Re: Témoignages récoltés. (1
Publié : mer. mars 18, 2015 12:26 am
Comme je l'ai expliqué dans ma présentation, j'ai recueilli, de par mon àge et mon métier (infirmier), sans parler de mes grands-parents, des témoignages oraux, et parfois un peu plus.
Je vais les énumérer un par un:
les "pays".
Un jour des années début 80, à Riom (63), un ancien poilu m'expliquait que dans la mesure du possible, du moins en première ligne, ils essayaient de se regrouper entre "pays", en quelque sorte "voisins", comprenant le même patois, ayant aussi des connaissances, bref, recréant une ambiance plus convivial malgré le pilonage et... la guerre.
Cet homme, dont je me souviens très bien qu'u'il s'appelait Celestin, un jour d'attaque insensée genre "chemin des dames", sort donc de la tranchée, avec à ses côtés, 2 "pays" qu'il connaissait bien, sortie de tranchée à la "de Nivelle", sans couvert, sous le feu des mitrailleuses boches qui surplombaient, donc, carnage.
Après le "calme", la nuit étant tombée, ou il avait quand même pris une balle dans le bassin, il s'est traîné vers un de ses potes, mort, puis a cherché l'autre, idem, et s'en est sorti jusqu'au lendemain, ou après un pilonage français, la crête avait été anéantie.
Il me racontait, comment pouvoir écrire ça à ses parents, qui bien sur connaissaient ceux de ses pays.
Puis comme j'étais chez lui pour une "piqûre" (injection intra musculaire), il me dit: "à gauche, à droite y a plus rien".
Il baisse son pantalon, et à l'emplacement de la fesse droite, il n'y avait plus de chair, le fessier avait été emporté par la balle de mitrailleuse, qui lui avait aussi cassé le bassin.
Celestin a repris la vie civile, travaillé jusqu'à 65 ans comme cordonnier, n'aimait pas parler de "ça"....
Un jour, il m'a offert un briquet qu'il avait fait dans les tranchées, avec une balle, et en tournant d'unquart de tour, c'était essence ou amadou.
On me l'a volé.
Juste pour que cette histoire ne disparaisse pas. Reposez en paix, Celestin.
Je vais les énumérer un par un:
les "pays".
Un jour des années début 80, à Riom (63), un ancien poilu m'expliquait que dans la mesure du possible, du moins en première ligne, ils essayaient de se regrouper entre "pays", en quelque sorte "voisins", comprenant le même patois, ayant aussi des connaissances, bref, recréant une ambiance plus convivial malgré le pilonage et... la guerre.
Cet homme, dont je me souviens très bien qu'u'il s'appelait Celestin, un jour d'attaque insensée genre "chemin des dames", sort donc de la tranchée, avec à ses côtés, 2 "pays" qu'il connaissait bien, sortie de tranchée à la "de Nivelle", sans couvert, sous le feu des mitrailleuses boches qui surplombaient, donc, carnage.
Après le "calme", la nuit étant tombée, ou il avait quand même pris une balle dans le bassin, il s'est traîné vers un de ses potes, mort, puis a cherché l'autre, idem, et s'en est sorti jusqu'au lendemain, ou après un pilonage français, la crête avait été anéantie.
Il me racontait, comment pouvoir écrire ça à ses parents, qui bien sur connaissaient ceux de ses pays.
Puis comme j'étais chez lui pour une "piqûre" (injection intra musculaire), il me dit: "à gauche, à droite y a plus rien".
Il baisse son pantalon, et à l'emplacement de la fesse droite, il n'y avait plus de chair, le fessier avait été emporté par la balle de mitrailleuse, qui lui avait aussi cassé le bassin.
Celestin a repris la vie civile, travaillé jusqu'à 65 ans comme cordonnier, n'aimait pas parler de "ça"....
Un jour, il m'a offert un briquet qu'il avait fait dans les tranchées, avec une balle, et en tournant d'unquart de tour, c'était essence ou amadou.
On me l'a volé.
Juste pour que cette histoire ne disparaisse pas. Reposez en paix, Celestin.