Forum PAGES 14-18

Ordre du régiment n° 184
(extrait)


Le Lieutenant-Colonel BOISSELET,Commandant le 279eme Régiment d'Infanterie,cite à l'ordre du Régiment:

Le Sergent COUSIN,CHARLES-LUCIEN,ADOLPHE,N° Mle 117,classe 1896 de la 18° Compagnie du 279° RI


" Sous-officier très consciencieux,très apprécié de ses chefs,s'est fait remarquer le 2 Avril 1916 devant le fort de Douaumont,ou,au cours d'un violent bombardement,il fut enseveli et gravement bléssé,n'ayant pu être enlevé,à montré un courage héroique en continuant à encourager ses hommes"

Aux Armées,le 25 Avril 1917
Le LT-Colonel BOISSELET,cdt le 279°RI

(signé) BOISSELET

Bonjour à tous,

Vous venez de lire une citation décerné à un ss-officier du 279°RI.
J'aurais 2 petites questions:
Pouvez vous me remettre dans le contexte de la bataille cet épisode cité ci-dessus?
A quelle division appartenait le 279° à la date du 2 Avril?

J'ai récuperer cette citation dans une brocante,la feuille étant collée sur un vieux calendrier de 1914.

Voila,bonne soirée à toutes et à tous,
Cordialement
David.

Bonsoir,

279 RI - 70 DI - de août 1914 à avr 1917

279 RI - 81 DI - de avr 1917 à janv 1918

279 RI - 62 DI - de jan 1918 à nov 1918

Ce n'est pas grand-chose

Cordialement
Daniel

bonjour Daniel,

C'est parfait,merci.

Cordialement,

David.

Bonsoir David,

La 70e D.I., en ligne au sud du fort de Douaumont a subi plusieurs violentes attaques allemandes de la fin mars jusqu'au 2 avril et a du céder du terrain, permettant ainsi aux allemands d'investir le bois de la Caillette.

Mais, heureusement... les p'tits gars du 74e R.I. arrivaient le 3 et allaient reprendre une grande partie du terrain perdu.

Voici par exemple ceux de la 12e Cie, s'apprêtant à embarquer, le 2 avril au matin à Lisle-en-Barrois. Le soir, ils arrivaient à Verdun et montaient aussitôt en ligne, sans aucune reconnaissance préalable...



Je n'ai rien sur le 279e à vous "offrir", mais voici un extrait du J.M.O. du 74e R.I. qui fait l'état des lieux au moment de la relève :

2 AVRIL 1916

Au fort de Souville, le lieutenant-colonel apprend du général commandant la 70e D.I. qu’une partie du front Douaumont – Vaux a été enfoncée dans l’après-midi par l’ennemi et qu’il sera chargé, avec deux bataillons du régiment, de contre-attaquer pour reprendre le terrain perdu.

Les chefs de bataillon sont demandés au fort de Souville pour être mis au courant de la situation. Ils y arrivent à 23 heures.

A la même heure, le lieutenant-colonel reçoit l’ordre d’attaque du général commandant la 70e D.I. n° 8189/0.

En exécution de cet ordre , les 1er et 2e bataillons et deux compagnies de mitrailleuses (C.M. 1 et C.M. 2) reçoivent l’ordre de se porter au sud de la voie ferrée (1 kilomètre au nord-est de Fleury) en passant par le fort de Souville où une distribution de grenades, fusée, outils, sacs à terre doit leur être faite.

Le 3e bataillon et la C.M.B. 1 reçoivent l’ordre de bivouaquer dans les tranchées au sud du fort de Souville.


3 AVRIL 1916

Le lieutenant-colonel et les deux bataillons désignés pour la contre-attaque sont placés sous les ordres du colonel commandant la 140e Brigade (colonel VINCENDOU). En passant au P.C. de ce colonel, aux Carrières, le lieutenant-colonel commandant le 74e R.I. reçoit l’ordre du colonel VINCENDOU pour la contre-attaque.

En exécution de cet ordre, le lieutenant-colonel fixe le dispositif suivant pour le départ de l’attaque :

• 1er bataillon et C.M. 2 : au sud de la voie ferrée et à l’ouest du ravin de la Caillette.

Liaisons prises à droite avec le groupement DURAND (lieutenant-colonel commandant le 237e R.I.), à gauche avec le 279e R.I.

La distribution du matériel en pleine nuit au fort de Souville aux deux bataillons, les lenteurs de la marche entre le fort et la voie ferrée causée par des tirs de barrage et des obstacles de toutes sortes (trous d’obus, abattis, etc.) ne permirent pas aux deux bataillons d’être en place pour l’attaque, à 4 h. 30, heure fixée par le général commandant la 70e D.I. Ils ne furent en place qu’à 6 heures, et l’attaque se déclencha à 6 h. 10.

Amicalement,

Stéphan

bonjour,

Merci Stephan!!!Ces précisions me seront très utiles!

Cordialement

David

Bonsoir à tous,

Verdun dans l'historique du 279ème :
PÉRIODE DU 15 MARS AU 5 AVRIL 1916

VERDUN

Le régiment débarque à Valmy, il va participer à la défense de Verdun où se fait une consommation énorme d'effectifs depuis le commencement de la grande offensive allemande.
Il cantonne quelques jours à Saint-André puis au faubourg Pavé où sont mises au point les dernières questions concernant l'entrée en ligne imminente. Il prend les secteurs Douaumont, Bois de la Caillette.
Le 5ème bataillon occupe le ravin du bois de la Caillette, c'est un véritable labyrinthe de trous d'obus et de troncs d'arbres enchevêtrés, le bataillon est en liaison à droite avec le 21ème C. A.
Le 6ème bataillon est accroché aux pentes S.-0. du Fort de Douaumont occupé par les Allemands, il n'y a qu'une seule ligne de tranchée, les 2ème et 3ème lignes sont inexistantes.
En somme, la défense est constituée par un renfort de poitrines; derrière, c'est la plaine bouleversée à perte de vue, on conçoit dès lors toute l'importance qui s'attache à la conservation des positions occupées.
L'artillerie ennemie de tous calibres tire sans répit où alterne avec les autres engins, obus et torpilles exécutent un travail implacable de destruction.
Le 30 Mars vers 5 heures, attaque, les Allemands sortent du fort, en formations denses et font usage de liquides enflammés. Accueillis instantanément par un feu très vif, de face et de flanc, ils doivent replier en désordre vers leurs tranchées de départ, laissant de nombreux morts sur le terrain. Nos grenadiers ont raison des plus hardis qui se sont glissés, de trous d'obus en trous d'obus, jusqu'à nos parapets.
Deux jours plus tard, au bois de la Caillette, nouvelle attaque allemande sur le 5ème bataillon, cette attaque ne procure d'ailleurs pas plus de résultat à l'ennemi que la précédente, il perd beaucoup de monde sans pouvoir nous entamer.
En résumé, le 279ème R. I. a maintenu toutes ses positions malgré les puissants moyens mis en œuvre pour l'en déloger. De même qu'en 1914, il a contribué à sauvegarder l'intégrité de Nancy, ainsi en 1916 il participe à cette défense glorieuse qui immortalise le nom de Verdun.
Relevé, le 279ème R. I. est transporté en autos dans la région de Ligny-en-Barrois.
Les pertes sont de :

Tués : 1 officier, 91 sous-officiers et soldats.
Disparus: 18 sous-officiers et soldats.

P.S
Je suis en train de numériser l'historique, il sera très bientôt disponible sur le site
Cordialement

bonjour,

Merci!!!Voila qui répond à mes interrogations!

Bonne journée,

David

Bonjour,

Deux jours plus tard, au bois de la Caillette, nouvelle attaque allemande sur le 5ème bataillon, cette attaque ne procure d'ailleurs pas plus de résultat à l'ennemi que la précédente, il perd beaucoup de monde sans pouvoir nous entamer.

Je profite de ce fil pour rappeler, si besoin est, qu'il faut toujours prendre avec de grandes précautions les faits tels qu'ils sont relatés dans bien des historiques régimentaires ! Là, en l'occurence, il semble que le rédacteur ait un peu enjolivé les choses car le bois de la Caillette fut bel et bien perdu lors de cette attaque !

Amicalement,

Stéphan