Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et à tous,
Il me semble que les participants de ce forum n’ont pas une très haute idée des Historiques de régiment. Et à raison me semble-t-il. Rédigés dans la précipitation au lendemain de la guerre, par des soldats qui n’avaient pas vraiment connu le destin du régiment en question, selon des paramètres imposés par une instruction ministérielle contraignante, etc.
Il se trouve pourtant que l’Historique du 265e RI que j’ai particulièrement fréquenté, est un
travail de haute tenue littéraire. Il se démarquerait, dès lors, de la masse des autres historiques.
D’abord, le nom de son auteur figure sur la couverture : Commandant du Plessis ( qui a appartenu au 265e durant toute la guerre). C’est rare. La plupart sont anonymes. J’ai consulté rapidement les fiches des historiques qui sont à La BIDC de Nanterre et je n’ai trouvé, sur les 168 qui y figurent, qu’un seul avec le nom de son auteur ( Historique de 94 e RI par Marcel Rémy, capitaine adjudant-major).
Ensuite l’Historique du 265e porte un titre particulier : « Le régiment Rose « et en sous-titre « Histoire du 265e d’infanterie,1914-1918 ». Tous les autres titres dont j’ai eu connaissance portent un titre purement indicatif : » Historique du Xe Régiment d’infanterie ».
Incidemment, ce titre spécifique en a intrigué beaucoup : Rose est le nom du lieutenant-colonel qui fut à la tête du 265e de juin 1915 à février 1918 . Il a même prêté à équivoque quand on écrivait « rose » avec une minuscule….
En outre, cet historique fait 223 pages, longueur inusitée pour ce type de travail. Ceux dont j’ai pu avoir connaissance ont le plus souvent moins de 100 pages, le plus souvent entre 30 et 60 pages. Il en est même un , celui du 9e R, qui fait 9 pages !
Enfin, l’historique du 265e m’apparaît ( je ne suis pas critique littéraire) être une véritable œuvre littéraire ( malgré les contraintes du genre)
Il est vrai que « Le régiment Rose » fut écrit par Joachim du Plessis de Grenédan, docteur en droit, avocat, professeur à l’université catholique d’Angers, et qui avait déjà publié avant la guerre quelques ouvrages de valeur. ( j’ai réussi, de peine et de misère, à rédiger une notice biographique de ce personnage remarquable ; si cela intéresse quelqu’un , je la mettrai sur ce forum)
MA QUESTION : quelle est votre expérience de la fréquentation des historiques que vous avez pu utiliser . Se rapprochent-ils du travail « vite fait » et sans grand intérêt. Ou du type de celui du 265e RI?
D’avance merci pour vos réponses.
Bien cordialement.
Gérard Laurence

Bonsoir à tous,


J'ai une expérience très limitée dans ce domaine. J'ai en cependant l'occasion de faire circuler parmi les membres du forum mon exemplaire de l'historique du 130 ème RI, qui est très bien fait, complet avec liste des tués, blessés et disparus et avec des photos.


Amicalement,

Alain MC

Bonsoir à tous,
L'historique du 57ème R.I. fait 83 pages y compris 28 pages liste des morts c'est déjà ça bien que très incomplète sans parler des erreurs d'orthographe des noms. Imprimerie Norbertine à Rochefort, 1921, auteur inconnu mais je flaire le commandant Couraud, un des rédacteurs du JMO et auteur d'un bouquin sur le régiment en 1925.
Bien entendu le 57 est bien "le terrible que rien n'arrête", laissez-moi rire, et ce genre de littérature est bien dépassé aujourd'hui. Mais je ne renie pas mes amours passées et il fut un temps où j'étais bien content de posséder cet ouvrage faute de mieux comme aujourd'hui. Petite parenthèse, il est recouvert d'une couverture bleu passé qui part en lambeaux, comme les cahiers d'écoliers "d'avant" avec une étiquette portant le titre, écrite de la main de mon grand-père. Dans mes souvenirs de petite enfance, je le revois debout, les mains appuyées sur la table de la cuisine, penché sur les listes, peut-être pour retrouver un nom, des noms, c'est même certain. Aujourd'hui je pourrais lui en citer bien d'autres mais trop tard.
Alors 223 pages de haute tenue littéraire pour le 265, une rareté certainement, c'est effectivement à signaler.
Cordialement,
Bernard

Bonsoir à tous,
Ayant eu entre mes mains (quelle chance, hein !) de très nombreux historiques que j'ai pu lire avec plus ou moins d'intêret, je confirme que celui du 265ème RI est particulièrement rèussi. Pour autant, ce n'est pas le seul. certains, bien que ne comprenant que quelques pages, ont tout du travail littéraire, d'autres, de plus de 100 pages (voire plus de 200) sont de véritables chefs d'oeuvre. Je pense à celui du 290ème RI, du 421ème RI ou du 418ème RI.
Certains historiques ont été écrits après l'historique officiel et recèlent de précieux documents. il sont, en plus, très bien rédigés
Bernard, tu ne connais pas "Le 57ème RI pendant la Grande Guerre" du commandant COURAUD et du Médecin-Major de 1ère classe FERRON ?
Il a été édité en 1925, conjointement à Bordeaux par l'amicale des anciens du 57ème RI et par notre ami, Henri-charles Lavauzelle à Paris
307 pages de pur bonheur !
Amicalement
Renaud

Bonsoir,

Il est vrai que les Historiques d'unités imprimés sont d'inégale valeur, la qualité historique varie du très bon au franchement médiocre.
En fait, ce sont l'intérêt et les motivations des chefs de corps de 1919 qui expliquent généralement la qualité du travail, en effet, certains ont confié le travail de rédaction à des "désignés d'office" qui l'ont bâclé!D'autres ont mis en valeur leur action personnelle, bref, il n'y a aucune unité dans ces travaux.
Je connais bien les historiques de l'artillerie, il y en a de très bons, on y trouve alors une bonne synthèse des JMO et un effort d'explication de la très complexe organisation de l'artillerie pendant la guerre.Ainsi, l'historique du 6ème Groupe d'Artillerie à Pied d'Afrique, unité très compliquée (sert d'abord l'artillerie de côte d'Algérie puis transférée en France forme des batteries d'artillerie lourde et devient l'unité pionnière de l'Artillerie Lourde sur Voie ferrée), a été confié à un officier de réserve, professeur d'histoire au lycée d'Alger.L'historique est dans ce cas aussi complet que possible car l'ancien Chef de corps de cette unité, le Colonel Lebel, a veillé personnellement à fournir toute la "matière" voulue au rédacteur, car il était resté très attaché à cette unité qu'il commanda de 1914 à 1916.Le résultat s'en ressent.
Les historiques "bâclés" sont par contre presqu'illisibles, ils mélangent les organisations, voire même les appellations des unités, ils négligent les unités mobilisées ou formées pendant la guerre et il faut vraiment de la bonne volonté et une bonne connaissance de l'artillerie pour en tirer quelque chose de positif.
Il ne faut toutefois pas négliger ces historiques, en effet, tous les chercheurs peuvent constater qu'il manque près de la moitié ,et peut être même plus, des JMO d'artillerie qui devraient être beaucoup plus nombreux, chaque régiment, groupe et batterie étant tenu d'en tenir un.
A la lecture de certains historiques imprimés, on constate que leur rédaction s'est appuyée sur des JMO cités en préambule qui existaient donc en 1919 mais qui ne figurent pas dans les inventaires du SHD pour des raisons diverses.Dans ces cas, assez nombreux, les historiques imprimés constituent alors les seuls documents facilement accessibles au chercheur.
Dans un autre domaine, il y a peu d'historique de grande unité, un au moins est de bonne qualité, celui de la 164ème Division, dite du "Dragon".
Cordialement, Guy.

Re à tous,
Renaud, j'évoquais "Couraud auteur d'un bouquin", il s'agit bien entendu de celui que tu cites. On y retrouve d'ailleurs des paragraphes entiers directement tirés du JMO puisqu'il en fut l'un des deux ou trois rédacteurs durant toute la guerre. Ce livre fut une mine d'or pour moi bien entendu quand je l'ai eu dans les mains en 1981 et à suivre...

Bernard

Bonsoir,

Celui du 74e est classer soigneusement parmi les "torchés" : survol succinct du parcours de guerre, évidemment omission de certains épisodes, bourré de coquille, noms erronés, pas de liste de pertes, rien. Le minimum syndical, et sans relecture.

Un de mes exemplaires est annoté, au fil des pages, par un ancien du 74e. Je vous laisse lire les quelques lignes qu'il a laissées en page de garde.



Bonne nuit.

Stéphan