Dans un but toujours pédagogique, je reprends ici l'évolution de la tenue du soldat allemand lambda de 14-18. Comme certains l'ont remarqué, je ne rentre pas dans les détails et pour ceux que le sujet intéresse, je les renvois à quelques livres qui seront cités à la fin des 3 sujets prévus.
Fin 1914, et contrairement aux prévisions d'une guerre courte, l'Allemagne doit faire face à plusieurs problèmes au niveau des distributions de tenues réglementaires. Déjà, depuis octobre 1914, l'armée s'est renforcée de nouveaux régiments d'infanterie de réserve (Junges Regiment) dont la numérotation va de 201 à 248 (N°16, 17, 20 et 21 pour la Bavière). Puis en décembre 1914 : N°249 à 272 (N° 18, 19, 22 et 23 Bavarois). Ces nouvelles unités formées principalement de jeunes volontaires de guerre (Kriegsfreiwilliger) d'où le nom de "Junges Regiment" ou Régiments de jeunes dont beaucoup étaient étudiants. L'année 1915 voit aussi la création de nouveaux régiments d'actives : Grenadiers de ligne N°6 et 7, Régiment d'infanterie de ligne N°183 à 190, 192, 193, 329 à 336, 341 à 347, 351 à 354, 357 à 365, 368 à 378, 380 et 381 (N°24 et 25 Bavarois). Sans compter la Landwehr, le Landsturm etc...
Bref, l'afflux de tous ces hommes dans les casernes et la guerre qui dure en cette fin d'année 1914, oblige l'Allemagne à puiser dans ses réserves de matériel. On récupère tous ce qui est possible : vieux casques déclassés, modèles d'essais en feutre ou carton, casques de pompiers et de police etc.. que l'on bricole afin de leur donner une allure militaire. De plus, on adopte des fabrications simplifiées (le nouveau casque à pointe avec ses garnitures en fer et sa pointe démontable, est adopté en septembre 1915) de même que la veste d'uniforme perd ses parements aux manches (Mle 1914). On voit de plus en plus de pantalons en velour brun ou gris et le matériel capturé chez l'ennemi, est réutilisés par les militaires soit dans les casernes ou sur les arrières du front. Les civils et militaires, ont déjà le devoir de récupérer les métaux et autres matières premières.
1) Par exemple, ce jeune "Musketier" (soldat prussien) est coiffé d'un casque en feutre dont la fabrication est antérieure au mois d'avril 1915 du fait de la présence de garnitures en cupro-aluminium (métal jaune). Il est armé d'un vieux Mauser Mle 1888 (G.88).
2) Cet homme de la 38ème Brigade d'Infanterie de Landwehr est aussi coiffé d'un casque en feutre vert mais avec les garniture en fer peint (après le mois d'avril 1915). De plus, il porte un pantalon de velour brun et sa baïonnette est une vieille Mauser 71.
3) Un exemple du nouveau et dernier casque à pointe réglementaire, porté par un Soldat du 11ème Régiment de Ligne de Saxe N°139. La pointe se démonte facilement par un système à baïonnette.
4) Ce jeune "Infanterist" (soldat Bavarois) porte la veste Mle 1914 sans aucun parement aux manches. Il appartient au régiment du Corps (Leib) Bavarois et, il est équipé pour le front en secteurs montagneux.
5) Un autre exemple de veste Mle 1914 sur le jeune Musketier Gregor Piniwein du 8ème de Ligne Badois N°169.
6) Cette recrue, a camouflé ce qui pouvait identifier son unité : le numéro sur le couvre casque est masqué et ses épaulettes sont retournées. Il est armé d'un vieux G.88 et d'une baïonnette Mle 1871 (Mauser 71) mais ses longues bottes et ses boutons de manches de sa veste Mle 1907/10, indiquent qu'il fait partie d'une unité d'artillerie. En 1915, les boucles de ceinturon sont maintenant fabriquées en fer et recouvertes d'une peinture "Feldgrau". Il a de plus, démonté la pointe de son casque.
7) Le mitrailleur Wurtembergeois Paul Vyinls porte un pantalon de velour. Il est tué sur le front Ouest le 15 août 1916.
8) Ces deux Landsturmann portent une veste de type "Litewka" Mle 1911, de très vieux Mauser Mle 1871, des cartouchières Ersatz et leurs casquettes en toile cirée Felgrau, sont ornées de grosses croix de fer maintenant en fer peint.
9) Ce Gefreiter (Caporal) du 1er Régiment d'Artillerie à Pied, porte des cartouchières Françaises de prise.
10) Cette recrue du Régiment d'Infanterie de Réserve N°261 à Döberitz est armé d'un fusil Russe Mosin-Nagant vers le 16 octobre 1915.
La fin de l'année 1915 et le début de l'année 1916 vont voir un changement radical de l'allure du soldat allemand, signe que la guerre est maintenant totale.
A suivre,... les années 1916 - 1918.
A bientôt. Lothar.
.... je n'ai pas de réponse précise. Je pense que, peut-être : Auparavant, il y avait beaucoup de cavaliers au sein des unités d'artillerie (chevaux utilisés pour tirer les canons) et qui portaient des bottes de cavalerie, c'est une persistance de ce temps là. Mais bon, c'est juste mon idée...
