Re: Bonsoir à tous les passionnés d'histoire !
Publié : mar. sept. 30, 2008 2:50 am
Belge francophone, je suis tombé tout petit dans l'histoire de la Première Guerre, impressionné par les trop rares propos de mon grand-père paternel à son sujet.
Il n'en parlait guère, en effet, de cette période de son existence, mais pour rien au monde il n'aurait manqué les réunions régimentaires du souvenir qui se sont prolongées tard dans l'automne de sa vie et qui le ramenaient vers ses anciens frères d'armes dont je me souviens encore de noms.
Officier d'infanterie, il avait accompli toute la Grande Guerre dans la boue de l'Yser et en avait été marqué à vie.
A sa mort, j'ai recueilli ses souvenirs comme des trésors d'une inestimable valeur : journal de campagne complet dactylographié, cartes et nombreuses décorations, notamment.
Je suis heureux de constater qu'avec les années, et grâce au travail patient d'historiens comme le regretté Pierre Miquel, les souffrances abominables des soldats de toutes les armées belligérantes ont peu à peu reconquis la place centrale qui leur revenait, à côté des récits d'opérations militaires, d'ouvrages et articles techniques relatifs à l'armement, à l'aviation, à la marine, aux uniformes, de biographies de grands chefs, etc.
Je pars donc à la recherche de ces combattants anonymes, muni d'un appareil photo, et rien ne m'émeut tant que trouver un nom gravé dans la pierre comme un défi lancé à l'oubli, une caricature minérale sur un bout de rocher, un autel sculpté dans la paroi d'une carrière ou un blason de régiment caché par une végétation luxuriante...
Je ne chasse pas les boutons, les boucles de ceinturon, les gamelles, les bidons, les médailles d'identité, les balles, les douilles d'obus, les verrous de fusils et autres "souvenirs"...
Je ne recherche que l'émotion née d'une rencontre posthume avec ces poilus, à travers un signe, à travers un message plus fort que la mort. Cela m'a déjà valu de très beaux moments.
Voilà mon approche personnelle de la Grande Guerre, à côté de toutes les lectures de livres et de magazines, visites de champs de bataille, nécropoles militaires, monuments et musées et collection d'armes d'épaule de 14-18, encore à son début.
Dernières visites en date : le cimetière russe de St-Hilaire-le Grand, en Champagne, et, au mois d'août, le Mémorial de la Victoire de la Marne, à côté du château de Mondement, non loin de Sézanne.
Mille excuses pour avoir été si long et peut-être ennuyeux.
Bien à vous.
Xavier
Il n'en parlait guère, en effet, de cette période de son existence, mais pour rien au monde il n'aurait manqué les réunions régimentaires du souvenir qui se sont prolongées tard dans l'automne de sa vie et qui le ramenaient vers ses anciens frères d'armes dont je me souviens encore de noms.
Officier d'infanterie, il avait accompli toute la Grande Guerre dans la boue de l'Yser et en avait été marqué à vie.
A sa mort, j'ai recueilli ses souvenirs comme des trésors d'une inestimable valeur : journal de campagne complet dactylographié, cartes et nombreuses décorations, notamment.
Je suis heureux de constater qu'avec les années, et grâce au travail patient d'historiens comme le regretté Pierre Miquel, les souffrances abominables des soldats de toutes les armées belligérantes ont peu à peu reconquis la place centrale qui leur revenait, à côté des récits d'opérations militaires, d'ouvrages et articles techniques relatifs à l'armement, à l'aviation, à la marine, aux uniformes, de biographies de grands chefs, etc.
Je pars donc à la recherche de ces combattants anonymes, muni d'un appareil photo, et rien ne m'émeut tant que trouver un nom gravé dans la pierre comme un défi lancé à l'oubli, une caricature minérale sur un bout de rocher, un autel sculpté dans la paroi d'une carrière ou un blason de régiment caché par une végétation luxuriante...
Je ne chasse pas les boutons, les boucles de ceinturon, les gamelles, les bidons, les médailles d'identité, les balles, les douilles d'obus, les verrous de fusils et autres "souvenirs"...
Je ne recherche que l'émotion née d'une rencontre posthume avec ces poilus, à travers un signe, à travers un message plus fort que la mort. Cela m'a déjà valu de très beaux moments.
Voilà mon approche personnelle de la Grande Guerre, à côté de toutes les lectures de livres et de magazines, visites de champs de bataille, nécropoles militaires, monuments et musées et collection d'armes d'épaule de 14-18, encore à son début.
Dernières visites en date : le cimetière russe de St-Hilaire-le Grand, en Champagne, et, au mois d'août, le Mémorial de la Victoire de la Marne, à côté du château de Mondement, non loin de Sézanne.
Mille excuses pour avoir été si long et peut-être ennuyeux.
Bien à vous.
Xavier