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Re: Alan SEEGER: Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916

Publié : dim. sept. 15, 2013 7:25 pm
par Achache
Bonjour,

Pour info:

http://boutique.geneanet.org/catalog/pr ... _id=109296

Bien à vous,

[:achache:1]

Re: Alan SEEGER: Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916

Publié : mer. sept. 18, 2013 2:10 pm
par garance.
émouvant...
l'attaque de la Légion à Belloy en Santerre est un fait d'armes remarquable, bien décrit par Georges Blond (dans son Histoire de la Légion)
Je crois que le père du poète mort pour la France a offert le budget pour reconstruire la cloche ou le clocher de l'église (à vérifier)

cdt garance

Re: Alan SEEGER: Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916

Publié : mer. sept. 18, 2013 6:23 pm
par Jean-Claude Poncet
Bonsoir,
C'est à Belloy :

Image

Bien cordialement
JCP

Re: Alan SEEGER: Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916

Publié : jeu. sept. 19, 2013 10:21 am
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,

On trouve ici un beau montage, la lecture du I Have a Rendez-vous with Death d'Alan Seeger, par son neveu Pete Seeger, chanteur folk de renom, l'un des célèbres interprètes du sublime This Land is your Land : http://www.youtube.com/watch?v=Y11RGjmZRDc

Bien cordialement,
Eric Mansuy

Alan SEEGER : Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916.

Publié : ven. janv. 08, 2016 3:38 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,

— Lieutenant-colonel DENIS : « Un poète américain tombé pour la France. Alan Seeger (1888~1916). », Revue Le Souvenir Français, n° 501, Janv. 2016, p. 26 à 29 – Notice biographique initialement publié dans le n° 323 de la revue, 2e trimestre 1971.

Alan SEEGER : Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916.

Publié : ven. janv. 08, 2016 10:54 pm
par Rutilius
Bonsoir à tous,

— « Souvenirs du Colonel Maire, de la Légion étrangère », recueillis par Jean-Pierre DORIAN, éd. Albin Michel, Paris, 1939, 317 p. (*)

« Ah ! ce " 3e Déménageur ", ainsi que fut baptisé notre Régiment de Marche, brinqueballé, bousculé, chahuté de droite et de gauche, surgissant à point nommé pour boucher un trou ici, remplacer, là, une troupe maladroite, ou jouer, un peu plus loin, le rôle de matelas ou d’amortisseur. Ici, là, ailleurs — partout !
Quel univers bigarré, original, formidable, ne charriait-il pas, ce Régiment, de la Marne à la Somme, tandis que, devenus " mabouls ", les peuples ensemençaient la terre de France d’une graine dont les futurs rameaux devaient, grâce aux diplomates, se transformer en " stylographes " autour des tapis de Versailles et de Genève !
Alors quoi ! C’est pour ce tas de brailleurs, de phonographes en jaquette, qu’on s’est battu, nous à la Légion ?
Ce que nous avons pu rouler, notre bosse, sur les champs de bataille, bourlinguant, drossés par la tempête, engloutis jusqu’au cou, jusqu’au cul, dans la plume sanglante d’où, finalement, nous sommes sortis, la grenade un peu plus haute, mais tabassés, déchiquetés, charcutés — rongés, rougis, rognés et cousus de plaies.
Il y avait là, dans ce " 3e Déménageur ", les représentants (et non des moindres) de toutes les classes de la société.
Depuis le plongeur de chez Maxim’s jusqu’au fils du banquier ou d’ambassadeur, en passant par l’ingénieur, l’acteur de cinéma, le peintre de Montparnasse, l’ébéniste, l’oculiste, le prêtre, le tailleur, le vidangeur, l’instituteur, l’ex-général, pas un échelon social qui ne fût marqué, en 1917~1918, sur le front français, de la petite Grenade Rouge.
Qu’en dites-vous, sympathique Jim Gérald, dont la rondeur et le " gosier en pente " sont parvenus sous forme d’échos (flatteurs, ma foi !) jusqu’à Sidi-bel-Abbès ?
Et vous, Caporal Blaise Cendrars, bagarreur en diable, bouteur de Boches dans les Marais de La Gre-nouillère, vous n’avez pas eu froid au bras, vous, puisque vous en avez laissé un dans cette sacrée fournaise.
Et vous, Archange aux yeux étoilés comme votre drapeau : le " Star Spangled Banner " — levez-vous de votre tombe, jeune et mystérieux Américain. Levez-vous, Alan Seeger. Et dites-nous encore ce poème que vous avez écrit la veille de votre mort, au pied de la colline où la faucheuse vous a étendu comme un épi blond :


" J’ai un rendez-vous avec la Mort
Près de quelque redoute disputée âprement
Quand reviendra le printemps aux ombres mouvantes
Et que les fleurs des pommiers imprégneront l’air.
J’ai un rendez-vous avec la Mort
Quand le printemps ramènera les jours bleus clairs.

Il se peut qu’elle me saisisse la main
Et m’entraîne dans son noir pays,
Me ferme les yeux, éteigne mon souffle.
Il se peut que je l’évite encor.
J’ai un rendez-vous avec la Mort
Sur la pente meurtrie de quelque colline
Quand cette année redeviendra le printemps
Et qu’apparaîtront les fleurs des prairies.

Dieu sait qu’il serait plus doux
De reposer dans la soie, le corps lavé de parfums,
Quand l’amour s’endort en un dernier sanglot,
Cœurs à l’unisson, souffles à l’unisson,
Et qu’apaisés les réveils sont adorables...
Mais j’ai un rendez-vous avec la Mort
A minuit, dans quelque ville en feu,
Quand le printemps, cette année, montera vers le Nord.
Alors, moi, fidèle à la parole donnée,
Je ne manquerai pas ce rendez-vous. " »

(op. cit., p. 194 à 197)

____________________________________________________________________________________________

(*) Fernand Victor MAIRE. Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 11 juill. 1917, p. 5.405) :« MAIRE (Fernand-Victor), capitaine (active) au régiment de marche de la Légion étrangère : officier vigoureux et plein d’allant. A eu, à la tête de sa compagnie, une superbe attitude au feu, au cours des combats d’avril 1917. (Croix de guerre). »

Il s’agissait des combats d’Aubérive-sur-Suippe des 16 et 17 avril 1917, au cours desquels fut notamment tué le lieutenant de la Légion étrangère :

— GALLOCHIN Lucien Hilaire, né le 24 avril 1886 à Coligny — aujourd’hui Val-des-Marais — (Marne), classe 1903/1906, n° 362 au recrutement de Châlons-sur-Marne (Acte transcrit à Coligny, le 9 août 1917).

Re: Alan SEEGER: Biographie, carnets de guerre et poèmes 1914-1916

Publié : lun. janv. 06, 2020 10:10 am
par garance.
bonjour
une info récente
la maison Taittinger vient d'acquérir un manuscrit autographe d'Alan Seeger
Champagne 1914-15

Vous qui rirez demain, dans les fêtes heureuses,
A ce vin pétillant qui fait le temps vermeil,
Et d’un flot si doré remplit les coupes creuses,
Qu’on a l’illusion de boire du soleil.

Buvez quelquefois, vous, les promeneurs paisibles,
Dont le pas lent s’attarde aux chemins sans danger,
A ceux qui, tombés là sous des coups invisibles,
Vous ont gardé la terre où l’on peut vendanger.

Si je pouvais penser, ah ! si je pouvais croire
Qu’un jour j’aurai ma part de leur noble destin,
Que mon sang près du leur coulera... Quelle gloire !

Comme eux, après ma mort, j’aurai place au festin.
Plutôt que les honneurs de la foule empressée,
Ce qu’ils réclament, c’est, aux soirs insoucieux
Dans le bruit des repas de fête, une pensée,

Et l’hommage attendri d’un toast silencieux. Buvez !
Dans le vin d’or où passe un reflet rose,
Laissez plus longuement vos lèvres se poser,
Et pensant qu’ils sont morts où la grappe est éclose,
Et ce sera pour eux comme un pieux baiser.


ici le manuscrit

https://www.actualitte.com/article/zone ... oete/95699