Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et tous,
Dans un document manuscrit daté du 21 octobre 1918 qui m'est parvenu (proposition pour un sergent au grade d'adjudant), le sous-lieutenent, auteur de la lettre au général BULLEUX (ID 61) justifie ainsi sa demande "[...]la section ayant reçu l'ordre de se mettre à la disposition du bataillon de 1ière ligne et les hommes n'ayant aucune arme; pour parer à toute éventualité (désertion,défense en cas d'attaque, etc) il semble que l'encadrement doit etre renforcé."
Nous somme alors en cette fin octobre 1918 dans la bataille de Champagne et d'Argonne. L'unité dont il est question ici est le 265e ( 61DI, 11e CA,, IVe armée GOURAUD). La 61 DI a, entre le 29 septembre et le 10 octobre 1918 (soit un peu plus de 2 semaines avant cette lettre), participé à de couteuses attaques sur la Py et l'Arnes. Durant ces journées, 1022 hommes ont été mis hors de combat, soit la moitié de l'effectif du régiment. La poursuite de l'ennemi n'en continue pas moins,lente et pénible toutefois, avec pour objectif Mézières.
2 questions :
1) Y avait-il , à ce moment-là, un tel problème d'approvisionnement en matériel que des soldats puissent etre envoyés en première ligne "SANS ARMES" ? Comment l'expliquer ?
2) Comment un régiment pouvait-il continuer à combattre avec la moitié de ses effectifs (aucune arrivée de renfort n'est signalée dans le JMO jusqu'au 11 novembre)?
D'avance merci aux érudits de ce forum qui sauront me répondre.
G.L.
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Bonjour Gérard,
1) Y avait-il , à ce moment-là, un tel problème d'approvisionnement en matériel que des soldats puissent etre envoyés en première ligne "SANS ARMES" ? Comment l'expliquer ? Ca certainement pas ! Ni pénurie, ni soldats à l'attaque sans armes enfin réfléchissons... Je ne m'explique pas ce terme "sans armes" sinon armes "spéciales" pour le type du combat en question (FM etc...) Ou alors une section de sapeurs, armés de pelles et pioches ? Vraiment je vois pas.
2) Comment un régiment pouvait-il continuer à combattre avec la moitié de ses effectifs (aucune arrivée de renfort n'est signalée dans le JMO jusqu'au 11 novembre)? Ca, c'est arrivé à d'autres dont le 57ème R.I., faudrait que je fouille. Je suppose qu'on attribuait dans ces cas une largeur de front d'attaque plus réduite que celle des voisins.
le sous-lieutenent, auteur de la lettre au général BULLEUX (ID 61). Je ne doute pas du document mais un sous-lieutenant s'adressant directement à un général de division, ça, faut pas le faire dans l'armée. La voie hiérarchique, toujours, à la limite, avec l'aval de son capitaine il pouvait s'adresser au cdt du régiment mais plus haut ça craint. Enfin je crois...
Cordialement,
Bernard

Merci Bernard pour ta réponse,
Moi non plus je ne m'expliquais pas ce "sans armes" , c'est pourquoi j'ai posé la question. Mais c'est bien assurément ce qui est écrit. Et il s'agit bien de la section d'une compagnie d'infanterie.
Pour la voie hiérarchique, tu as tout à fait raison : j'ai voulu faire court . Effectivement, la demande du sous-lieutenant a d'abord été adressée au chef de bataillon Beauchemin qui commandait (temporairement j'imagine ) le 219e RI .
Mais j'aurais aussi pu faire l'erreur...je n'ai pas eu le bonheur (??!!) de faire mon service et ai été envoyé comme surplus militaire à l'étranger. Un gros handicap quand on s'intéresse à l'Histoire militaire!
Encore une fois merci.
Gérard.