Bonsoir à tous,
■ Historique partiel.
— Fin Janvier 1922 : Venant de Salonique (Grèce), débarque à Marseille un premier convoi de 500 cercueils de soldats morts sur le front d’Orient, dont les corps avaient été à titre principal exhumés du cimetière de Zeitenlick, près de Salonique (Le Temps, n° 22.100, Lundi 6 févr. 1922, p. 3).
Ces cercueils furent déposés dans des hangars de la Compagnie des docks, sis rue de Chanténac (IIe Arr.), à l’intérieur desquels un hommage solennel fut rendu, le 4 février 1922, à la mémoire de ces hommes et plus généralement à l’Armée d’Orient. La cérémonie fut présidée par le général Paul Prosper HENRYS, ancien commandant de l’Armée française d’Orient (A.F.O.), qui représentait le Ministre de la Guerre, André MAGINOT. A son issue, un cortège funèbre conduisit au cimetière Saint-Pierre les cercueils de 14 soldats originaires de la ville (Ibid.).
— 6 mars 1922 : Venant de Salonique, débarque à Marseille un deuxième convoi de 1.059 cercueils de soldats morts sur le front d’Orient, également exhumés du cimetière de Zeitenlick (L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 7.429, 7 mars 1922, p. 1).
— Vers le 21 juin 1922 : Alors qu’il allait de Bizerte (Tunisie) à Beyrouth (Liban), chargé de camions et ayant à son bord 800 soldats français, s’échoue près de la côte de Pozzallo (Sicile, Italie). Parvient néanmoins à se dégager au bout d’un vingtaine d’heures et à poursuivre sa traversée (Le Temps, n° 22.237, Vendredi 23 juin 1922, p. 1 ~ Le Temps, n° 22.239, Dimanche 25 juin 1922, p. 3). Alors commandé par le capitaine ... RAULT.
Depuis Beyrouth, se rend à Salonique afin de rapatrier les cercueils de 49 marins victimes du « guet-apens d’Athènes » (Attentat commis le 1er décembre 1916 au Zappéion : 54 marins français et 7 marins anglais tués) et d’y prendre un troisième convoi de 800 cercueils de soldats morts sur le front d’Orient ( Le Gaulois, n° 16.354, Vendredi 14 juillet 1922, p. 2).
— 3 juillet 1922 : Appareille de Salonique à destination de Marseille.
Au nombre des corps de marins ainsi rapatriés, se trouvaient ceux :
• du lieutenant de vaisseau Antoine Emmanuel César THIBAUDIER, réinhumé à Saint-Marcellin (Isère) ;
• du lieutenant de vaisseau ... DAVE, réinhumé à Rouen (Seine-Maritime) ;
• de l’enseigne de vaisseau Henry Frédéric BONNY, réinhumé à Toulon (Var) ;
• de l’enseigne de vaisseau Louis Joseph André BOUYGUES, réinhumé à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime).
• de l’enseigne de vaisseau Georges Fernand Eugène QUIQUANDON, réinhumé à Toulon ;
• de l’enseigne de vaisseau Louis Virgile VADON, réinhumé à Marseille (Bouches-du-Rhône).
— 13 juillet 1922 : Arrive à Marseille à 4 heures, avec un retard de plus de 6 heures en raison de l’état de la mer (Le Temps, n° 22.258, Vendredi 14 juillet 1922, p. 3 ~ Le Gaulois, n° 16.354, Vendredi 14 juillet 1922, p. 2). Y débarque le troisième convoi de cercueils qui furent déposés au hangar 4.
Les 49 cercueils de marins furent alors embarqués le 16 juillet sur le croiseur léger Metz, ex-croiseur S.M.S. Koenigsberg allemand, qui les transféra le même jour à Toulon, escorté par les torpilleurs d’escadre Casque et Commandant-Bory, dont les pavillons avaient été mis en berne pour la circonstance. A Toulon, ils furent débarqués sur deux mahonnes qui furent remorquées à la darse de l’Horloge. Sur le quai, les honneurs furent rendus par une compagnie de fusiliers marins, en présence du vice-amiral Louis Ernest SAGOT-DUVAUROUX, préfet du 5e Arrondissement maritime, du vice-amiral Henri SALAÜN, commandant en chef l’Escadre de la Méditerranée, du contre-amiral Charles Furcy Abel SOULEZ, major général, accompagnés de leurs officiers d’ordonnance, ainsi que de nombreux officiers et de deux aumôniers de la marine (Le Temps, n° 22.260, Lundi 17 juillet 1922, p. 2).
Le 17 juillet 1922 à l’arsenal, à l'intérieur duquel avait été dressée une chapelle ardente, furent rendus, en présence de leurs familles, les derniers honneurs à ces victimes du Zappéion. Le gouvernement était représenté à ces funérailles officielles par Flaminius RAIBERTI, ministre de la Marine (Le Temps, n° 22.262, Mercredi 19 juillet 1922, p. 4).
— 10 novembre 1923 : Arrivant de Gênes, est abordé à Marseille, près de la passe de la Madrague, par le cargo espagnol Cabo-Nao, de la Compagnie Ybarra, capitaine DEARSAGUA. Alors commandé par le capitaine Gaston BOISSON, capitaine de la marine marchande, inscrit à Paimpol, n° 699.
[Tribunal de commerce de Marseille, 16 juillet 1924, Capitaine Boisson et Compagnie de transports maritimes et fluviaux c/ Capitaine Dearsagua et Compagnie Ybarra : Journal de jurisprudence commerciale et maritime (Marseille), 1926, I., p. 67 et s.]
— 19 août 1934 : Étant en partance pour Rouen dans le port de Marseille, explosion, vers 16 h. 00, d’une chaudière qui était sous pression, par suite de la rupture d’une porte de veille. Trois tués et trois blessés graves (Le Temps, n° 26.651, Lundi 20 août 1934, p. 5). Alors affrété par la Compagnie des Messageries maritimes.
Les victimes
— VION Eugène Auguste, chef mécanicien, inscrit au quartier de Fécamp, n° 4.860.
— VUILLET Émile André, second mécanicien, inscrit au quartier du Havre, n° 18.804.
— VAILLANT Pierre, originaire de Groix (Morbihan).
Par décret du 8 février 1935 (J.O. 17 févr. 1935, p. 2.024), les deux officiers mécaniciens furent, à titre posthume, nommés au grade de chevalier dans l’Ordre du Mérite maritime dans les termes suivants : « Morts à leur poste, victimes du devoir, étant de service dans la machine lors de l’explosion d’une chaudière. »