Forum PAGES 14-18

Bonjour,

Pola, quatre-mâts barque en acier construit en 1916 par Blohm & Vos à Hambourg.
3116 tjb, 2808 tjn, 322.5 x 47.2 x 26.5 feet.

Achevé en 1919.Saisi par les Alliés et attribué à la France.
9 octobre 1920, quitte Hambourg à la remorque de deux remorqueurs français pour Dunkerque.
Initialement destiné à la Société des voiliers dunkerquois avec le capitaine Saget désigné comme commandant.
Septembre 1923, arrive à Saint-Nazaire venant de Dunkerque à la remorque.
Désarmé dans le canal de La Martinière.
1924, acquis par "Les navires écoles français" , 36, rue de Naples, Paris 8 ème, filiale de la Société les armateurs français, pour un franc par an.
Transformé en navire-école à Nantes, devient Richelieu, permis de navigation le 12 septembre 1924, n° 526, premier rôle le 13 septembre, francisé le 3 octobre 1924, n° 56 128.
20 novembre 1924, capitaine Charles Populaire, (né le 7/7/1881 à Saint Servan, inscrit à Saint Malo n° 678), départ pour Port Lincoln, avec 50 personnes à bord dont 14 cadets (sur 24 possibles), à la remorque de l'Iroise, larguée au large.
17 février 1925, arrivée en Australie en 89 jours. Après 49 jours de charge, départ d'Adélaïde le 31 mars 1925. A un pointage à 120 milles à l'ouest de Land's End, en 102 jours de mer, premier des huit voiliers partis en même temps que lui. Déchargement à Liverpool. Retour à Brest à la voile avec l'épouse du capitaine à bord.
Arrivée à Brest le 16 août 1925, désarmé à Landévennec le 29 août. Richelieu en ressort en octobre 1926, capitaine Cornec, et quitte Brest à la remorque de l'Iroise qui le largue à 120 milles le 5 novembre 1926. Il arrive à Baltimore le 16 décembre 1926. Il y charge du brai (3000 t) qui prend feu le 4 janvier 1927, lors d'un court-circuit sur une arrimeuse électrique en cale. Le navire est détruit par le feu et coule. 3 dockers sont tués et 30 blessés, sans victimes parmi l'équipage. L'équipage sera rapatrié en février 1927, après le procès, gagné par l'armateur. L'épave a été vendue à la démolition pour $ 3000 en 1933.

N.B. Sur le capitaine Populaire, voir aussi le sujet "Sully, trois-mâts barque".

Source : Louis Lacroix, Les derniers pilotins de la voile, les voiliers-écoles du milieu du XIX ème siècle à nos jours, Imprimerie S. Pacteau, 1952.
Rohrbach, Piening, Schmidt, F.L. a century and a quarter of reederei F. Laeisz, Colton, 1957.
Louis Lacroix, Les Tragédies de la mer aux derniers jours de la voile, L. Durance, 1958.
Harold A. Underhill, Sail training and cadet ships, Brown, Son & Ferguson, 1973.
Alan Villiers & Henri Picard, The bounty ship of France, PSL, 1972.
Jürgen Meyer, Hamburg Segelschiffe 1795-1945, Verlag Egon Heinemann, 1971.
L'Illustration 8 novembre 1924, 29 août 1925, 20 novembre 1926, 22 janvier 1927.
La Dépêche de Brest du 12 octobre 1926, recherche d'équipage.
La Dépêche de Brest du mercredi 24 novembre 1926 : Tribunal maritime, un marin de commerce avait déserté le quatre-mâts Richelieu.
La Dépêche de Brest du 6 janvier 1927, coulé suite à l'incendie.
De nombreuses photos ont été prises à bord du voyage d'Australie par le médecin de 2ème classe Armel Degoul (qui a reçu un TOS, Ouest Eclair du 17 septembre 1925) et qui était encore à bord lors de la traversée de l'Atlantique (cf Brigitte et Yvonnick Le Coat, Cap Horn, une vie, un mythe, Pascal Galodé, 2008 ; où Jean Randier, Phares carrés, Gallimard, 1992).

Cordialement.

Bonjour à tous,

Quelques unes des nombreuses images existant de ce voilier allemand donné en compensation de dommage de guerre à la France, sous le nom de RICHELIEU :















Cdlt

Le Richelieu quatre mats école en 1925 à Landevennec

Bonjour,

Richelieu ayant très peu navigué, un tour du monde en 1924-1925 avec chargement de blé en Australie, une traversée de l'Atlantique nord en fin 1926, les photos ne sont pas si nombreuses que cela.

Ainsi, les trois photos sous voiles présentées par Olivier12, sont prises au même moment, comme les salissures de la coque le montre. Le navire est haut sur l'eau, sur ballast, et il est photographié à son arrivée en Australie, en début février 1925.

Il en est de même des trois photos sous remorque, le navire bien enfoncé par son chargement de blé, à l'arrivée à Liverpool, en août 1925. Les deux remorqueurs, d'Alexandra Towing Co, sont les Brocklebank et Wapping, basés à Liverpool.

Une autre photo, prise lors du désarmement à Landévennec, de août 1925 à octobre 1926, vient de paraître dans le numéro 304 du chasse-marée de mai-juin 2019. Sur ce cliché, le navire n'est pas partiellement masqué par des arbres. (question 2265 de Jean-Pierre Gilles, originaire de Landévennec, qui a reçu cette carte postale envoyée par sa mère le 14 septembre 1928). La réponse de confirmation est parue dans le n° suivant du chasse-marée, petit-fils de Paul Maguerez qui a été lieutenant à bord pour le voyage aux Etats-Unis, puis second, après la blessure du titulaire.

Source : opus cités dans le message précédent.
Tim Nicholson, Take the strain, Alexandra Towing, 1990.
chasse-marée, dans le texte.
Patrick Ahern, French sailing ships at Australian ports, Ahern, 2010.

Cordialement.

Bonjour à tous,

Voici une autre image de RICHELIEU



Il existe plusieurs autres photos prises lors de l'arrivée du navire en Australie, mais les différences sont minimes par rapport aux trois premières figurant sur le forum.
D'autre part, voici un navire chaviré dans un port et dont le nom serait RICHELIEU. Elle est extraite du site UK.photoship, malheureusement disparu du web aujourd'hui, et qui comportait près de 268 000 photos de navires. Mais , hors mis le nom du navire, aucune précision n'est donnée sur cette épave et sur le port où le cliché a été pris. Je ne peux donc affirmer qu'il s'agisse du 4-mâts et du port de Baltimore. Avis aux spécialistes...?



Cdlt

Bonjour,

Le navire présenté par Olivier 12, chaviré dans un port, est bien porteur du nom de Richelieu, mais il s'agit d'un frégate cuirassée (1876, 8700 tonnes).
Ce Richelieu a été victime d'un incendie accidentel à Toulon, puis a chaviré le 29 décembre 1880. Renfloué. Condamné en 1900. Coule en remorque pour la démolition dans le golfe de Gascogne à destination de la Hollande, en février 1910.

Quant au Richelieu, ex Pola, il était amarré le long d'un wharf et il a chaviré vers l'extérieur, sous le poids de l'eau déversée par les pompiers et par les tôles rougies et disjointes par le feu. Il a été relevé après quinze jours de travaux et jugé irrécupérable. Deux photos sont parus dans l'Illustration du 22 janvier 1927, de l'arrière, déjà gité sur tribord à l'opposé du wharf, et les deux mâts arrière sur une coque enfoncée et gîte.

Source : Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, tome II, 1870-2006, Rezotel Maury 2005.
L'Illustration n° 4377 du 22 janvier 1927. Raymond Lestonnat, L'incendie du Richelieu.

Cordialement.

Bonjour à tous,

Et merci à Memgam pour ce renseignement.

Cette épave est donc celle de cette frégate cuirassée de 1876



devenue par la suite simple cuirassé d'escadre à fort central



Donc rien à voir avec le 4-mâts.

Cdlt

Bonjour,

Outre Albert Sébille, d'autres peintres ont représentés le quatre-mâts Richelieu.

- François Janou, en face de la page 104, de l'ouvrage de Louis Lacroix, Les voiliers-écoles.

- Paul Lengellé (1908-1993), cf chasse-marée n° 197 et 204.

Cordialement.

Bonjour,

On trouve une photo de Richelieu à Port Lincoln, Australie, lors du chargement au wharf, tribord à quai, prise depuis le large (1), et une photo de détail du chargement à l'arrière avec un transporteur de sacs (2).

1) Raymond Lestonnat, Le tour du monde du quatre-mâts Richelieu, L'Illustration n°4304, du 29 août 1925, page 204.

2) Jean Randier, Phares carrés, Gallimard, 1992, page 125.

Cordialement.

Bonjour à tous,