Re: La gendarmerie en 1914-1918
Publié : jeu. avr. 24, 2008 2:35 pm
Bonjour à tous,
J'ai lu les différents messages concernant la présence dub drapeau de la gendarmerie lors de la cérémonie de mars 2008 aux Invalides, et les réactions au sujet du role de la gendarmerie en 1914-1918.
Je précise que le chiffre de 1000 militaires de la gendarmerie tués pendant la campagne est exact. J'ai du reste moi-meme rédigé la fiche qui a servi à cette cérémonie, à partir de la documentation officielle.
Environ 980 personnes de cette arme ont reçu la mention "Morts pour la France". Pour 270 d'entre eux, il s'agissait de gendarmes détachés comme cadres temporaires dans des unités combattantes, pour les autres, ils sont morts en service soit au front, au sein des formations prévotales, soit à l'intérieur, dans leur service de sécurité publique et de police militaire. Un certain nombre est mort de maladie contractée en service.
Parmi ces hommes, il faut compter non pas un, mais 3 officiers généraux: Battesti, Duflos et Foulon, dont els noms sont inscrits dans la nef des Invalides.
Pour etre objectif, il faut reconnaitre que si peu de gendarmes ont servi comme combattants (850 sur 27 000 gendarmes), cela tient aux restrictions extremes imposées par le Ministère de la Guerre, qui ne voulait pas voir partir trop de ses spécialistes de la police militaire, par ailleurs necessaire à la surveillance du pays et de ses armées. On sait ainsi qu'au sein de la Garde Républicaine, alors que, selon le témoignage du colonel Agostini, trois bataillons complets se sont portés volontaire pour servir dans des régiments d'infanterie le 27 aoctobre 1914, seuls 294 y ont été finalement autorisés. Et pour les officiers, il a fallu tirer au sort. Certains gardes ont alors déserté leur caserne parisienne pour rejoindre, au front la légion étrangère, et, repris, ils ont été reconduits à Paris entre deux gendarmes...
Tout cela a fait l'objet d'une étude scientifique dans la revue "Force publique, consultable sur le site:
http://www.forcepublique.org/02histoire ... erre14.htm
Quant aux gendarmes pendus, rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit d'un fait réel. J'ai développé ce point de vue au colloque organisé par le CRID 14-18 à Craonne les 9 et 10 novembre 1917. Le seul meurtre connu et référencé d'un gendarme aux armées est donc celui du gendarme Lempereur, que vous avez relevé.
Bonne journée,
J'ai lu les différents messages concernant la présence dub drapeau de la gendarmerie lors de la cérémonie de mars 2008 aux Invalides, et les réactions au sujet du role de la gendarmerie en 1914-1918.
Je précise que le chiffre de 1000 militaires de la gendarmerie tués pendant la campagne est exact. J'ai du reste moi-meme rédigé la fiche qui a servi à cette cérémonie, à partir de la documentation officielle.
Environ 980 personnes de cette arme ont reçu la mention "Morts pour la France". Pour 270 d'entre eux, il s'agissait de gendarmes détachés comme cadres temporaires dans des unités combattantes, pour les autres, ils sont morts en service soit au front, au sein des formations prévotales, soit à l'intérieur, dans leur service de sécurité publique et de police militaire. Un certain nombre est mort de maladie contractée en service.
Parmi ces hommes, il faut compter non pas un, mais 3 officiers généraux: Battesti, Duflos et Foulon, dont els noms sont inscrits dans la nef des Invalides.
Pour etre objectif, il faut reconnaitre que si peu de gendarmes ont servi comme combattants (850 sur 27 000 gendarmes), cela tient aux restrictions extremes imposées par le Ministère de la Guerre, qui ne voulait pas voir partir trop de ses spécialistes de la police militaire, par ailleurs necessaire à la surveillance du pays et de ses armées. On sait ainsi qu'au sein de la Garde Républicaine, alors que, selon le témoignage du colonel Agostini, trois bataillons complets se sont portés volontaire pour servir dans des régiments d'infanterie le 27 aoctobre 1914, seuls 294 y ont été finalement autorisés. Et pour les officiers, il a fallu tirer au sort. Certains gardes ont alors déserté leur caserne parisienne pour rejoindre, au front la légion étrangère, et, repris, ils ont été reconduits à Paris entre deux gendarmes...
Tout cela a fait l'objet d'une étude scientifique dans la revue "Force publique, consultable sur le site:
http://www.forcepublique.org/02histoire ... erre14.htm
Quant aux gendarmes pendus, rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit d'un fait réel. J'ai développé ce point de vue au colloque organisé par le CRID 14-18 à Craonne les 9 et 10 novembre 1917. Le seul meurtre connu et référencé d'un gendarme aux armées est donc celui du gendarme Lempereur, que vous avez relevé.
Bonne journée,