Re: Lettres censurées des tranchées
Publié : sam. déc. 05, 2009 10:25 am
Voici une des lettres que j'ai utilisées dans mon livre: "Lettres Censurées des Tranchées, une place dans l'Histoire et la Littérature". J'ai trouvé ces lettres aux Service Historique de l'armée de Terre à Vincennes. J'ai été le premier à défaire les ficelles qui liaient ces lettres censurées de 1917 depuis presque 80 ans (en 1996). Que d'émotion en pensant à mon grand-père que j'adorais et qui est sur la couverture du livre publié par l 'Harmattan. Ces lettres n'étaient pas caviardées mais complétement censurées ce qui fait qu'elles sont toujours entièrement lisibles! Plus d'histoire et d'infos sur ma recherche sur les auteurs si vous le désirez.
Le 15 – 2 – 17 Mon Vieux Louis Je m’empresse de faire réponse à ta lettre que j’ai reçu hier soir,aussi j’étais heureux,d’avoir de tes bonnes nouvelles surtout de te savoir toujours à Bron,fais donc ton possible pour y rester le plus longtemps que tu pourras,car mon vieux Louis rien ne presse que tu reviennes défendre les biens,de tous ces bandits,qui nous feront tuer jusqu’au dernier,tous les jours je me demandes à quoi,ces messieurs nos gouvernants veulent,en venir,veulent-ils complêtement la fin de la race,<<surement>> mais je doutes fort,qu’ils y arrivent,car tu sais,sur le front,dans mon régiment,comme dans un autre,tous nous en avons mare,et je crois,que si,il nous faut aller à la bousculade,tous nous refuserons,aussi je crois que nous aurons vraiement raison.Assez ! de victimes comme cela,il nous faut le retour au foyer ou alors la Révolution. Crois,mon cher Louis que si tous les camarades avez été comme moi,il y a longtemps que la guerre serait finie,c’est honteux de se faire hacher,comme celà et ne rien dire,dis comme moi – nous ne sommes pas des hommes,nous ne sommes même pas des femmes,nous sommes rien et rien!! Assez là dessus,passons à autre chose. Nous sommes toujours en xxxxxxx.au même endroit,pour le moment ma Cie est en réserve pour 12 jours,nous sommes mieux qu’en ligne,car il ni a pas besoin de veiller le bôche,avec cela nous pouvons manger chaud et faire dégeler notre pain.Le secteur est tranquille,crois bien mon cher Louis que nous y finirons bien la guerre,mais je pense que nous ni resterons pas longtemps,nous devons être relevé par le 18e corps et l’on si attends tous lers jours.Quant à moi ça va pour le moment,quoique jái un gros rhûme,aussi j’espère qu’au reçu de ma lettre tu seras en bonne santé.Je termine mon cher Louis en t’embrassant bien fort.Ton frère qui pense à toi et ne t’oublie pas.Bonne poignée de mains et à bientôt. Antoine - Il fait toujours très froid quoique le soleil se fasse sentir la journée,la nuit il gèle très fort.Je pense qu’à Lyon il ne doit pas faire bon non plus et que nu ne dois pas avoir chaud.Que veux tu c’est la saison et ça fait encore mieux que de l’eau.
Le 15 – 2 – 17 Mon Vieux Louis Je m’empresse de faire réponse à ta lettre que j’ai reçu hier soir,aussi j’étais heureux,d’avoir de tes bonnes nouvelles surtout de te savoir toujours à Bron,fais donc ton possible pour y rester le plus longtemps que tu pourras,car mon vieux Louis rien ne presse que tu reviennes défendre les biens,de tous ces bandits,qui nous feront tuer jusqu’au dernier,tous les jours je me demandes à quoi,ces messieurs nos gouvernants veulent,en venir,veulent-ils complêtement la fin de la race,<<surement>> mais je doutes fort,qu’ils y arrivent,car tu sais,sur le front,dans mon régiment,comme dans un autre,tous nous en avons mare,et je crois,que si,il nous faut aller à la bousculade,tous nous refuserons,aussi je crois que nous aurons vraiement raison.Assez ! de victimes comme cela,il nous faut le retour au foyer ou alors la Révolution. Crois,mon cher Louis que si tous les camarades avez été comme moi,il y a longtemps que la guerre serait finie,c’est honteux de se faire hacher,comme celà et ne rien dire,dis comme moi – nous ne sommes pas des hommes,nous ne sommes même pas des femmes,nous sommes rien et rien!! Assez là dessus,passons à autre chose. Nous sommes toujours en xxxxxxx.au même endroit,pour le moment ma Cie est en réserve pour 12 jours,nous sommes mieux qu’en ligne,car il ni a pas besoin de veiller le bôche,avec cela nous pouvons manger chaud et faire dégeler notre pain.Le secteur est tranquille,crois bien mon cher Louis que nous y finirons bien la guerre,mais je pense que nous ni resterons pas longtemps,nous devons être relevé par le 18e corps et l’on si attends tous lers jours.Quant à moi ça va pour le moment,quoique jái un gros rhûme,aussi j’espère qu’au reçu de ma lettre tu seras en bonne santé.Je termine mon cher Louis en t’embrassant bien fort.Ton frère qui pense à toi et ne t’oublie pas.Bonne poignée de mains et à bientôt. Antoine - Il fait toujours très froid quoique le soleil se fasse sentir la journée,la nuit il gèle très fort.Je pense qu’à Lyon il ne doit pas faire bon non plus et que nu ne dois pas avoir chaud.Que veux tu c’est la saison et ça fait encore mieux que de l’eau.