Un livre : “ Trois frères manitobains dans la GG...”

[rolando]

Bonjour à toutes et à tous,

Un livre récemment paru.

Lettres des tranchées : Correspondance de guerre de Lucien, Eugène et Aimé Kern, trois frères manitobains (de la province du Manitoba au Canada), soldats de l'armée française durant la Premières Guerre mondiale. Bibliographie. Vingt-neuf Illustrations. Huit cartes. 238 pages.

Établis au Canada depuis à peine huit années lorsque la PGM éclate les trois frères répondent à l’appel de la France, leur pays de naissance, laissant derrière eux leur ferme et leur famille.

Régiments : 149 e RI, 170e RI, 44e RI.

Pour donner un sens à votre 11 novembre


Du paquebot Espagne,
en vue des côtes d’Angleterre,
dimanche 13 septembre 1914
La France est là à 100 et quelques mètres; on se bât là, on meurt, on pleure, mais on vit aussi. Nous savons que l’ennemi se retire, qu’il recule. Dieu sauve la France et les Français!
Eugène, Aimé et Lucien Kern à leur mère

Au son du canon,
15 février 1915
Tout près de nous à notre gauche, il y a un petit bois tout brisé en allumettes, par nos obus. On l’appelle le Bois Boche parce que ses abords sont couverts de cadavres allemands étendus là, fauchés par nos mitrailleuses lorsqu’ils essayèrent mais en vain de nous déloger de nos positions, cela commence à sentir mauvais, gare au printemps.
Lucien Kern à sa mère et sa soeur

Hersin-Coupigny, Pas-de-Calais, 5 juin 1915
C’est la guerre la plus fatigante et déprimante qui ai jamais existé sur terre, c’est trop long et trop sanglant avec des armes pareilles. Les Boches se servent de gaz asphyxiants. Nous leur rendons la pareille, mais sous la forme plus élégante de belles petites bombes. [...] Il fait une terrible chaleur: pas de pluie, l’odeur est atroce, les morts sont horribles à regarder et l’on voit ceci à chaque pas n’importe où vous tournez la tête; ah! l’appétit est loin...
Lucien Kern à sa soeur

Hôpital temporaire numéro 22,
Saint-Aubin-sur-Mer, 7 novembre 1915
Vous me demandez en outre si les blessés en même temps que moi ont été enlevés de suite. Oui, mais celui qui avait le bras arraché est mort presque de suite. Oui, ces cris sont horribles à entendre; cela fait pitié, mais l’on y est habitué et l’on reste froid. L’on devient brutal et philosophe en temps de guerre...
Lucien Kern à sa mère

Épinal, le 28 février 1916
Je suis en assez bonne santé mais je suis toujours triste. Ce matin j’ai passé la visite du major qui, malgré mes déclarations de blessures qui sont encore douloureuses et une main qui ne peut presque rien faire, m’a quand même reconnu apte pour service armée. Quels vampires que ces majors de régiments; ils sont altérés de sang. Aucune pitié en leurs coeurs de marbre.
Lucien Kern à sa soeur

Dans le baraquement froid comme une grainerie,
dimanche après-midi, le 28 janvier 1917
Chère soeur,
Tu me pardonneras si je n’écris pas bien. Si tu savais comme j’ai froid aux mains... Il n’y a pas trois soleils mais c’est tout juste... Espérons que ce sera la dernière année et que l’hiver prochain, si Dieu le veut, je serai au milieu de vous tous.


Informations tirées du site...
http://www.livres-disques.ca/editions_b ... /index.cfm

Bien cordialement, Caballero.