Forum PAGES 14-18

Bonsoir
Dans le JMO de la 2e DIC, au bilan des pertes, je trouve cette précision: "1 sergent et un soldat européens tués, et un caporal indigène blessé, par un sénégalais pris de fureur"; le JMO de l'Infanterie divisionnaire donne le même information avec pour variante "pris de folie".
Sans goût pour "le fait divers", ni pour faire une statistique morbide, j'aimerais savoir si vous avez rencontré mentions semblables dans d'autres JMO; uniquement pour avoir une idée de la fréquence de cette indication d'un fait qui n'a très probablement pas été unique.
Merci.
Bien à vous,
Achache.

Bonsoir,

J'ai eu un témoignage oral de ce genre mais je ne veux pas le mettre en ligne, par respect pour les vaillants soldats indigènes.

Cordialement.

Xavier

Bonsoir à tous,

Dans le livre de Louis MAUFRAIS" J'étais médécin dans les tranchées " page 92 :

" Un sous-officier qui a été pris dans l'éclatement d'un 210 est projeté en l'air. Il est retombé à moitié nu. Il est fou furieux. Il menace de nous tuer tous "...

Une piqûre de calmants traitera cet homme qui été attaché avant de passer à l'acte. Je pense que si nous cherchons tous, nous en trouveront assez pour faire un livre ....

Amicalement,

Alain MC

Bonjour à tous,
Sans donner dans le "patho", ce type de comportement est hélas d'une grande banalité. Pour les initiés, veuillez consulter le TTA 105 "Vie en campagne".
Ce type d'évènement doit se traiter avec "intelligence", comprendre "savoir oublier" sans tenir rigueur. En général, sauf traumatisme grave, l'individu se ressaisit et tout rentre dans l'ordre. Il est évident que le nombre de paramètres à prendre en compte pour ce type de comportement peut soulever un grand nombre de commentaires. Pour en avoir connu de semblables (certes beaucoup moins grave, grâce au ciel !!), c'est gérable.
Enfin, règle absolue, nul n'est à l'abri de ce type d'incident que les jeunes imagent assez bien dans le terme "péter les plombs".
Cordialement,
Louis.

Bonjour
Sans avoir subi les "ravages" de la guerre,difficile de réellement comprendre ce qui a pu arriver à ces hommes.
D'autant qu'à l'époque,la médecine,notamment psychiatrique,balbutiait.
On voit,encore aujourd'hui,les "errements" des soldats,notamment Américains,rentrant d'Irak,malgrès leur préparation militaire,plus poussée qu'un piou-piou de cette époque.

Bonjour à tous,
Pour répondre à ddumont, connaissez vous ce proverbe arabe qui dit "Encerclée, une souris est plus dangereuse qu'un lion"...
Et juste pour sourire un peu, la prochaine fois que vous êtes (bien) en colère, allez fendre quelques bonnes grosses bûches. Vous verrez, ça calme bien ! Je vous assure qu'ensuite vous regarderez d'un autre oeil les joggeurs....(pitié ! pas la tête !!).

Quant aux traumatismes post-combat, il y a bien longtemps qu'ils sont connus. Tsahal a rendu publique depuis bien longtemps ses études sur les conséquences du stress au combat. Déjà, pendant le 1er Empire, sans mettre un nom sur ce qu'on ignorait, on connaissait parfaitement ces modification brutales et inexpliquées qu'on désignait alors sous le terme générique de "panique", voire "démence".
Anecdote hors sujet pour éclairer les pressions psychologiques que subissent les combattants.
Vous avez vu bien souvent à la TV des combats de rue. Les combattants tirent sans même prendre la peine de viser. Pendant la seconde guerre mondiale, les américains ont constaté une disproportion anormale entre le nombre de cartouches consommées et les pertes ennemis. Une enquête a permis d'établir que les G.I ne visaient pas, car ils n'avaient pas intégré l'idée de tirer sur un autre homme. Les méthodes d'instruction de tir ont été modifiées. Ainsi sont nées les cibles à forme humaine. Le ratio cartouche tirée/perte ennemie est devenu beaucoup plus acceptable, les combattants ayant admis l'idée de tirer pour tuer. Vous savez désormais quel crédit accorder à celui qui tire en tenant son arme au dessus sa tête, de son état psychologique et de son niveau d'entraînement.

Enfin, retournez dans la tranchée, et pour un laps de temps que vous ne maîtrisez pas allant de quelques jours à plusieurs semaines, privez-vous de corvée de bûche, de jogging, de nourriture, de sommeil, mettez votre vie en danger sans espoir de survivre, foulez au pied toutes vos convictions les plus intimes et pendant vos temps libres, enterrez vos amis.
De retour chez vous, ne parlez pas à votre entourage qui de toute façon ne vous comprendra pas, rapprochez vous de ceux qui ont connu la même chose que vous, et buvez de l'alcool pour arroser cela, faute de trouver des neuroleptiques.
Je vous assure que vous allez commencer à comprendre ces hommes.
Cordialement,
Louis.

Bonjour
Sujet toujours d'actualité. Lorsque que j'étais au KOSOVO un caporal tireur de précision à tiré 3 balles de FRF2 dans le dos de son chef de section.
Cordialement

Bonjour à toutes et à tous,
Je reviens sur ce qu'a écrit entre autres, mon ami Louis (le bègue) à propos des GI's: "ils n'avaient pas intégré l'idée de tirer sur un autre homme."
Responsable d'un stage de tireurs d'élite, début des années 1960, dans la doc. qui m'avait été remise se trouvait un livre intitulé " Tirer pour survivre". Ecrit en caractères d'imprimerie sur un bandeau et ce bandeau collé sur la couverture, servait manifestement à camoufler un autre titre.
Je décollais précautionneusement le bandeau et pus lire le véritable titre: "Tuer pour vivre"!!!! Livre canadien de langue anglaise, traduit en français...
Sans commentaires...
Cordialement.
Jean RIOTTE.