Annonce de la mort d'un combattant

Herve Baltenneck
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par Herve Baltenneck »

Bonsoir à tous,
Pourriez-vous me rappeler de quelle manière l'annonce de la mort d'un combattant était faite à la famille ?
Bonne soirée
Hervé Baltenneck

francis du vivarais
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par francis du vivarais »

Bonsoir hbalten,
En principe c'étaient les autorités civiles ou militaires qui prévenaient les familles et reconnues comme telles,leur venue appréhendait le malheur.
En cas de blessure grave entrainant la mort dans le temps, le retour des lettres de la famille et ses questions faisaient que c'était un compagnon ou un officier qui apprenait les circonstances de la blessure et ses conséquences avant que les autorités aient à le faire( je connais plusieurs cas de ce genre )Crdt. F.B.
,
Herve Baltenneck
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par Herve Baltenneck »

Bonsoir Francis,
J'ai cru lire quelque part, dans les messages du forum sans doute, que l'autorité militaire (laquelle ?) adressait une missive (quelle missive ?) à la mairie du lieu de résidence du combattant. J'aimerais avoir des précisions afin d'aller plus loin.
Bonne soirée
Hervé
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TURPINITE
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par TURPINITE »

Bonsoir,
l'autorité militaire n'est autre que le corps d'armée dont dépend le soldat, ensuite de la mairie, c'est en général les gendarmes qui se chargent de la besogne, mais cela pouvait être effectué dans un cadre non officiel par un compagnon.
Il y a eu des cas, où le maire où un officier se chargeait de prévenir la famille, mais logiquement, c'est à la gendarmerie que reveniat la triste besogne.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par Stephan @gosto »

Bonsoir,

Comme le souligne Florian, fréquemment, bien avant l'annonce officielle, les camarades du défunt ou disparu se chargeaient de prévenir la famille - famille qui, de toute façon, était vite plongée dans une inquiétude bien légitime par l'absence persistante de nouvelles...

A ce propos, je signale la sortie toute récente d'un petit livre très bien fait sur le sujet, écrit par Yann Thomas, qui fréquente le forum : "De la mort à la mémoire", Orep Editions, 5.50 €.

Amicalement,

Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme

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stcypre
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par stcypre »

Bonjour à tous,

Effectivement la première information pour la famille, était le retour du courrier avec le tampon révélant la phrase :
"Le destinataire n'a pu être atteint en temps utile"....
Durant cette guerre la mort n'était pas révélée sur le terrain comme on peut le penser... Il n'y a qu'à constater le nombre de "disparus"...
Combien de fois un "porté disparu" fut en réalité un prisonnier en Allemagne ou un blessé !!!!
Cordialement. J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
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vincent le calvez
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par vincent le calvez »

Bonjour Hervé,
Bonjour à tous,

Hervé, je ne réponds pas à ta question mais voici un document que je voudrais partager.

Voici la copie conforme de la lettre du 28e RI adressée à la mairie de Gournay-en-Braye annonçant le décès d'Adolphe Orange, tué le 26 mai 1915 en Artois.

Image

A gauche, la femme d'Adolphe avant la guerre. Celle-ci apprit la mort de son mari par une lettre écrite le 28 mai par un des compagnons de tranchée.

Bien à vous

Vincent
Site Internet : Adolphe Orange du 28e RI http://vlecalvez.free.fr
En ce moment : le 28e RI à Sissonne en octobre 1918 http://vlecalvez.free.fr/nouveaute.html
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RIO Jean-Yves
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par RIO Jean-Yves »

Bonsoir à tous
bonsoir Hervé.

Pour compléter tout ce qui a précédé,
voici pour ma part quelques exemples de ce que j'ai en archives du 116e RI :

- pour l'un de mes soldats de 1ere Classe, en 1918, c'est son Lieutenant de Cie qui a écrit à l'épouse pour lui annoncer la triste nouvelle quelques jours après le combat, alors que le Régiment venait d'être mis au repos. Cette lettre (que la fille de 94 ans de ce soldat morbihannais m'a donnée) est d'antan plus émouvante qu'elle donne l'heure et les circonstances précises du décès et porte cette mention rajoutée d'une autre écriture : "Garde précieusement cette lettre en souvenir de ton époux"
- pour un Lieutenant, tué quelques heures après être revenu de permission, ce fut l'Aumonier qui écrivit de même à l'épouse en revenant des funérailles qu'il venait de célébrer.

De ce que j'ai comme documents pour le Ss-Lieutenant Pichot plusieurs fois évoqué ici, tué le 24.01.1915 dans le Parc de Thiepval, son décès au sein du Régiment fut enregistré par l'Officier faisant état d'Officier d'état-civil (pour le 116 à cette période, c'était l'officier-payeur) sur attestation de deux Officiers qui étaient supérieurs en grade au défunt (dont son Cdt de Bataillon); cet enregistrement fut ensuite apparemment transmis à la Mairie "civile" locale qui fit suivre à la Mairie du dernier domicile (dans son cas à Auray, où la 2e Cie était en détachement en Aout 1914).
Ce fut sans doute à charge ensuite aux gendarmes ou au Maire d'apporter officiellement la mauvaise nouvelle à son épouse.

Pour ce qui concerne les "disparus", en dehors des incertitudes des premiers mois de guerre sur les prisonniers, le délai d'attente pouvait être extrèmement long - puisque ces tués durent faire l'objet d'un "avis officiel" de disparition prise par les Tribunaux ; j'ai ainsi des cas de soldats tués en 1914 officiellement déclaré morts au champ d'honneur en 1918 ou 1919, après le retour des prisonniers. On mesure toute la détresse de l'épouse ou de la famille durant tout ce temps.

Cordialement
Jean-Yves
Recherches sur les régiments vannetais (116e & 316e RI, 28e & 35e RAC) et l'histoire de VANNES
http://vannes1418.canalblog.com/
Herve Baltenneck
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par Herve Baltenneck »

Bonsoir à tous et merci beaucoup pour tant d'informations.
Bonne soirée
Hervé
DW
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Re: Annonce de la mort d'un combattant

Message par DW »

J'ai pour ma part un témoignage familial. Etant petit, j'étais intrigué par la présence à la maison d'une machine à coudre dont le plateau était beaucoup plus court que ceux que l'on voyait habituellement et était rafistolé. Ma grand mère maternelle m'a un jour fourni l'explication. Elle était en train de coudre quand elle a vu deux gendarmes et un civil entrer dans son petit jardin. On était en pleine offensive à Verdun fin août 1917 et elle savait que son mari y était. Ils n'ont pas eu besoin de parler. Elle a compris et de rage a abattu son poing sur le plateau de sa machine à coudre qui en a été fendu !
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