Re: présentation (un landais à Nouméa)
Publié : dim. oct. 03, 2010 9:03 am
bonjour à tous,
je parcours depuis quelque temps déjà ce forum et me décide enfin à m'inscrire.
Lorsque j'étais enfant, les cérémonies du 11 novembre à Brocas-les forges dans les Landes revêtaient un caractère particulier. Avec mes camarades de classe et après les lectures commémoratives officielles, nous allions déposer quelques fleurs sur les tombes des soldats. J'avais pour consigne de fleurir particulièrement celle qui se trouvait au milieu du carré des neuf sépultures. Il s'agissait de celle de mon grand-oncle paternel, Clément Ducournau, tombé en 1916. j'étais parfois un peu attristé que les plus éloignées de notre groupe ne recoivent pas autant de bouquets, la timidité empêchant sans doute certains d'entre nous d'aller plus avant. Rien je crois ne me paraissait alors plus normal que de trouver là, la tombe de cet aïeul, même si les 46 noms qui s'égrenaient sur la plaque commémorative à l'intérieur de l'église étaient bien supérieurs en nombre à ceux qui étaient enterrés ici.
Mon grand père, Armand, avait lui aussi "fait la guerre", mais disparu alors que j'avais 9 ans je n'en ai jamais parlé avec lui. Il me reste seulement le souvenir d'une conversation où il m'expliquait malicieusement qu'il prenait bien soin de passer sous le tir des canons pour éviter d'être touché.
Quelques années plus tard, une série de photographies que je ne connaissais pas est sortie des archives familiales. On y voyait sur l'une mon grand père et sur l'autre son frère. Je regrette de ne pouvoir vous les faire partager pour le moment (je n'ai pas fait suivre les archives familiales en nouvelle calédonie).
La photographie de clément est assez poignante. IL est représenté en uniforme de soldat, un visage extrémement juvénile (classe 1915), son fusil plus grand que lui tenu au côté par une main de paysan qu'il était. Son regard ne fixe pas l'objectif mais semble perdu au loin. La tenture derrière lui cache mal sous un paysage de jardin, la terre battue du sol. Je ne sais pas quand cette photo a été prise, mais je suis enclin à penser qu'il a à ce moment déjà connu le feu.
Je n'avais d'autres renseignements jusqu'a ce que je découvre il y a quelques années le site mémoire des hommes. J'y ai appris sur sa fiche libellée au nom de Pierre (Clément était son nom d'usage), non seulement la date de son décès, mais aussi le lieu et les circonstances de sa mort. Incorporé au 59RI, il avait été "tué à l'ennemi", dans le secteur des marquises le 4/10/1916. Les ciconstances restaient assez floues pour moi jusqu'à ce que j'aie accés aux JMO en ligne qui alors m'apportaient des précisions sur cette funeste journée où rien ne fût à signaler, à part un temps couvert et pluvieux et une dizaine d'obus de 150 sur la ferme des marquises. ILs firent trois morts et sept blessés, une paille...
Il me semble que mon grand père s'engagea à la suite du décès de son frère. D'après mon père, étant de la classe 1918, il devança l'appel ce qui lui permit de choisir son arme, l'artillerie. Je n'ai pas poussé plus loin mes recherches de ce côté là, sans doute m'y intéresserais-je quand je rentrerai en France dans un an et demi.
Pardon d'avoir été un peu long et d'avoir été au delà d'une simple présentation. Il me semble que la plus grande partie de ce message aurait pu trouver sa place ailleurs, libre à vous de le déplacer si vous le souhaitez. J'aurais sans doute quelques questions à poser aux éminents membres du forum dans d'autres rubriques.
merci de m'accueillir parmi vous
bertrand
je parcours depuis quelque temps déjà ce forum et me décide enfin à m'inscrire.
Lorsque j'étais enfant, les cérémonies du 11 novembre à Brocas-les forges dans les Landes revêtaient un caractère particulier. Avec mes camarades de classe et après les lectures commémoratives officielles, nous allions déposer quelques fleurs sur les tombes des soldats. J'avais pour consigne de fleurir particulièrement celle qui se trouvait au milieu du carré des neuf sépultures. Il s'agissait de celle de mon grand-oncle paternel, Clément Ducournau, tombé en 1916. j'étais parfois un peu attristé que les plus éloignées de notre groupe ne recoivent pas autant de bouquets, la timidité empêchant sans doute certains d'entre nous d'aller plus avant. Rien je crois ne me paraissait alors plus normal que de trouver là, la tombe de cet aïeul, même si les 46 noms qui s'égrenaient sur la plaque commémorative à l'intérieur de l'église étaient bien supérieurs en nombre à ceux qui étaient enterrés ici.
Mon grand père, Armand, avait lui aussi "fait la guerre", mais disparu alors que j'avais 9 ans je n'en ai jamais parlé avec lui. Il me reste seulement le souvenir d'une conversation où il m'expliquait malicieusement qu'il prenait bien soin de passer sous le tir des canons pour éviter d'être touché.
Quelques années plus tard, une série de photographies que je ne connaissais pas est sortie des archives familiales. On y voyait sur l'une mon grand père et sur l'autre son frère. Je regrette de ne pouvoir vous les faire partager pour le moment (je n'ai pas fait suivre les archives familiales en nouvelle calédonie).
La photographie de clément est assez poignante. IL est représenté en uniforme de soldat, un visage extrémement juvénile (classe 1915), son fusil plus grand que lui tenu au côté par une main de paysan qu'il était. Son regard ne fixe pas l'objectif mais semble perdu au loin. La tenture derrière lui cache mal sous un paysage de jardin, la terre battue du sol. Je ne sais pas quand cette photo a été prise, mais je suis enclin à penser qu'il a à ce moment déjà connu le feu.
Je n'avais d'autres renseignements jusqu'a ce que je découvre il y a quelques années le site mémoire des hommes. J'y ai appris sur sa fiche libellée au nom de Pierre (Clément était son nom d'usage), non seulement la date de son décès, mais aussi le lieu et les circonstances de sa mort. Incorporé au 59RI, il avait été "tué à l'ennemi", dans le secteur des marquises le 4/10/1916. Les ciconstances restaient assez floues pour moi jusqu'à ce que j'aie accés aux JMO en ligne qui alors m'apportaient des précisions sur cette funeste journée où rien ne fût à signaler, à part un temps couvert et pluvieux et une dizaine d'obus de 150 sur la ferme des marquises. ILs firent trois morts et sept blessés, une paille...
Il me semble que mon grand père s'engagea à la suite du décès de son frère. D'après mon père, étant de la classe 1918, il devança l'appel ce qui lui permit de choisir son arme, l'artillerie. Je n'ai pas poussé plus loin mes recherches de ce côté là, sans doute m'y intéresserais-je quand je rentrerai en France dans un an et demi.
Pardon d'avoir été un peu long et d'avoir été au delà d'une simple présentation. Il me semble que la plus grande partie de ce message aurait pu trouver sa place ailleurs, libre à vous de le déplacer si vous le souhaitez. J'aurais sans doute quelques questions à poser aux éminents membres du forum dans d'autres rubriques.
merci de m'accueillir parmi vous
bertrand