Re: Recherche Camille Lambert Combattant
Publié : dim. janv. 24, 2010 12:00 am
Bonjour,
A la suite du décès de notre maman nous venons de découvrir une série de lettres adressées à notre grand-mère par un combattant de la guerre 14 18, Camille Lambert, sa dernière lettre est rédigée à « la côte du poivre » décembre 1916, il était originaire des Vosges.
Il livre une description de sa vie au front etextraordinaire dans une lettre se trouve une fleur séchée qu’il dit avoir cueillie au bord d’un trou d’obus prés de la tranchée.
Nous souhaiterions présenter ces documents à un chercheur, et savoir si ce combattant a été tué ou non à la guerre, une fiche existe d'un Camille Lambert originaire de Thillot et décédé de ses blessures en juillet 1918.
Respectueusement
M & Mme Guichard-Chantelou
2 rue de l’Abbaye
22750 Saint Jacut de la Mer
0296825124
Ci-après une lettre transcrite par nos soins y manque son schéma de la tranchée.
Dimanche 2 juillet 1916
Bien chère amie,
Je profite d’avoir un instant de loisir pour vous écrire ces qq mots. J’ai reçu avant-hier votre lettre de dimanche dernier. Elle m’a fait beaucoup de plaisir. Mais aussi j’ai été peiné d’apprendre la maladie de votre mère et du petit André. Enfin j’espère que ce ne sera pas trop grave et qu’ils seront vite remis tous les deux. C’est mon plus cher désir. J’ai reçu toutes vos cartes et je vous remercie bien d’ouvrir en chaque fois une pensée pour moi.
Vous dites que Robert m’a écrit. Mais je n’ai pas reçu sa carte. C’est sans doute le changement d’adresse qui a provoqué le retard ou la perte de la carte.
Vous me demandez s’il y a ici des personnes que vous connaissez.
En effet, il y a Matilia qui est dans mon escouade (la 15ème). Grassel est revenu avec nous, depuis longtemps déjà. Il est à la 1ère Cie je crois.
Quant au Chaze j’espère bien en être débarrassé à tout jamais, car il est resté au 9 bataillon du 57. Peut-être en est-il parti à présent. Mais vous savez je ne tiens pas à avoir de ses nouvelles. D’ailleurs quand je suis parti je ne lui ai même pas serré la main car il m’avait encore fait de nouvelles sottises.
Maintenant causons un peu de la vie que je mène ici. Nous avons quitté les tranchées lundi soir, 26 juin à 11h. Il était temps car depuis 3 jours nous étions soumis à un bombardement continuel et régulier de 10h du matin à 7h du soir. Nous avons eu des pertes assez élevées au bataillon. Les boches nous tiraient dessus sans discontinuer et par rafales des 150 des 210, des 220 et des 240. Vous ne pouvez vous imaginer les horreurs de ces bombardements. Il faut les avoir vécus pour les connaître. Vous savez sans doute que les tranchées se rejoignent par des boyaux, qui possèdent des pare éclats. Voici la conformation d’un pare éclat.
Je me trouvais justement dans un pare éclat au point A. Un obus (de 210) est tombé en plein dans le boyau au point B. la commotion a été si forte que j’ai été étourdi pendant ¼ d’heure mais sans une égratignure. Ce même obus a blessé le commandant (5 blessures) et tué son ordonnance. Ils se trouvaient tous deux aux points C et D. Un caporal qui le commandant n’a rien eu du tout. Mais tous trois ont été ensevelis. Mais j’arrête ces descriptions qui pourraient vous faire de la peine. En quittant les tranchées (cote 304), nous avons marché presque toute la journée de mardi.
Nous avons pris le train à 5h1/2. On a démarré à 8h puis débarqué à 5h le matin. Après 4km on nous a cantonnés dans un riant village de la Meuse à qq kilomètres de Bar le Duc. Nous y pour 15 jours. Après on retournera là haut, mais pas dans le même secteur.
Bien des choses de ma part à mes parents ainsi qu’à nos gentilles compagnes.
Recevez chère amie de celui qui pense à vous, ses meilleures amitiés et un bon et sincère baiser.
Camille