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Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. juin 28, 2008 12:05 pm
par richard.s
Bonjour à toutes et à tous
L’archéologie de la Grande Guerre
http://www.inrap.fr/archeologie-prevent ... Guerre.htm
Bonne journée Richard
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. juin 28, 2008 2:56 pm
par Charraud Jerome
Bonjour
J'ai le livre sur mon bureau depuis aujourd'hui. Une approche très intéressante, de superbes photos, voilà une bonne lecture pour les jours à venir.
Cordialement
Jérôme Charraud
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. juin 28, 2008 2:58 pm
par saintchamond
Bonjour Richard,
A ce titre, je signale ce papier : "Il n'est pas trop tôt pour que la Grande Guerre soit l'affaire et l'histoire des archéologues", dans la "Voix du Nord". A lire ici :
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Arra ... ande.shtml
Bonne journée,
Jérôme
Des anecdotes à lire ici :
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Arra ... otes.shtml
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. juin 28, 2008 4:04 pm
par Stephan @gosto
Bonjour,
Je viens de lire ce livre.
Il est intéressant, notamment en ce qui concerne l'iconographie et les exemples qui illustrent le propos. Une approche "nouvelle" de la Grande Guerre.
Les auteurs de ce bouquin - qui se veut être une sorte de plaidoyer pour une archéologie de la Grande Guerre - posent, dès le départ, les questions auxquelles ils souhaitent répondre dans ce livre en s'appuyant sur quelques exemples de leur travaux. La question centrale étant, on s'en doute : une archéologie de la Grande Guerre a-t-elle un sens et si oui, dans quelles mesures ?
Chacun lira avec attention les exemples donnés à titre d'argumentation et pourra ainsi se forger sa propre opinion sur le sujet - sujet déjà mainte fois débattu ces dernières années.
Personnellement, les exemples traités et les conclusions apportées ne m'ont absolument pas convaincu. Je n'ai pas trouvé un seul exemple, parmi les campagnes de fouilles opérées et relatées dans ce livre, de découvertes qui nous apprendrait quelque chose que l'on ne sait déjà et qui placerait, de fait, l'archéologie comme un outil indispensable à notre connaissance de la Grande Guerre.
Comme le reconnaissent les auteurs, la Grande Guerre bénéficie déjà d'une documentation très complète (photos, rapports, témoignages, dessins, musées, etc.), et les sujets "orphelins" sont certainement très rares. Donc, dans ce livre, on ne trouve aucune révélation, mais une suite de confirmations des pratiques et usages que l'on connaît déjà, tant les sources documentaires sont vastes et riches.
Il reste le cas, longuement abordé, des corps retrouvés. En ce cas, il est certain que ces campagnes de fouilles préventives permettent de redonner parfois une identité à ces hommes jusqu'alors disparus, ou, à tout le moins, de leur offrir une sépulture décente. Sur ce point, il est clair qu'il y a un réel bénéfice. De même que, par extension, ce livre est un appel à leurs collègues archéologues à ne pas négliger ces vestiges lors des campagnes de fouilles préventives.
Pour le reste, ces fouilles permettent au mieux d'éclairer de petits détails, de faire quelques découvertes surprenantes au premier abord (je pense notamment à l'intéressante et certainement déroutante découverte de cette croix façon "svastika" !), mais guère davantage.
Il n'en reste pas moins que j'ai pris plaisir à lire ce livre, qu'il est bien fait et bien illlustré... mais reste guère convaincant - si l'on s'en tient aux seuls propos et découvertes des auteurs - en ce qui concerne les apports réels d'une archéologie de la Grande Guerre.
Amicalement,
Stéphan
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. juin 28, 2008 5:44 pm
par Charraud Jerome
Bonjour
Personnellement, les exemples traités et les conclusions apportées ne m'ont absolument pas convaincu. Je n'ai pas trouvé un seul exemple, parmi les campagnes de fouilles opérées et relatées dans ce livre, de découvertes qui nous apprendrait quelque chose que l'on ne sait déjà et qui placerait, de fait, l'archéologie comme un outil indispensable à notre connaissance de la Grande Guerre.
Stephan, veux tu dire que le fameux argument qui sert à justifier tant de fouilles de la part de certains fossoyeurs tombe à l'eau?
En plus, ceux-là ne se donnent même pas la peine d'identifier les corps.
Amicalement
Jérôme
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : dim. juin 29, 2008 1:15 am
par rolando
Bonsoir à tous, merci à Stéphan, Jérôme et Patrice pour leur intervention,
J’ai acheté et lu ce livre, bien conçu, bien illustré, original parce que première publication du genre destinée au grand public, mais je reste un peu sur “ma faim” quant à l’apport de l’archéologie préventive concernant la connaissance de la GG. Une exception, celle de donner une sépulture à des combattants et mieux encore de les identifier, et qui sait retrouver les familles ? Mais ce point a peu à voir avec “l’archéologie contemporaine.”
Le paragraphe “Les trois chevaux de Braine” a attiré mon attention. Il s’agit de la découverte de trois fosses très proches contenant chacune un squelette récent de cheval en bon état. Des éclats d’obus ont été retrouvés dans l’une des fosses. “Certaines extrémités de pattes sont absentes.” C’est moi qui souligne : les chevaux ont un pied, et même une jambe à l'image des hommes.
Le rédacteur de l’article précise : “... le fait que les trois chevaux aient été déferrés est plus étonnant et permet de mieux cerner l’histoire de ces animaux. A la déclaration de guerre, tous les animaux sont partis vers les zones de combats munis d’une seule paire de fers de rechange... Après plusieurs semaines de combats et de déplacements incessants... “
Je crois savoir que les véritables combats de cavalerie ont été quasiment absents de cette guerre, ce sont de petits engagements.
Autre phrase : “Les fers sont devenus une denrée rare dans les unités et leur récupération sur les chevaux morts un impératif pour préserver la santé des survivants.”
Bien sûr, le fourgon forge attelé ne pouvait suivre la cavalerie montée, on ferrait à froid quand c’était possilbe, parfois à la lueur d’une bougie !
La récupération des fers est une pratique courante dans la maréchalerie ; forger des fers à partir de métal déjà utilisés s’appelle travailler des lopins bourrus.
L’auteur conclut que ces trois chevaux, appartiendraient à une unité anglaise “avançant entre le 12 et le 13 septembre 1914 vers la vallée de l’Aisne....”
Mais là nous ne sommes plus dans l’archéologie.
Cet article fait trois pages, avec deux grandes photographies. Il est recommandé de lire le texte en entier.
Bien cordialement, Caballero.
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : dim. juin 29, 2008 1:54 am
par saintchamond
Bonsoir,
Mon grain de sel. Outre l'éclairage sur cette période (que certains connaissent déjà par coeur), ce livre est peut être tout simplement... transversal. Je renvoie à l'article de ce matin. Je cite le journaliste qui rapporte des propos : "Le but de ce livre, c'est aussi de sensibiliser les collègues qui sont sur le terrain. En Champagne-Ardenne où j'ai travaillé je suis arrivé dans un "no man's land" », précise Yves Desfossés. Des archéologues spécialisés vont parfois négliger de s'intéresser à la Grande-Guerre. Pourtant c'est aujourd'hui qu'il faut y travailler alors que le patrimoine est menacé de disparition avec la multiplication des zones artisanales et industrielles, l'étendue des zones urbaines.". Donc un moyen, aussi légitime soit-il, pour que cette recherche ait un peu plus de sous... demain.
Je viens d'acheter le livre et ai tout au plus musardé au fil de quelques pages.
Bonne soirée,
Jérôme
Re: L’archéologie de la Grande Guerre
Publié : sam. sept. 06, 2008 2:31 pm
par FX Bernard
Bonjour,
j'ai lu ce livre pendant l'été, je dois dire qu'il m'a beaucoup intéressé. Je l'ai pris comme un ouvrage de sensibilisation pour les autres archélogues ; l'aspect qui m'a le plus frappé est la nécessaire redéfinition des critères de travail par rapport à l'archélogie classique : rapport plus "personnel" avec les corps retrouvés, plus d'interaction avec les historiens... J'en conviens, pour beaucoup de "découvertes" archéologiques, c'est un peu la découverte de l'eau chaude, comme celle la médaille avec le svastika, ou celle du processus de fabrication de l'artisanat de tranchée. Par contre, les premières conclusions sur les "cérémonies funéraires" me semblent intéressantes, je pense aussi (je pourrais me tromper) que les sources documentaires classiques glissent un peu sur le sujet. Bref, je regrette un peu d'avoir snobé les copains archéologues quand je faisais histoire de l'art et vais essayer de me faire une culture en archéologie, jamais trop tard ! Et j'essaierai de voir la situation ici en Italie, il pourrait être intéressant de comparer les deux réalités.
Cordialement
f-xavier