Re: Fait d'armes garde impériale
Publié : jeu. avr. 10, 2014 5:38 pm
Je me permets de vous contacter car ayant découvert votre site il y a quelque temps et moi même passionné par la premiere guerre mondiale, j'aurai une question à vous poser n'ayant jamais eu d'eclaircissement à ce sujet jusqu'à présent.
Au début des années 1980, j'ai eu la rare et unique chance de recevoir le témoignage d'un poilu agé à l'époque de 94ans. Ce souvenir quoique seulement oral est resté imprégné dans ma mémoire pour les faits les plus marquants et je me permets de vous le livrer en essayant de respecter au plus prés le récit de mon illustre poilu. La date et le lieu ne me reviennent pas même si ce poilu m'a expliqué se trouver dans l'aisne à l'époque du récit qui suit:
Nous étions retranchés à couvert dans un fossé et nous avions en face de nous la garde impériale. Brusquement nous avons vu la garde sortir des tranchées avec des drapeaux blancs mais avec toutes leurs armes. Aussitot, nous sommes remontés en haut du fossé avec une confiance toute relative. Les allemands se sont approchés à quelques dizaines de metres de nous et brusquement se sont mis à nous tirer dessus: j'ai aussitot reçu une ou plusieurs balles de fusil et j'ai dévalé le talus jusqu'au bas du fossé: là, les allemands m'ont jeté une grenade qui a explosé à proximité: je me suis évanoui. Lorsque les brancardiers français sont arrivés, ils m'ont remué du bout de leurs chaussures et j'ai entendu l'un d'eux dire: "celui-là il est mort". J'ai commencé à gémir : c'est comme cela que j'ai pu etre évacué.
Ce poilu n'a fait ce jour là que cotoyer la mort. Il a recu 24 blessures liés aux éclats de grenade et aux coups de fusil et m'a dit qu'il conservait dans le corps encore quelques morceaux de ferraille. Je me souviendrai toujours de cette silhouette fréle , voutée, de petite taille et tourmentée par ces anciennes blessures mais qui cachait une robustesse à toute épreuve et quelle épreuve .Quiconque n'aurait pu deviner un quelconque signe belliqueux ou vengeur de la part de cet homme qui a subit les événements sans rechinier comme des millions d'autres.
Je souhaiterai avoir un eclaircissement sur ce fait de guerre peu commun ,donc marquant et certainement connu des spécialistes et le recentrer dans le contexte de l'époque (situation geographique et temporelle, bataille d'importance ou non, identité des régiments engagés dans cette bataille: pour information, ce poilu était un agriculteur originaire du sud de la haute garonne).
Ce poilu s'est eteint 2 ou 3 ans aprés cette entrevue sans que je puisse le revoir.
Lorsque je peux raconter cette histoire à des gens receptifs ou admiratifs, je pense par cette démarche rendre un hommage respectueux à ce poilu et contribue à pérénniser le souvenir de nos anciens.
Merci.
Cordialement
Au début des années 1980, j'ai eu la rare et unique chance de recevoir le témoignage d'un poilu agé à l'époque de 94ans. Ce souvenir quoique seulement oral est resté imprégné dans ma mémoire pour les faits les plus marquants et je me permets de vous le livrer en essayant de respecter au plus prés le récit de mon illustre poilu. La date et le lieu ne me reviennent pas même si ce poilu m'a expliqué se trouver dans l'aisne à l'époque du récit qui suit:
Nous étions retranchés à couvert dans un fossé et nous avions en face de nous la garde impériale. Brusquement nous avons vu la garde sortir des tranchées avec des drapeaux blancs mais avec toutes leurs armes. Aussitot, nous sommes remontés en haut du fossé avec une confiance toute relative. Les allemands se sont approchés à quelques dizaines de metres de nous et brusquement se sont mis à nous tirer dessus: j'ai aussitot reçu une ou plusieurs balles de fusil et j'ai dévalé le talus jusqu'au bas du fossé: là, les allemands m'ont jeté une grenade qui a explosé à proximité: je me suis évanoui. Lorsque les brancardiers français sont arrivés, ils m'ont remué du bout de leurs chaussures et j'ai entendu l'un d'eux dire: "celui-là il est mort". J'ai commencé à gémir : c'est comme cela que j'ai pu etre évacué.
Ce poilu n'a fait ce jour là que cotoyer la mort. Il a recu 24 blessures liés aux éclats de grenade et aux coups de fusil et m'a dit qu'il conservait dans le corps encore quelques morceaux de ferraille. Je me souviendrai toujours de cette silhouette fréle , voutée, de petite taille et tourmentée par ces anciennes blessures mais qui cachait une robustesse à toute épreuve et quelle épreuve .Quiconque n'aurait pu deviner un quelconque signe belliqueux ou vengeur de la part de cet homme qui a subit les événements sans rechinier comme des millions d'autres.
Je souhaiterai avoir un eclaircissement sur ce fait de guerre peu commun ,donc marquant et certainement connu des spécialistes et le recentrer dans le contexte de l'époque (situation geographique et temporelle, bataille d'importance ou non, identité des régiments engagés dans cette bataille: pour information, ce poilu était un agriculteur originaire du sud de la haute garonne).
Ce poilu s'est eteint 2 ou 3 ans aprés cette entrevue sans que je puisse le revoir.
Lorsque je peux raconter cette histoire à des gens receptifs ou admiratifs, je pense par cette démarche rendre un hommage respectueux à ce poilu et contribue à pérénniser le souvenir de nos anciens.
Merci.
Cordialement