e Cuirassiers a été placé ainsi que la 55e DI, sous les ordres du général anglais de la 8e D.W....
... Certes après une semaine d'efforts surhumains, la petite troupe de 750 hommes à quoi est réduit le régiment, n'a plus l'aspect brillant et vigoureux des trois beaux bataillons qui se sont embarqués près de Senlis...
... prêts à donner son sang pour que, comme l'a demandé le général Humbert, continue à battre "le coeur de la France".
Voici les derniers mots. Puis il y a la liste des Morts pour la France.
j'ai fait aussi un tour rapide sur Wikipedia.org:
- http://fr.wikipedia.org/wiki/British_Army
14 – 22 mars 1918: Mouvement vers Chamant.
22 mars – 3 avril 1918: - Transport par camions vers Salency ; relève de l'armée britannique. - Engagée dans la 2e Bataille de Picardie : défense du canal Crozat, puis combat en retraite et défense des passages de l'Oise, vers Varesnes et Pontoise.
Affectation organique : 1er Corps de Cavalerie de janvier 1918 à novembre 1918
IIIe Armée: * 23 – 25 mars 1918 * 4 avril – 15 juin 1918
VIe Armée: * 22 mars 1918 * 26 mars – 3 avril 1918 (du 25 mars au 2 avril 1918, la 1re DCP fait partie du groupement Grégoire averla 1re DI, le 5e CA, et le 35e CA)
- http://fr.wikipedia.org/wiki/1re_divisi ... d_(France)
1re DCaP
14 – 22 mars 1918: Mouvement vers Chamant.
22 mars – 3 avril 1918: - Transport par camions vers Salency ; relève de l'armée britannique. - Engagée dans la 2e Bataille de Picardie : défense du canal Crozat, puis combat en retraite et défense des passages de l'Oise, vers Varesnes et Pontoise.
Bon! voilà une base de travail qui je l'espère vous sera fort utile. En espérant avoir fait avancer la question. Et s'il s'agissait d'un autre Rouez?
Si vous avez d'autres informations à me demander sur l'historique du 9e Cuirassiers, je vous répondrai volontiers.
Cordialement
Geneviève