comme j'ai bien bossé ce week end, voilà la suite de la retranscription du JMO:
Eléments à la disposition du 5ème Bataillon
1. La 1ère Compagnie arrive sans pertes à la carrière du Charbon et la nettoie. Une compagnie du 5ème qui, d’après le plan d’engagement, devait couvrir la compagnie Destribats (?) pendant son opération de nettoyage et d’occupation du Charbon en s’établissant en avant de la carrière, au nord du ravin des Bovettes, fait fausse route et, dans la pénombre du petit jour, décale à droite vers la Royère. Elle se mêle à des éléments du 283ème, entraînant avec elle, à droite du Boyau du Verrin, qui était sa limite E, la ½ section de liaison de la 4ème et 3 pièces de mitrailleuses.
La Compagnie Destribats (?) se trouve donc sans couverture exposée à toutes les contre-attaques.
2. Le groupe franc du 28ème Bataillon a débouché à la tête du ravin des Bovettes. Mais 3 mitrailleuses ennemies sous blockaus non détruits brisent l’élan des chasseurs, soit de la compagnie du 5ème qui attaque, soit du détachement du sous-lieutenant Leroy. Cet officier est tué à la tête des ses hommes.
3. Conformément au plan d’engagement, les 3 ??????? (2 compagnies) quittent P3 (?) pour occuper la tranchée des Cuivres (?).
Eléments du 28ème Bataillon réserve de Division
La 3ème Compagnie dans Tranchée Peltier, et se porte à droite du Boyau Salvadore et dans P3 (? – JMO peu clair et lisible à cet endroit). L liaison est étroite dans Peltier avec une Sction du 283 RI.
Les fractions Laccarrière (?) sont dans P3 et dans Columbon. A 8 heures, on apprend que le 283ème occupe la tranchée du Salpêtre. La droite du 24ème Bataillon a été arrêtée aux abords des Bovettes. Mais, sur la gauche, l’attaque se poursuit normalement.
A 9 heures 15 (H+4), le barrage roulant se déplace, mais le front 5ème – 28ème ne progresse pas.
La compagnie Destribats use des munitions pour résister à des contre-attaques et demeure sans soutien et sans ravitaillement. Des compagnies fraîches du 20ème Régiment de la Garde, en réserve dans les abris intacts du ravin des Bovettes la pressent à la mitrailleuse et à la grenade. A 17 heures, sans grenades, sans cartouches, ayant perdu de nombreux tués ou blessés, la compagnie Destribats doit se replier dans la tranchée du Soufre, où elle reçoit enfin quelques munitions.
Du fait de cette résistance qui arrête le 5ème Bataillon, les éléments réservés du 28ème Bataillon passent sous les ordres du Lieutenant-colonel Langlois, commandant le 9ème Groupe, c'est-à-dire que la réserve de Division est mise à sa disposition.
Une section de la compagnie Balcet (?) est mise en renfort du 5ème Bataillon vers 15 heures. Une deuxième section de cette compagnie rejoint la première dans la nuit, à la tranchée Salareng (?). Une section reste dans Columbon, une autre dans P3. La nuit se passe sur ces positions en tentant de ravitailler le peloton Gendre et ses mitrailleurs.
24 octobre
Au lever du jour, situation sans changement. La progression à gauche a été satisfaisante. Chavignon, Allemant, Vaudesson sont pris.
Notre avance s’est arrêtée sur le front 28ème – 5ème aux positions du 23 au soir.
De 14 heures à 17 heures, des patrouilles sont envoyées d’une part dans les carrières de Tonnerre, d’autre part dans celles du Charbon évacuées la veille. Le Tonnerre est évacué par l’ennemi qui y a laissé quelques blessés. La patrouille du Charbon est reçue à coup de mitrailleuses.
25 octobre
La nuit s’est encore passée sur les mêmes positions. A l’aube, le 24ème Bataillon a repris possession de la carrière du Tonnerre, mais les mitrailleuses du Charbon interdisent la progression dans le bas des Bovettes.
Le 28ème Bataillon, à ce moment, est ainsi réparti :
- 2 compagnies dont une (compagnie Desteibats) réduite à 50 hommes et 1 SM dans la tranchée du Soufre, à la disposition du 5ème Bataillon.
- 1 compagnie ½ très éprouvée et 2 SM échelonnées sur la droite et à hauteur du 5ème Bataillon pour établir la liaison ç droite du 5ème Bataillon avec le 369ème RI qui a relevé le 283ème RI.
- 1 compagnie ½ et 3 SM, aux ordres du Chef de Bataillon Prudhomme (??? – nom incertain peu lisible) échelonnées en flanc garde dans P2, P3, P4, P5 et P6.
A 12 heures, ordre est donné que les 5ème et 28ème Bataillons, formant sous les ordres du commandant Delacroix un détachement rattaché à la 67ème DI, attaqueront à 14 heures le ravin des Bovettes, la carrière du Charbon, la tranchée du Royes et l’éperon de la Chapelle Sainte Berthe, en liaison à droite avec le 369 RI.
Limites du 28ème Bataillon : à droite, 100 mètres à l’ouest de la Chapelle Sainte Berthe ; à gauche, Boyau des Insectes (?).
Front à atteindre : objectif intermédiaire du plan d’engagement primitif
Le 28ème Bataillon reconstitué à 3 compagnies […] va se porter à l’attaque dans les conditions suivantes :
Base de départ : tranchée du Soufre.
La Compagnie Vias (?) (2ème Compagnie) à gauche, progressant en losange par la partie supérieure des Bovettes, prendra à revers les défenses de la carrière du Charbon.
La compagnie Balcet, à droite, en colonne double de lignes d’escouades par un, doit partir quelques instants après la compagnie Vias pour laisser amorcer débordant et attaquer de front la tranchée du Salpêtre puis la carrière du Charbon, en liaison à droite avec le 369 RI.
Le reste du détachement demeure en réserve dans la tranchée du soufre.
Les divers éléments de la SHR s’avancent de manière à occuper la tranchée du Soufre quand les unités d’attaque l’auront quittée.
L’attaque se déclenche à 14 heures dans les conditions prescrites.
La compagnie Vias progresse vivement et avec une belle audace par la gauche. Tous les V.B. de la compagnie Balcet arrosent de projectiles la tranchée du Salpêtre et la carrière du Charbon. De nombreuses mitrailleuses claquent de toutes parts. Rien n’arrête les chasseurs et la compagnie Balcet s’élance à son tour en dépit de la perte de son capitaine qui, dès les premiers pas, tombe grièvement blessé.
Le sous-lieutenant Vernier, qui reste seul officier, prend automatiquement le commandement de la compagnie et achève de se porter en avant.
Les mitrailleurs ennemis sont cloués sur leurs pièces et bientôt la carrière du Charbon est occupée en totalité. Conformément aux ordres reçus, l’attaque stoppe un instant.
Les fractions de nettoyage se mettent aussitôt en action à l’entrée des nombreux abris généralement intacts du Ravin des Bovettes et des carrières. Une centaine d’Allemands dont un lieutenant y sont découverts, appartenant au 20ème Régiment d’Infanterie de la Garde. De plus, sur la droite du Salpêtre, nous capturons une dizaine de soldats du 154ème RI, dont un bataillon était monté la veille en renfort, les 2 autres semblant avoir été dirigés vers le ravin du Veau. Le nettoyage terminé et tandis que les fractions réservées poussent leurs premiers éléments dans la tranchée du Salpêtre, l’attaque se reporte en avant et ne s’arrête que sur l’objectif indiqué : tranchée du Royer, tranchée de la Mélinite, fond du ravin des Bovettes. Il est 15 heures 30.
Au cours de cette attaque, le 5ème Bataillon a récupéré la compagnie qui s’était mêlée au régiment d’infanterie de droite et qui a rogné derrière le 28ème Bataillon. Le peloton Gendre a de même été récupéré et vient dans la tranchée du Salpêtre avec la compagnie Destribats.
L’action a duré 1 heure 30 et a coûté de faibles pertes en dehors de la blessure très grave du capitaine Balcet.
Butin : 12 mitrailleuses
4 minenwerfers de 17, en position au bord du Plateau, à la lisière du Ravin des Bovettes
2 minenwerfers de 17, au bas du ravin, à l’aplomb de la carrière du Charbon
2 minenwerfers de 17, au chemin creux (68 505)
5 minenwerfers de 21 au 69 37
Quantité de cartouches, de grenades et munitions de minenwerfers.
La nuit se passe sur les positions conquises. La liaison est intime, à droite, avec la 13ème compagnie du 369ème qui borde le plateau de l’Eperon Sainte Berthe, à gauche avec le 5ème Bataillon qui tient le fond du ravin des Bovettes et la tranchée du Bourbier. Au matin du 25, le 6ème Bataillon avait débordé et attaqué Pargny-Filain. Sa ligne, à 16 heures, passe en avant du village, en liaison avec le 5ème par le 64ème Bataillon vers 65 40.
8 autres minenwerfers sont englobés, par notre ligne, au pied des pentes vers Filain.
A Suivre...
C’est tout pour le moment. J’ai mis (?) là où je ne suis pas sûr de l’orthographe du nom. Si quelqu’un avait le nom exact où voyait une erreur dans l’orthographe de certains toponymes, il serait aimable de me l’indiquer pour que je le modifie dans la retranscription.