J'ai trouvé, dans la presse régionnale de 1915, cet article :
DISPARU DEPUIS SIX MOIS
Quimper le 1er Mars
Un soldat du 118e d’infanterie, Auguste Perrand, originaire de Guérande, était porté comme disparu depuis le 22 août. Toutes les recherches faites par sa famille pour le retrouver avaient été inutiles. Tout espoir de le revoir semblait perdu. Or, Jeudi dernier, 25 Février, sa femme avait la joie de recevoir de son mari la lettre suivante, qui mérite d’être reproduite :
Maestricht, Hollande, 19 Février 1915,
Ma chère petite femme,
Depuis six mois aujourd’hui, que je ne t’ai pas écrit, tu as du bien des fois te dire que j’étais mort. Mais heureusement, jusqu’ici, je n’ai pas encore été blessé.
Comme tu le vois plus haut, je t’écris de Hollande. Voici pourquoi. Depuis les 22 et 23 août, jours ou j’ai combattu, je me trouve séparé de l’armée, car le 23 nous sommes restés à peu près 400 pour tenir tête à environ 30.000 Allemands. Nous n’en sommes partis qu’après avoir été submergés par le nombre. Je ma trouvais auprès de Frappin. Mais, dans la fuite, chacun est parti de son côté. Nous étions cernés de toutes part et nous n’avons réussi à nous cacher que parce qu’il y avait beaucoup de bois.
Depuis, je n’ai point entendu parler de Frappin, ni de Lefèvre. Le 1er Septembre, nous étions à Charleville, après être passés par Givet. A ce moment, nous étions 120, beaucoup du midi et un peu partout nous retrouvions des égarés comme nous. J’en ai même retrouvé un de Saint Lyphard, que j’ai été obligé de quitter au cours d’une attaque Allemande, car depuis notre départ nous étions toujours traqués dans les bois.
Si tu as lu dans les journaux les exploits de la bande des bois de Saint Hubert, tu as pu voir tout ce que nous avons fait, car j’en faisais partie. Nous sommes restés dans les bois pendant quatre mois, vivant un peu en sauvages, et dans une maison pendant deux mois. Pourtant ce n’était guère prudent pour les gens de nous garder ainsi chez eux. Nous n’étions plus alors que sept seulement dans ce village, et les Allemands passaient tous les jours devant nous, fouillant les maisons à chaque instant.
Enfin, ce n’est rien maintenant, puisque je suis sauvé ! J’ai traversé la Belgique depuis les environs de Sedan, en passant par Liège, jusqu'à la frontière Hollandaise. Nous sommes passé à trois avec un marchand de pétrole. Nous étions à peine rendus dans un champ, que deux minutes plus tard nous avons vu passer six de nos camarades qui venaient d’être fait prisonniers. Nous pouvons dire que nous avons eu de la chance, espérons que cela continue jusqu'à la fin.
Le 22 et 23 Août 1914, la 44e brigade, composée des 19e et 118e RI, livrait ses premiers combats à Maissin, en Belgique. Apparament, quelques 120 soldats n'ont pu suivre la retraite de leurs régiments et se sont cachés dans les bois de Saint Hubert.
Donc, je recherche toute info sur la "bande des bois de Saint Hubert"
Après une rapide recherche sur internet, j'ai trouvé, sur l'excelent site http://www.1914-1918.be/inf_van_den_steen.php cet article
Une baraque tout près de Ciergnon, témoignait encore en 1946 de l'aventure des 120 soldats français
Extrait du journal "La Libre Belgique " du 19/04/46
Dans les domaines royaux: les baraques
A peu de distance du château royal de Ciergnon, se trouvent deux modestes constructions, l'une en briques et assez confortable, dissimulée dans la forêt, entre Ciergnon et Montgauthier, et que l'on appelle dan sla région "la baraque des Français". Fin août 14, elle donna asile à 120 soldats français de Mangin, coupés de leurs corps lors des combats de Maissin. Les fantassins en culottes rouges et capote bleue tinrent le maquis d'alors pendant un mois. Ils étaient ravitaillés par la population civile et l'abbaye bénédictine de Chevetogne. von Longchamps, gouverneur de Namur, envoya contre la troupe intrépide un millier d'hommes de toutes armes. Les oiseaux s'étaient envolés. Ils avaient passé en hollande, par Liège, guidés par une femme, Mme Malicet. Les Allemands, dépités incendièrent le pavillon, qui fut reconstruit en 1928 et qui servit, dès le début de 1944, d'hôpital aux maquisards blessés ou malades des camps environnants.
Est ce qu'il pourrait s'agir, dans cet article, de la bande des bois de Saint Hubert ?
Dans cet article, on parle de 120 soldats Français de Mangin. Quels régiments, commandé par Mangin, on pris part aux combats dans ce secteur en aout 1914 ?
En vous remerciant d'avance de vos réponses
Amicalement
Sophie
