Re: en attendant Verdun, il y a 100 ans
Publié : sam. janv. 23, 2016 7:02 pm
Bonjour,
Extrait de Verdun, le premier choc à la 72e Division, Brabant – Haumont - Le bois des Caures (21-24 février 1916), Lieutenant-Colonel A. GRASSET, éd. Berger-Levrault, 1926
"Début 1916 les Français s’attendaient à une attaque de grande ampleur, mais ne savaient pas sur quelle partie du front. Il y eut q
uelques signes d’activité dans la région de Verdun, mais ce secteur, calme depuis le début de la guerre, ne fut pas particulièrement
renforcé. Les Allemands l’avaient pourtant pris pour objectif dès la fin de décembre 1915. L’offensive, s’inspirant de l’attaque française de la Somme en septembre 1915, devait être la plus puissante de l’histoire. Son but : épuiser les forces françaises qui ne lâcheraient jamais la forteresse, pour mieux rompre le front plus tard dans un autre secteur. La date de l’assaut était d’abord fixée au 12 février, mais le mauvais temps incitât au dernier moment les Allemands à la reporter au lendemain, puis le mauvais temps con
tinuant, elle fut repoussée de jour en jour jusqu’au 21. Hors le 11 au soir des déserteurs qui se disaient Polonais, terrifiés par la future tuerie, alertèrent les Français. Ainsi des renforts d’infanterie, dont le 60e RI, et d’artillerie furent aussitôt dirigés sur Verdun. L’alerte sur le front français dura jusqu’au 15 puis pour relâcher la tension les lignes arrières furent allégées. Pendant ce temps, les Allemands, massés l’arme au pied dans les tranchées de départ, vivaient dans des conditions terribles. Constamment mouillés et transits de froid, ils mangeaient froid, ne recevant qu’irrégulièrement du vin ou de l’eau-de-vie.
Le 20 février, jour de la pleine lune, les vents du nord-est du soir chassant la pluie, le quartier général allemand en conclut qu’une période de beau temps allait commencer et que le signal de l’attaque pouvait être donné. "
Extrait du journal de guerre de mon arrière-grand-père, 60eRI :
"Le 11 (février 1916) il gèle et il neige, le soir alerte. Ce jour là les officiers étaient partis pour aller reconnaître un secteur, lequel nous devions occuper peu de jours après. Mais en cours de route, on leur a fait faire demi-tour. Aussi à partir de ce jour on prévoit que quelque chose nous attend. Car depuis longtemps déjà on parlait très souvent de Verdun, et comme nous étions au repos dans la Meuse, on se disait qu'il devait y en avoir une petite part pour nous."
Cordialement
Vincent Juillet
Extrait de Verdun, le premier choc à la 72e Division, Brabant – Haumont - Le bois des Caures (21-24 février 1916), Lieutenant-Colonel A. GRASSET, éd. Berger-Levrault, 1926
"Début 1916 les Français s’attendaient à une attaque de grande ampleur, mais ne savaient pas sur quelle partie du front. Il y eut q
uelques signes d’activité dans la région de Verdun, mais ce secteur, calme depuis le début de la guerre, ne fut pas particulièrement
renforcé. Les Allemands l’avaient pourtant pris pour objectif dès la fin de décembre 1915. L’offensive, s’inspirant de l’attaque française de la Somme en septembre 1915, devait être la plus puissante de l’histoire. Son but : épuiser les forces françaises qui ne lâcheraient jamais la forteresse, pour mieux rompre le front plus tard dans un autre secteur. La date de l’assaut était d’abord fixée au 12 février, mais le mauvais temps incitât au dernier moment les Allemands à la reporter au lendemain, puis le mauvais temps con
tinuant, elle fut repoussée de jour en jour jusqu’au 21. Hors le 11 au soir des déserteurs qui se disaient Polonais, terrifiés par la future tuerie, alertèrent les Français. Ainsi des renforts d’infanterie, dont le 60e RI, et d’artillerie furent aussitôt dirigés sur Verdun. L’alerte sur le front français dura jusqu’au 15 puis pour relâcher la tension les lignes arrières furent allégées. Pendant ce temps, les Allemands, massés l’arme au pied dans les tranchées de départ, vivaient dans des conditions terribles. Constamment mouillés et transits de froid, ils mangeaient froid, ne recevant qu’irrégulièrement du vin ou de l’eau-de-vie.
Le 20 février, jour de la pleine lune, les vents du nord-est du soir chassant la pluie, le quartier général allemand en conclut qu’une période de beau temps allait commencer et que le signal de l’attaque pouvait être donné. "
Extrait du journal de guerre de mon arrière-grand-père, 60eRI :
"Le 11 (février 1916) il gèle et il neige, le soir alerte. Ce jour là les officiers étaient partis pour aller reconnaître un secteur, lequel nous devions occuper peu de jours après. Mais en cours de route, on leur a fait faire demi-tour. Aussi à partir de ce jour on prévoit que quelque chose nous attend. Car depuis longtemps déjà on parlait très souvent de Verdun, et comme nous étions au repos dans la Meuse, on se disait qu'il devait y en avoir une petite part pour nous."
Cordialement
Vincent Juillet