Forum PAGES 14-18

Bonjour,

J'ai scanné il y a quelques mois, avec l'autorisation de son auteur, un ouvrage de Jean DAUPHIN intitulé "Pierres et Croix des chemins du Pays de Virton" et qui devrait intéresser celles et ceux qui s'intéressent aux combats du 22 août 1914 dans la région de Virton - Ethe. Vous trouverez ci-dessous la liste des monument français que l'on trouve dans cet ouvrage.

ETHE: Croix Renson; Monument de Hauteclocque; Calvaire des Fusillés à Belmont; Hêtres du hussard; Monument français à Laclaireau
BLEID: Monument Laplace
GOMERY: Monument français; Plaque de l'ambulance

L'adresse de ce site est la suivante:

http://users.skynet.be/danny.delcambre/ ... /index.htm

N'oubliez pas de visiter la section "Photos" qui présentent des photos récentes et en couleurs de ces monuments. Je vous recommande tout particulièrement les insolites "hêtres du hussard", gravés à la baïonnette par un soldat français.

Bonne lecture

Danny DELCAMBRE

P.S.: Concernant les "hêtres du hussard", voici un texte trouvé sur Internet:

Durant la première guerre mondiale, plusieurs soldats Francais vivaient dans les bois de Ethe. Ce serait à cette époque, que l'un d'eux grava avec son épée (ou une baionnette), deux petits hussards sur les troncs de deux jeunes hêtres. Les années passèrent, les arbres grandirent, à tel point qu'aujourd'hui , la taille de ces deux hussards dépassent largement celles d'un être humain. Depuis, ces arbres sont protégés et régulièrement les hussards sont peint de couleurs vives par un habitant de Ethe et son fils qui les entretiennent religieusement. Ce lieu est devenu une curiosité touristique et vous pouvez encore maintenant les découvrir dans le bois qui se trouve derrière le domaine du château de Laclaireau. Bien plus tard, quelqu'un est venu graver sur un hêtre, une " compagne " pour ces deux soldats solitaires (celle-ci se trouve environ à 50 m des deux hussards). Il existe encore d'autres versions à cette petite anecdote...mais quelle est la bonne ?

(Source: http://users.skynet.be/fa421624/ethe2006/anecdotes.html

merci Danny pour ces renseignements.J'irai voir cela au printemps quand je traverserai cette jolie région pour me rendre en Argonne.Chaleureusement,Azor.

Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour Danny

Merci de promouvoir les travaux de recherche de notre ami Jean DAUPHIN, Gardien de la mémoire en Gaume.
Sincères félicitations pour ce beau travail d'informatisation!

Nos amis français et belges sont toujours les bienvenus dans notre Pays de Gaume, fort accueillant. Vous serez séduits par son micro-climat ...

Voici une reproduction d'une vue d'époque du monument élevé à la mémoire des militaires français fusillés à Gomery en 1914. Cette carte-vue, vendue au "profit du monument", a été adressée en France et porte la mention: " Souvenir d'un triste voyage / 23/08/1922" ....



Un bon dimanche (tempétueux ...) de Belgique!

Bonjour,

Pourriez-vous me dire, popol, si vous avez connaissance du lieu d' inhumation des 114 victimes dont les noms sont repris sur le monument. Aucun de ces soldats n'a été inhumé à Laclaireau.
Autre question, était-il d'usage sur les fiches individuelles (M.D.H) d'indiquer "tué à l'ennemi" même pour des faits de crimes de guerre révélés comme tels par la commission d'enquête. ( médecin aide-major Maxence de Charette de la contrie, interprète Charles Deschars... pour ne citer qu'eux)

Ric

Bonjour ric,

Par curiosité, de quels crimes de guerre parlez-vous ? Quid de la commission d'enquête ? Pouvez-vous m'en dire plus svp (à l'occasion). Je vous remercie. Bonne soirée. Jérôme

Bonjour,


Autre question, était-il d'usage sur les fiches individuelles (M.D.H) d'indiquer "tué à l'ennemi" même pour des faits de crimes de guerre révélés comme tels par la commission d'enquête. ( médecin aide-major Maxence de Charette de la contrie, interprète Charles Deschars... pour ne citer qu'eux)

Bonjour,

Et bien je parlais des 114 blessés fusillés à l'endroit même où ce monument a été érigé et dans l'ambulance à une cinquantaine de mètre qui a été incendiée, les blessés y ont été brûlés vifs. Une commission d'enquête avait été mise sur pied afin de faire la lumière sur cette histoire, quelques uns des rapports d'enquête numérotés ont été publiés dans certains ouvrages (Direction du contentieux et de la justice militaire de Paris, dossier n° 191, du 17 avril 1915.) Quoi qu'il en soit, un certain nombre d'ouvrages en font mention: " de Verdun à Mannheim" du docteur Simonin, médecin inspecteur attaché à l'état major de la 7ème division, "Les massacres de Ethe et de Gomery" plaquette d'une trentaine de pages du colonel Grasset, capitaine au 103ème au moment des faits, "La bataille de Virton" de l'abbé Dubois, " l'invasion allemande " des chanoines Schmitz et Nieuwland. Tous les témoignages concordent, certains sont visibles sur le net.

Cordialement,

Ric

Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Ric, St-Chamond

- Voici d'abord un petit résumé des faits (selon l'ouvrage de J. Schmitz et N. Nieuwland "L'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg" - 7e partie / 1925 - p. 310 et s.):

VIII. LES MASSACRES DE GOMERY :

Lorsque, dans la nuit du samedi 22 août 1914, les débris de la 14e brigade française repassèrent par Gomery (en provenance d'Ethe et de Bleid), ne laissant dans le village que des centaines de blessés, on put supposer avec raison que, la bataille étant terminée, les insignes de la convention de Genève suffiraient à épargner ceux qui s'étaient placés sous sa protection. Il n'en fut, hélas! pas ainsi, et la journée du dimanche 23 août vit perpétrer à Gomery des horreurs telles que l'imagination a peine à se les représenter et, n'étaient les dépositions des témoins oculaires les plus autorisés, on aurait quelque difficulté à y ajouter foi.

Des soldats parcourant le village, mettent partout le feu: sur 57 maisons, 31 deviennent la proie des flammes. Les immeubles ayant arboré la Croix-Rouge ne sont guère épargnés, sauf le château transformé en ambulance.

Dans la maison de la veuve Lambert, où le docteur Sédillot donne ses soins à de nombreux blessés, des soldats commandés par un officier, qui leur en donne l'exemple, tirent sur les médecins et les blessés et mettent le feu à la maison. Ceux qui ne sont pas tués sur le coup et qui ne parviennent pas à se cacher, sont entraînés jusqu'au cimetière, où se dresse bientôt une hécatombe de près de 80 soldats français blessés qui y ont été fusillés en présence d'une grande partie de la population prisonnière.

On évalue à 150 environ, le nombre de blessés français désarmés achevés par l'ennemi. Un civil, Joseph Halbardier, père de douze enfants, est tué sur le seuil de sa maison (...)

Quant au nombre de soldats français fusillés ou brûlés, il serait tout aussi difficile de l'établir d'une façon rigoureusement exacte. La tombe creusée à côté du cimetière, près de l'endroit des fusillades collectives, devait contenir d'après l'inscription allemande ("Hier ruhen 115 tapfere französishe Krieger gefallen am 22 August 1914"): deux officiers et 113 soldats français. En réalité, elle n'en contenait que 104, comme on put le constater lors des exhumations en 1917.

Quatre cadavres furent enterrés au cimetière communal. Pendant l'été 1917, tous ces corps furent transportés au cimetière militaire des Rappes (bois de Latour), qui contient, d'après les inscriptions, 508 tombes: celles de 489 soldats français et 19 allemands. En septembre 1921, une équipe de soldats français chargés d'opérer des recherches, finit par découvrir une fosse contenant trois corps de soldats français, qui furent transportés au cimetière du Mat à Bleid.

Le 27 avril 1923, on a ramené à Gomery, dans un caveau creusé sous le monument commémoratif, les ossements de 60 corps non identifiés. Quelques corps identifiés furent rapatriés en France, les autres demeurent provisoirement au cimetière des Rappes.

Plusieurs rapports de soldats "escapés" des fusillades de Gomery citent les chiffres de 200 et même 300 victimes de la barbarie allemande en ce village. Il nous semble que ces chiffres sont exagérés et que le nombre des victimes fusillées et brûlées ne dépasse par 150 (...) ;

- En annexe, la reproduction d'une carte-vue représentant la tombe provisoire, intitulée "Vue de la tombe des blessés français massacrés à Gomery par les hordes de la Kultur, le dimanche 23 août 1914. Ruines de la maison de la maison Lambert où les blessés furent brûlés vifs; ceux qui tentèrent d'échapper aux flammes furent repoussés dans le feu par les soldats allemands" :




- Voici donc le résultat d'une première recherche. Il serait intéressant de connaître la liste des noms inscrits sur le monument et de savoir comment elle a pu être établie. Aujourd'hui, le cimetière des Rappes n'existe plus.

Une bonne soirée de Belgique

Bonsoir de Gaume,

J'avais relevé il y a quelques années les noms des soldats sur le monument, aucune trace dans les cimetières avoisinants. je n'ai plus cette liste sous la main.
Le cimetière du mât a disparu aussi, seuls quelques morceaux des murs d'enceinte subsistent, ces soldats reposent actuellement à Baranzy. La pierre d'entrée a été récupérée et placée au pied du monument Laplace au centre de Bleid.
La carte vue que vous présentez est tirée de helden gräber, voici sa légende:



Ric

Merci Ric et Popol de m'avoir affranchi. Bonne soirée tout de même. Jérôme

Bonjour,

J'ai en son temps relevé les noms figurant sur le monument de Gomery, informations que j'ai transmises à Memorial-Genweb. Cependant, ces informations ne figurent pas sous "Gomery", mais sous "Bleid", "Monument aux morts". Sous ce même Bleid, on trouve également une plaque commémorative placée juste à côté de monument de Gomery et dédiée au Lieutenant-Colonel Buisson.

Voici les adresses de ces deux relevés:
http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... table=bp04
http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... table=bp04

Je ne possède aucune autre information concernant ces personnes.

Danny