Re: André CHARPENTIER auteur des Feuilles Bleu Horizon
Publié : dim. janv. 06, 2008 11:39 pm
Bonsoir Jérome , bonsoir à tous
Pour répondre à la question posée par Jérome il y a peu de temps, voici qqs éléments biographiques concernant André Charpentier auquel nous devons l'essentiel de nos connaissances concernant la presse du front.
Pendant 17 ans de 1918 à 1935, André Charpentier s'est en effet livré à un travail de bénédictin en investigant dans les collections publiques et privées (disparues ou dispersées en partie depuis). Travail rendu encore plus difficile par le fait que Charpentier était aveugle (de guerre) et avait de ce fait besoin d'une assistance. Comme on sait, son travail n'intéressa pas grand monde puisqu'il fallut près d'un quart de siècle pour écouler le petit tirage de son maître-livre "Les Feuilles Bleu Horizon" ....
Depuis, les choses ont changé !!!
Mais revenons à Charpentier . Né le 18 septembre 1884, il devint journaliste avant guerre. Mobilisé le 9 aout 14 au 103° RI , il passa rapidement au 68°. Il fut 2 fois cité, 3 fois blessé dont une fois devant Sailly-Sallissel dans la Somme en octobre 16.
Auparavant, il avait créé le 14 juillet 16, "le Bochofage" , journal de tranchées de son régiment. Grâce à ses relations, il fit parrainer le "Bochofage" par une artiste célèbre et surtout fortunée ce qui lui permis de distribuer le journal gratuitement au sein de son unité. (Il faut dire que ladite artiste n'était pas à cela près puisqu'elle parainait par ailleurs une centaine de poilus

Croix de guerre, médaille militaire, il reçut en outre les Palmes académiques dans la promotion spéciale destinée aux rédacteurs de journaux de tranchées.



Après-guerre, il fut actif dans l'association des journalistes du front et malgré sa cécité reprit son métier de journaliste au "Matin" . Il collabora à qqs autres journaux et revues (dont l'almanach du combattant ). Il refusa toujours la canne blanche et supporta son infirmité avec stoïcisme, refusant d'être plaint.

Il décéda le 19 octobre 1966 à 83 ans.
Je n'ai jamais pu retrouver trace de sa famille , mais en revanche tout un chacun peut se recueillir sur sa tombe 8° division , 2° ligne, N° 90 au cimetière de Montmartre.
Voilà pour l'essentiel.
Cordiales salutations
Remi Hébert



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