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Re: L'Aisne : Bilan statistique de la guerre
Publié : sam. mars 28, 2009 3:00 pm
par pouldhu
Bonjour, juste pour donner une idée de ce qu'a subit le département de l'Aisne :
Destruction :
sur 841 communes, 139 ont été rasées (1 sur 6) et 461 endommagées à plus de 50%.
84% des ensembles industriels sont détruits dont les 51 sucreries.
816 ponts et ouvrages d'art détruits.
60% du réseau routier à reconstruire.
Les voies ferroviaires sont en grande partie neutralisées.
Vestiges des champs de bataille :
39 millions de m² de barbelés.
44 millions de m² de tranchées à combler.
300 000 ha de terre labourables à remettre en état.
en avril 1919, 19000 hectares sont classés en zone rouge.
Population :
L'Aisne en 1914 : 530 226 habitants. en 1918 : 196 800 habitants, 63% de la population déplacée.
source : La Lettre du Chemin des Dames, printemps 2009.
Cordialement,
Gilles.
Re: L'Aisne : Bilan statistique de la guerre
Publié : dim. mars 29, 2009 2:10 pm
par pampagnin
Bonjour,
Je serais curieux de savoir qui transformait les hectares de tranchées en aires cultivables et comment ( d'où venait le remblai et comment était déminé le terrain )
Cordialement
EP
Re: L'Aisne : Bilan statistique de la guerre
Publié : jeu. avr. 16, 2009 6:18 pm
par henri astoul
Bonjour.
Lire "Le paysan des poilus" de Jean Luc Pamart, vous vous ferez une idée du respect pour les morts.
Henri
Re: L'Aisne : Bilan statistique de la guerre
Publié : ven. avr. 17, 2009 1:07 pm
par Sadjyk
Bonjour,
Pour ce qui est de la remise en état de ces sols, ce sont généralement des entreprises locales voire des spéculateurs venus de beaucoup plus loin qui se chargent de ces opérations. Roland Dorgelès décrit parfaitement toutes les tractations qui entourent la reconstruction de la commune de Crécy, à proximité du Chemin des Dames, dans son ouvrage Le Réveil des Morts paru en 1923.
Pour ce qui est des travaux proprement dits, ce sont généralement les habitants des communes eux-mêmes qui se chargeaient du comblement des sols, soit de manière individuelle, soit sous la forme de coopératives. Pour l'essentiel ces travaux sont déjà bien avancés à la fin des années 1920. L'ouvrage d'Edmond Michel, Les Dommages de Guerre de la France et leur Réparation, paru en 1932 donne un bon aperçu de ces derniers. Pour ce qui est des zones classée Monument Historique, les choses sont toutefois bien plus longues à être mises en œuvre.
Pour ma part, je suis en train de travailler actuellement à la remise en état du champ de bataille du Linge au lendemain de la PGM. Je n'ai trouvé aucune trace d'achat ou d'apport extérieur de remblai mais les conventions formulées lors de l'adjudication des marchés demandent un nivellement du terrain sur une profondeur de cinquante centimètres. Il est fort probable que la partie enlevée ait été réutilisée lors du comblement des abris et des tranchées. En ce qui concerne le désobusage, ce dernier s'effectue au fil des trouvailles par une équipe de démineurs logeant sur place. Aucune action d'ensemble n'est menée et les accidents sont fréquents. Un touriste fréquentant le site en 1922 nous raconte par exemple avoir la possibilité de tirer à la mitrailleuse et de lancer des grenades en ces lieux, ce qui nous donne un apperçu de la rigeur avec laquelle le matériel de guerre a été enlevé au lendemain du conflit.
Cordialement
Florian